Dans son arrêté complémentaire le préfet demande bien une analyse de l’air AVANT la mise en service de l’usine mais il le fait alors que l’usine a déjà débuté ses tests ! Pire, l’arrêté est daté du 18 avril et l’usine continuait manifestement ses tests le 19 au regard des odeurs dans le quartier rapportées par des riverains ! Au passage, l’arrêté initial de juin 2011 prévoit que l’établissement ne doit pas causer d’odeurs pouvant « incommoder » le voisinage, déjà une première raison de faire cesser l’usine si ces odeurs persistent…
Alors oui, dans ce nouvel arrêté, comme s’y était engagé le sous-préfet, il y a bien une demande d’analyse de l’air avant la mise en service mais les résultats seront à présenter par Eiffage dans 3 mois et non avant le démarrage ! Pourtant la nature de cette analyse de l’air pourrait être utile à l’ARS pour revoir éventuellement son jugement sur le risque lié à la santé car jamais la totalité de la pollution générée par le Port autonome n’a été analysée. Malheureusement l’analyse ne précise pas que la totalité de la pollution du port doit être prise en compte car elle ne précise pas que l’analyse doit être faite pendant que toutes les autres usines fonctionnent.
Donc l’usine peut continuer comme prévu, et aujourd’hui dans le Parisien, Xavier Barthelemy, directeur chez Eiffage rappelle qu’ils ne retarderont pas le démarrage de l’usine malgré ce nouvel arrêté. D’ailleurs, à propos de cet arrêté, le précédent arrêté prévoyait des contrôles « inopinés » donc pas besoin dans ce cas de faire un tel arrêté sauf peut-être faire gagner du temps et tenter d’apaiser les milliers de personnes mobilisées contre cette usine…
Enfin, et cela grâce à la mobilisation de nombreux habitants de notre ville dans le cadre du collectif t’Air-Eau, la mairie de Saint-Maur annonce qu’elle va saisir le tribunal administratif pour attaquer l’arrêté initial qui donne droit d’exploitation à cette usine. Depuis le 6 octobre 2011 le conseil municipal avait pourtant donné pouvoir au maire « d’entamer toutes les démarches utiles pour obtenir satisfaction »… et rien n’a été fait… je vous rappelle tout de même qu’il y a 2 mois seulement le maire se félicitait dans le journal municipal d’avoir été « entendu »… et aujourd’hui, après un nouveau vote unanime en conseil municipal, il attaque l’arrêté initial, qui a bientôt un an, car il n’a pas pris en compte les attentes de la ville de Saint-Maur… Au mois, ceux qui doutaient du poids des pétitions pour faire avancer les dossiers, surtout en période électorale, sont désormais rassurés…
Avec ce dossier on voit également combien Henri Plagnol, pourtant pour quelques semaines encore député de Bonneuil, est isolé politiquement dans le département car quelles sont les villes, dont certaines sont pourtant de droite (sucy, Ormesson), qui appuient notre action et nos demandes d’analyse globale de l’eau et de l’air ? … Aucune !
J’espère juste qu’il n’est pas désormais trop tard…
Voici les modifications apportées par le nouvel arrêté :
- Au lieu d’une analyse des rejets 3 mois au plus tard après le démarrage et 6 mois au plus tard après le démarrage on a désormais : 3 mesures dans l’année qui suit la mise en service (pouvant être diminué dans les années suivantes) 1 campagne AVANT la mise en service, une campagne 2 mois au plus tard après mis en service et une campagne au plus tard 4 mois après mise en service. Et un dossier devra être transmis à la Préfecture sous la forme d’une pré-étude 3 mois après le démarrage et d’une étude 6 mois après le démarrage.
- Les analyses des eau résiduelles devront êtes faites à la même fréquence (6 mois après démarrage et une fois par ans) par un organisme indépendant ce qui n’était pas précisé précédemment.
- Les analyses sonores devront également être faites par un organisme indépendant et au bout de 3 mois et non 6 après la mise en service et ensuite tous les 3 ans (seulement !) ! Une analyse du bruit a été ajoutée « au début de la première période de fonctionnement du concasseur ».
Et c’est tout ….
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