Dix-sept ans après la détection de la première exoplanète par les astronomes Mayor et Queloz à l’observatoire de Haute-Provence, près de huit cents détections ont été confirmées. Et le sondage réalisé dans l’environnement d’une centaine de naines rouges, par l’équipe de Xavier Bonfils utilisant le spectromètre Harps sur le télescope de 3,6 m de l’observatoire de La Silla, au Chili, ouvre la porte à la multitude. S’il est possible de parler de “milliards”, c’est parce que cette catégorie d’étoiles, petites, faibles et froides comparées au Soleil est aussi la plus commune. Elle représente 80 % de la population stellaire de notre galaxie, soit environ 160 milliards des petites étoiles de la Voie lactée…
Si les journaux du monde entier n’ont pas fait leur une de cette nouvelle (“Pas de crise du logement dans la Voie lactée”, s’amusait notre confrère Hervé Morin du Monde), c’est que cette multitude statistique éteint le caractère d’unicité de la découverte. Des planètes, il y en a partout ! Dont acte.
Ce qui importe maintenant, c’est d’aller plus loin. Ce qu’explique, dans l’interview donnée à Ciel & Espace, l’astronome opticien Antoine Labeyrie dont le projet d’hypertélescope spatial de 100 km permettrait d’observer des exo-Terre dans un rayon d’une dizaine d’années-lumière. Et ce, avec une résolution suffisante pour rechercher la présence de vie, sous forme de taches dont la couleur changerait au cours des saisons. Un potentiel et, qui sait, un futur “extraordinaire”, auquel nous n’imaginons pas encore être habitués…
Alain Cirou
Directeur de la rédaction
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