1524
Chaque page est un journal
Où tu couches tes heures
Puis les bordes pour qu’elles ne prennent pas froid
Tu ne sais ce que demain t’offrira
Un pas vers le vide ou vers le plein
*
Et demain vient sans frapper
Hier était si fort de cœurs serrés
De corps alignés
Tordus et brisés
*
Le jour s’immisce entre rideaux clos
Dehors il fait si froid toujours
Si triste et si peu joyeux
Tu organises ta pénombre
Suis de tes yeux fatigués
La circulation des heures
Entre deux pans de toile chamarrée
Tu es si seul et si nombreux
Ce qui vibre en toi hume les parfums du monde
Ici et là germent quelques perce-neiges
Ton silence les accompagne
Dans leurs premiers pas hésitants
Vers un printemps toujours attendu
*
L’enfant se réveille
Pose sa tête au creux d’épaule accueillante
Laisse voguer ses yeux au miracle des formes
Puise sans rien dire matière à grandir
Dans la tessiture de l’instant
Manosque, 18 février 2012
© Xavier Lainé, février 2012
©CopyrightDepot.co 00045567