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Lettre du Plan Séisme - 2e trimestre 2012

Publié le 24 avril 2012 par Planseisme @planseisme

Mise en ligne de l’outil de visualisation cartographique du Plan Séisme
Tremblement de terre
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Depuis le début du mois d’avril, le site internet du Plan Séisme
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dispose d’un nouvel outil de visualisation cartographique. Accessible depuis la page d’accueil via l’image cliquable « Outil cartographique » ou depuis n’importe quelle page du site au moyen de l’onglet « cartographie » du bandeau supérieur, cet outil offre au visiteur un accès à différentes couches thématiques relatives au risque sismique  . Plusieurs fonds de carte sont par ailleurs mis à disposition, et de nouvelles couches thématiques seront progressivement proposées.

Outil Carto

En plus de proposer de nombreux outils classiques des systèmes d’information géographique, le visualisateur cartographique du Plan Séisme
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  fournit également un ensemble de services avancés afin de valoriser les données affichées (interrogation de chaque couche, consultation des fiches communales « Ma commune » du site internet prim.net, consultation de couches externes, positionnement automatique sur un lieu, etc.). Par ailleurs, et afin de faciliter la diffusion et l’échange de données, l’outil cartographique du Plan Séisme
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  est basé sur le respect des normes d’interopérabilité.

Outil Carto 2

> Accès à l’outil cartographique du Plan Séisme <

Une page d’aide à l’utilisation de l’outil cartographique très complète est également disponible en ligne.

Cartes thématiques « Quel risque chez moi ? »

Parmi les données accessibles depuis l’outil cartographique, un « classeur » thématique nommé « Quel risque chez moi ? » a été constitué spécialement pour le site internet du Plan Séisme
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 .

Les résultats des études d’évaluation de l’aléa sismique   en France étant très techniques, elles sont en effet peu connues du grand public et d’une façon générale les citoyens ont souvent une mauvaise connaissance de leur exposition à l’aléa sismique  . Il est ainsi apparu le besoin d’un accès simplifié et plus convivial à destination des citoyens, aux informations sur leur exposition à l’aléa sismique  .

Le classeur cartographique « Quel risque chez moi ? » a ainsi pour but la sensibilisation des visiteurs à la problématique du risque sismique   en France au travers de cartes leur permettant de s’informer sur le niveau d’aléa sismique   en un lieu donné (et donc sur les mouvements sismiques, vibrations, attendus en ce lieu). Différents modes d’interrogation sont possibles : à partir du nom ou de la localisation d’une commune, de la définition d’une période de retour   ou d’un niveau attendu de magnitude
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 .

Dans un premier temps ces couches thématiques ne sont proposées que pour les zones concernées par le nouveau zonage sismique de la France (soit le territoire métropolitain mais aussi l’archipel de la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin, la Guyane, La Réunion, Mayotte et St-Pierre-et-Miquelon).

Bien que les cartes proposées soient basées sur des travaux scientifiques, le recours à certaines hypothèses simplificatrices fait qu’elles ne doivent pas être utilisées dans un cadre autre que celui de la sensibilisation du citoyen.

Japon : 1 an après le séisme
Tremblement de terre
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Il y a un peu plus d’un an, le 11 mars 2011, se produisait au Japon, sur la côte pacifique du Tōhoku une triple catastrophe inédite : un tremblement de terre
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  extrêmement violent (magnitude
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  de l’ordre de 9) dont l’épicentre était à 70 km des côtes, suivi d’un tsunami   dévastateur puis d’une crise nucléaire du fait de la défaillance de la centrale de Fukushima. Quelques chiffres résument à eux-seuls le caractère hors norme de cette catastrophe :

  • des vagues qui ont atteint localement une hauteur de plus de 30 m ont déferlé sur la côte ;
  • ces vagues ont parcouru jusqu’à 10 km à l’intérieur des terres, ravageant près de 600 km de côtes ;
  • 550 000 personnes ont été évacuées, dont 215 000 personnes évacuées du fait de « l’état d’urgence nucléaire » décrété dans le pays le 11 mars au soir ;
  • le bilan s’établit (en août 2011) à 15 776 morts, 4 225 disparus, 5 929 blessés, et 139 000 réfugiés ;
  • il s’agit de la catastrophe naturelle la plus onéreuse de l’histoire, les pertes économiques estimées sont de l’ordre de 210 milliards de dollars.

Une fois passé le choc de l’événement, il est maintenant temps pour les japonais de se tourner vers l’avenir. Les mois qui ont suivi ont ainsi été mis à profit pour tirer toutes les conséquences de cette catastrophe sur un plan scientifique, technique, sociologique, organisationnel, politique. De nombreuses actions ont été menées depuis mars 2011 pour que la vie reprenne, dans la mesure du possible, son cours normal.

Une société japonaise résiliente ?

Compte-tenu de l’ampleur de la triple catastrophe (séisme
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 /tsunami  /accident nucléaire) ayant touché le pays, il est particulièrement frappant de constater avec quelle vitesse la vie a pu retrouver son cours au sein même de la zone sinistrée et à quel point la société japonaise a su réagir à une situation aussi difficile. Cette capacité d’un individu ou d’une société à se rétablir d’une situation de traumatisme est connue sous le terme de « résilience ».

Ainsi, les travaux réalisés en matière de reconstruction dans les mois suivant le séisme
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  ont été impressionnants. Le journal du Boston Globe présente pour une trentaine de lieux des photographies prises juste après le tsunami   et quelques mois plus tard. La comparaison de ces photographies permet de se convaincre de l’effort exceptionnel fourni en seulement quelques mois par les japonais (cf. illustration ci-dessous).

Exemple d'une zone dévastée par le tsunami dans la ville de Kesennuma (préfecture de Miyagi) : à gauche photographie prise le 13 mars 2011, et à droite cliché daté du 1er mars 2012
Exemple d’une zone dévastée par le tsunami dans la ville de Kesennuma (préfecture de Miyagi) : à gauche photographie prise le 13 mars 2011, et à droite cliché daté du 1er mars 2012
Source : Reuters/Kyodo

Malgré les répliques   qui continuent de survenir régulièrement (près de 200 répliques   enregistrées uniquement lors de ces 3 derniers mois, dont une trentaine de magnitude
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  supérieure à 5), les remises en fonctionnement continuent à se succèder, toutefois à des rythmes variables. Ainsi les villes qui étaient économiquement dynamiques avant la catastrophe, telle la capitale économique de la région Sendai ou le port de Kesennuma, sont en train de réussir à relancer l’activité, parfois même à des niveaux supérieurs du fait des intenses activités de reconstruction. En revanche, dans des villes dont l’activité économique périclitait avant mars 2011 (Kamaishi ou Rikuzentakata par exemple), une phase de réflexion est toujours en cours afin d’évaluer la manière dont orienter l’aménagement des territoires dévastés par le tsunami  . Cette phase de réflexion est un prérequis indispensable afin de redynamiser certaines zones touchées et surtout pour ne plus commettre à nouveau les mêmes erreurs en matière d’urbanisme, en essayant en quelque sorte de tirer parti de cet événement dramatique.

Jeux d'enfants dans un site d'évacuation, à l'École primaire Tenshin (Tagajo), le 18 mars 2011
Jeux d’enfants dans un site d’évacuation, à l’École primaire Tenshin (Tagajo), le 18 mars 2011
Source : A photojournalistic account of the first 10 days of the disaster / Kahoku Shimpo Publishing Co.

Une catastrophe néanmoins riche en enseignements

Comme après chaque événement majeur, et du fait que le Japon est l’un des pays les plus avancés dans le domaine du risque sismique  , de nombreux travaux scientifiques ont notamment été menés sur la base des données récoltées.

Au niveau français, l’Association Française de génie ParaSismique (AFPS) a pour la première fois conduit une mission post-sismique dite « virtuelle » consistant à recenser les documents disponibles sur cet événement, en faire un bilan et en tirer des enseignements transposables à la France. Comme dans le cas des missions post-sismiques classiques conduites par l’AFPS, cette mission virtuelle donnera lieu à une présentation publique des résultats dans les prochaines semaines.

Sismicité   récente en France

« Crise sismique » de la vallée de l’Ubaye

Le séisme
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  du 26 février 2012

Le 26 février 2012, un séisme
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  de magnitude
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  locale établie à 4.5 par le Laboratoire de Détection Géophysique du CEA (magnitude
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  de moment de 4.2 selon GéoAzur) est survenu au niveau de la commune de Saint-Paul-sur-Ubaye au nord du département des Alpes-de-Haute-Provence. Situé à environ 8 kilomètres de profondeur, ce séisme
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  qui s’est traduit par l’affaissement relatif d’environ 1 cm du compartiment tectonique situé à l’ouest (Barcelonnette) par rapport au compartiment situé à l’est (Saint-Paul-sur-Ubaye), a été largement ressenti dans la région épicentrale, avec le réveil de dormeurs et le tremblement du petit mobilier, mais n’a généré aucun dégât notable. Selon les témoignages recueillis par le Bureau Central Sismologique Français (BCSF), l’intensité MSK64 et EMS-98) comportent 12 degrés (notés en chiffres romains). Le degré I correspond à une secousse imperceptible (même dans des circonstances favorables), les dégâts aux bâtiments commencent au degré V et deviennent importants (destructions de bâtiments) à partir de VIII. Le degré XII caractérise une catastrophe généralisée, les effets atteignant le maximum concevable. L’échelle EMS-98 constitue aujourd’hui l’échelle de référence en Europe.">  épicentrale du séisme
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  est ainsi estimée à IV.

Enregistrements du séisme du 26 février 2012
Enregistrements du séisme du 26 février 2012
Source : SISMALP

A plus grande distance, et bien que très atténuées, les vibrations générées par le séisme
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  ont été ressenties dans un rayon de près de 200 km autour de l’épicentre. Ainsi, le BCSF indique-t-il une aire de perception du séisme
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  allant depuis Lyon au nord-ouest, et jusqu’à Marseille au sud. En particulier, ce séisme
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  a donné lieu à de très nombreux témoignages le long de la Côte-d’Azur, entre Antibes et Monaco, avec des intensités comprises entre III à IV.

Crise sismique en essaim

D’abord suivi de plusieurs répliques   dans les heures suivant la première secousse, le séisme
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  du 26 février 2012 a marqué le début d’une intense activité sismique dans la vallée de l’Ubaye. Ainsi, depuis le 26 février 2012, le réseau régional de surveillance sismique SISMALP fait état de plus de 1500 séismes détectés, dont plus de 500 ont pu être localisés et vraisemblablement une trentaine ressentis plus ou moins fortement par la population.

« Essaims de séismes » de la haute vallée de l'Ubaye de 2003-2004 (en blanc) et de 2012 (en rouge)
« Essaims de séismes » de la haute vallée de l’Ubaye de 2003-2004 (en blanc) et de 2012 (en rouge)
Source : SISMALP

Bien que la région de la haute vallée de l’Ubaye ait déjà été le siège de séismes relativement importants comme en 1959 où un séisme
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  de magnitude
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  estimée à 5.6 avait fait de nombreux dégâts à Saint-Paul-sur-Ubaye et blessé deux personnes, la région est surtout connue pour des crises sismiques dites « en essaim » qui se traduisent par une succession très localisée de séismes. Si après la survenue d’un séisme
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  il est très fréquent d’observer pendant une période plus ou moins longue une succession de secousses de moindre importance dites « répliques   », les essaims de séismes se distinguent par le fait que la magnitude
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  des séismes observés ne suit aucune évolution claire et que l’on ne sait pas, au cours de la crise, si la magnitude
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  maximale de cette crise a été atteinte. Ainsi, alors que le phénomène de répliques   traduit un rééquilibrage des failles en présence et suit une décroissance progressive des magnitudes, la sismicité   en essaim marque une période d’accroissement notable de l’activité sismique.

Notons ainsi les crises sismiques de 1976-1977, de 1989, et de 2003-2004, marquées par des séismes de magnitude
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  locale oscillant entre 1 à 3. Pendant la crise de 2003-2004, ce sont ainsi près de 16 000 séismes qui avaient pu être comptabilisés par le réseau SISMALP.

Une surveillance de la sismicité   renforcée

Bien qu’il soit impossible de prévoir précisément la manière dont va évoluer cette crise sismique activée par le séisme
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  du 26 février 2012, il est cependant fort probable que celle-ci se poursuive encore au cours des semaines ou des mois à venir, sans pour autant susciter d’inquiétude particulière compte-tenu de la connaissance de l’histoire de la sismicité   régionale et de ses fréquentes crises.

Afin d’avoir une meilleure visibilité de cette petite crise sismique, et dans le but de mieux comprendre le phénomène de sismicité   en essaim, deux stations sismologiques temporaires ont été déployées par les équipes de SISMALP à proximité de Saint-Paul-sur-Ubaye et de La Condamine.

SEQUENCE DE BASSE-TERRE (GUADELOUPE)

Le phénomène de sismicité   en essaim est assez fréquemment observé dans les régions volcaniques. Au sein des Antilles françaises, le Nord de la Basse-Terre en Guadeloupe est notamment régulièrement le siège de petites séquences de séismes en essaim probablement associées au système de failles de Bouillante-Montserrat qui borde le Nord-ouest de l’île. Depuis le 28 mars dernier, une nouvelle séquence sismique y est observée, avec de petits séismes dont les plus importants ont à peine été ressentis par la population. En 2008, une précédente crise y avait déjà été observée et avait donné lieu à la localisation de plus de 100 séismes par l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG).

Autres séismes récents

Outre la crise sismique de la vallée de l’Ubaye décrite précédemment, le premier trimestre 2012 a été marqué en France par la succession de nombreux petits séismes ressentis par la population :

  • 11 février 2012 : un séisme
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      survenu en Suisse dans la région de Zürich a été faiblement ressenti en France dans le Haut-Rhin dans la région de Mulhouse ;
  • 20 février 2012 : séisme
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      près de Privas de magnitude
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      locale 3.6 (pas de témoignage recensé par le BCSF) ;
  • 26 février 2012 : séisme
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      de magnitude
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      Ml = 4.5 au large de l’île d’Oléron ressenti avec une intensité MSK64 et EMS-98) comportent 12 degrés (notés en chiffres romains). Le degré I correspond à une secousse imperceptible (même dans des circonstances favorables), les dégâts aux bâtiments commencent au degré V et deviennent importants (destructions de bâtiments) à partir de VIII. Le degré XII caractérise une catastrophe généralisée, les effets atteignant le maximum concevable. L’échelle EMS-98 constitue aujourd’hui l’échelle de référence en Europe.">  maximale de IV, puis, le même jour, premier séisme
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      de la séquence de Saint-Paul-sur-Ubaye (voir précédemment) ;
  • 4 mars 2012 : séisme
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      au large d’Ajaccio de magnitude
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      Ml = 4.4 ressenti dans toute la Corse avec une intensité MSK64 et EMS-98) comportent 12 degrés (notés en chiffres romains). Le degré I correspond à une secousse imperceptible (même dans des circonstances favorables), les dégâts aux bâtiments commencent au degré V et deviennent importants (destructions de bâtiments) à partir de VIII. Le degré XII caractérise une catastrophe généralisée, les effets atteignant le maximum concevable. L’échelle EMS-98 constitue aujourd’hui l’échelle de référence en Europe.">  maximale de IV ;
  • 15 mars 2012 : séisme
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      près de Bagnères-de-Bigorre de magnitude
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      Ml = 3.5 (pas de témoignage recensé par le BCSF).

Si vous avez ressenti l’un de ces séismes, vous êtes invités à témoigner en ligne sur www.franceseisme.fr. Ces témoignages sont très utiles aux scientifiques notamment pour améliorer la compréhension des variations spatiales des secousses sismiques.

AUTRES POINTS AU SOMMAIRE DE LA LETTRE DU PLAN SÉISME
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  • Atelier Alcotra « Gestion post-sismique opérationnelle »
  • Zoom sur… : Gestion opérationnelle de la crise sismique, Par le colonel Corack, chef d’Etat-major Interministériel de Zone de Défense et de Sécurité Sud-ouest
  • Dossier : Formation en génie parasismique : La formation des architectes
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Le texte intégral de la Lettre du Plan Séisme
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  peut être téléchargé ci-dessous en format pdf.

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