Magazine Culture

La cote 400 – Sophie Divry

Par Theoma

la-cote-400.jpg

« La culture n'est pas un plaisir.

La culture, c'est un effort permanent de l'être pour échapper à sa vile condition de primate sous-civilisé ».

Quand une bibliothécaire se lâche...

Sophie Divry signe ici son premier roman nous dit Les Allusifs. Il s'agit en réalité d'une nouvelle, un divertissement comme le nomme l'auteure, rafraîchissant et plein de peps. L'humour est décapant et la réflexion intelligente, le tout semble parfait pour la scène.

Au fil des pages, on s'interroge. L'interlocuteur à qui est destiné ce monologue existe-t-il vraiment ? En tant que lecteur, quelle relation ai-je avec ma bibliothèque ? Quels sont les liens que je tisse avec les livres ?

Un seul bémol ; j'ai regretté la caricature, trop facile, de la bibliothécaire rêche et sèche qui déteste le monde. Si je comprends que l'on grossisse le trait pour raconter une histoire, j'aurais tout de même préféré m'attacher à cette passeuse de livres plutôt que de la mépriser.

Je pense au très beau billet d'Isabelle, des bibliothécaires inspirées et inspirantes, ça existe!

3--toiles.gif
Les Allusifs, 64 pages remplies de potentiel, 2010

Perles

« Quand je vois à la rentrée tous ces livres niaiseux qui envahissent les librairies alors qu'ils ne sont, quelques mois plus tard, plus bon qu'à se vendre au kilo.[...] Le pire ce sont les livres-express, les livres d'actualité : sitôt commandés, sitôt écrits, sitôt imprimés, sitôt télévisés, sitôt achetés, sitôt retirés, sitôt pilonnés. Les éditeurs devraient inscrire à côté du prix la date de péremption, puisque, ce sont des produits de consommation. »

« Tout se joue dans les premiers jours, la première fois qu'on entre, qu'on passe le seuil de la bibliothèque. Tout commence là. Le début de la civilisation. La naissance. La scène primitive. Avant ce jour, pour le dire franchement, tout lecteur n'est qu'un puceau. Oui, un puceau. Et moi j'aime bien le dépucelage en bibliothèque. »

« Or, quand nous pénétrons dans une bibliothèque et que nous contemplons ces étendues livresques, que se passe-t-il dans notre âme, si ce n'est une grâce ? Spirituellement, nous pouvons enfin combler cet atroce sentiment de lacune faisant de nous des vers de terre dans ce bas monde. Les longs rayonnages nous renvoient une image idéale, celle des domaines complets de l'esprit humain. Alors tous les chemins s'aplanissent, tout est renouvelé, et nous nous approchons d'une vision mystique de l'Abondance. L'inépuisable lait de la culture humaine mis à notre portée. Servez-vous, c'est gratuit. Empruntez, car autant l'abondance matérielle appauvrit l'âme, l'abondance culturelle l'enrichit. »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theoma 1522 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines