Attention : cet article n’a pas vocation à savoir qui en fait le plus d’un professionnel salarié dans une entreprise par rapport à un indépendant travaillant à domicile. Eh non. Il n’existe pas, que je sache, d’échelle de Richter enregistrant les vibrations professionnelles d’activités de l’ensemble des personnes bossant sur un territoire donné.
Le problème évoqué ici est autre : le manque de considération de toute une catégorie de la population qui n’a pas de bureau et travaille chez soi.
Ce manque de considération frappe de temps en temps à la porte des salariés. Mais il se la joue VRP omniprésent pour les travailleurs à domicile.
Je vous explique, même si je ne sais pas tellement d’où vient le problème. A la limite, vous me direz ce que vous en pensez en commentaires.
Vous êtes artiste et créez de jolis objets avec des matériaux locaux, prônant l’attitude éco-responsable.
En parallèle, vous gérez vos deux enfants, votre ménage, repassage, cuisine et machines à faire tourner.
Mais pour le voisin, vous ne fichez rien.
La simple évocation du mot « artiste » cohabitant avec « à domicile » et ces pensées naissent de suite dans l’esprit de votre interlocuteur : « ouais, en gros, tu te la coules douce quoi ».
Levée à 6h30, couchée à minuit et encore quand vous ne travaillez pas la nuit, vous êtes vue comme la cigale hédoniste de la Fontaine plutôt que comme la fourmi travailleuse.
Mais pourquoi vindiou ?!
Ce n’est pas faute de travailler pourtant. Vous ne faites que ça. Et si par malheur quand votre moitié rentre, le ménage n’est pas fait, que va-t-il se passer ? A votre avis ? Il a travaillé TOUTE la journée, lui. Sous-entendu, vous n’avez rien fait.
Que vous ayez du gérer en même temps vos tâches administratives, vos gosses et vos créations, ça lui passe par-dessus la tête.
Mais le pire, c’est qu’il n’est pas le seul à ne pas mesurer l’ampleur du boulot accompli.
Votre voisine Ginette, la professionnelle du commérage, double championne en titre depuis 2010 dans cette catégorie, y va aussi de sa vision très subjective de vos activités. Et vous apprenez donc de la bouche d’un autre voisin que vous êtes vue comme la pire des feignasses, à traîner sur le canapé toute la matinée, et collant les gosses devant la télé pendant que vous lisez les derniers potins de votre magazine préféré.
Avouez, ça fait plaisir pour l’estime de soi. Si, si.
Mais le pire, c’est quand votre sœur vous rappelle à coups de métaphores grossières qu’elle, elle bosse « vraiment » et qu’elle doit continuer sa deuxième journée de boulot après le premier travail.
Pas vous, visiblement.
Non, vous, tout est emmêlé. Il faut combiner deux journées en une et quand la première prend fin, la seconde continue. Les nains ne vont pas se laver tous seuls, la marmite ne va pas bouillir par magie et la poussière ne fera jamais grève, qu’on se le dise.
Aussi, ce manque de considération, ce regard biaisé de la part de vos amis vous pèse.
Essayons de le changer.
Si vous êtes d’accord et que vous en avez marre d’être prise pour la cigale glandeuse au lieu de la fourmi bosseuse, tapez LA FONTAINE.
Non, je plaisante. Mais partagez l’article. Parce que travailler à domicile, c’est un boulot à part entière et que toutes les Ginette de France doivent le comprendre.