Si les premières conversations d'avant-concert tentent d'établir qui va voir quoi le jeudi qui arrive (le 19 avril, il y avait en effet ce dilemme : Rover ou Ewert & the Two Dragons ? J'ai choisi les seconds, mais ai regretté de ne pas voir le premier, qui repassera sans doute sur une scène devant laquelle je serai), le silence se fait quand l'Américain empoigne une de ses deux guitares, se racle la gorge ("attention, je vais commencer"), et donc entame son set.
Et c'est bien. Et c'est beau, comme l'atteste le silence quasi-religieux de l'assistance. Tout le monde respecte cet univers, dans lequel je rentre sans soucis (et visiblement, je ne suis pas le seul à embarquer). Il y a un vrai goût d'Amérique dans chaque chanson, il y a aussi pas mal d'émotion et de délicatesse. Il y a de beaux moments, plein, des histoires que l'on suit sur toute une chanson, les yeux rivés sur les doigts agiles de Jordan Irvin Dally (qui alternera entre acoustique et électrique), qui perpétue un côté troubadour sans tomber dans les clichés, ni dans le côté poussiéreux. C'est du folk et ça a du sens. Jordan Irvin Dally a séduit et m'a fait forte impression, celle d'un musicien talentueux, à la fois respectueux du passé (reprises de Dylan et de Tim Buckley) et qui a sa propre expression.
Merci à mon ami (qui dira s'il veut son nom sur les Internets, comme on dit) et à Camaraderie Limited, qui fait du beau travail en sortant les disques et en faisant tourner d'aussi bons artistes.
Deux vidéo live (avec un groupe ces fois-là) :