Le 15 mai prochain, la planète va connaître un grand bouleversement digne d’un choc avec une météorite. Parce que c’est ce qu’est Diablo III: une immense météorite qui va venir chambouler le monde du jeu vidéo. Et comme l’heure de l’apocalypse a sonné, Blizzard a rendu accessible ce week-end la bêta de son hack’n’slash, offrant deux jours de jeu à tout possesseur d’un compte Battle.net. Une offre marketing mais qui a pour but inavoué de tester l’afflux des joueurs sur les serveurs. Qu’à cela ne tienne, nous avons pu forcer la barrière et nous connecter au jeu. Les heures d’attente auront rapidement été éclipsées par le plaisir engrangé tout au long des deux heures nécessaires pour terminer la première partie de l’Acte I. Récit d’un aperçu gargantuesque.
Par Jorris Sermet
La première difficulté de Diablo consiste à sélectionner dûment sa classe. Entre les grosses brutasses que sont les Barbares, décapitant et broyant tout ennemi insensé qui passerait par-là, les moines qui n’ont de moine que le peu de cheveux couvrant leurs têtes et qui préfèrent se la jouer à la « Bruce Lee », les chasseurs de démon, armé jusqu’au dent d’arbalètes et d’arcs en tout genre capables d’éliminer toutes menaces à distance, les féticheurs, sorte de nécromant-démoniste tout droit sorti d’une jungle aztèque et animés par un désir de dominer toute vie, et enfin les sorciers, lanceur de sorts aussi destructeurs que ravageurs ; le choix est dur et il faudra sans doute tester toutes les classes avant de trouver son plaisir. Mais ensuite… quel bonheur !
Quelle brutalit !
La patte artistique est sublime
D’entrée, le joueur est impliqué dans l’affaire du moment. Parait-il qu’une météorite fait des siennes et que les morts-vivants sont revenus. Bon, très bien, ça tombe bien parce que le héros est là pour tout fracasser. Pas de finesse dans Diablo III : on tape et on pose des questions après. D’ailleurs, les animations sanglantes sont superbes et rendent honneur à un moteur graphique, certes quelque peu dépassé quand on sait qu’il a 4 à 5 ans, mais qui offre une ambiance extraordinairement sombre et angoissante. Les décors, qui ressemblent parfois plus à des dessins, sont destructibles grâce à un moteur physique développé par Blizzard et qui réagit parfaitement aux explosions. Quel plaisir de voir des corps découpés gicler à plusieurs mètres ou des tonneaux se faire littéralement couper en deux. Diablo III intègre même des pièges qui s’enclenchent à distance et qui tombent sur vos ennemis : murs, chandeliers et autres servent à se débarrasser promptement des vagues d’ennemis. Et si vous n’y arrivez pas, c’est qu’il faut vous remettre en question. En effet, le jeu est passablement facile et le seul mode « Normal » proposé lors de cette bêta n’a pas permis de juger de la difficulté de Diablo III. On espère que la version finale et le mode « Hardcore » nous feront suer un peu plus. De toute façon, pour nous aider dans notre boucherie, un compagnon rencontré au hasard d’un rituel macabre et sauvé de notre blanche main pourra nous suivre et nous aider dans notre aventure. Capable de lancer des soins et de développer ses propres compétences, notre compagnon est un atout intéressant. En plus de nous suivre fidèlement, il interagit directement avec notre héros en lui posant des questions, nous aide au combat et fait oublier cette solitude planante qui prend aux tripes tout combattant chargé de sauver le monde.
Le dilemme du rôliste.
A côté de la partie physique des combats, il y a le choix pertinents des compétences à placer dans sa barre d’interface qui ressemble étrangement à celle de World of Warcraft… Que voulez-vous, la formule est gagnante. Les compétences se divisent en deux grands groupes : actifs et passifs. Le système est passablement complexe à décrire, mais très facile d’utilisation. A chaque raccourci (1-2-3-4) est attribué un sort qui se sélectionne dans un ensemble, c’est-à-dire que vous ne pouvez par exemple pas en attribuer un du groupe 1 à la touche 2. Il en va de même avec les attaques principales configurées sur la souris. Impossible d’attribuer un sort « clic gauche » au bouton droit. Le choix est donc crucial en fonction des situations rencontrées mais permet de créer son propre « template » si cher à Blizzard. Au final on s’habitue rapidement à ce système et on ne passe pas trop de temps à se demander quel sort il faut configurer.
Fini les voyages inutiles.
L’artisanat permet de créer ses propres armes et armures.
Du temps, on n’en passe pas non plus à en perdre en aller-retour inutile parce que l’inventaire indique qu’il est rempli et qu’il faut retourner vendre tout son barda au marchand le plus proche. La possibilité de se téléporter avec des portails ou des parchemins dont le système reprend la pierre de foyer de World of Warcraft (oui, encore) permet de voyager rapidement entre les différents lieux. Et mieux encore, les développeurs ont intégré un outil permettant de détruire des objets et de récupérer des composants d’artisanat, ce qui allège grandement l’inventaire et n’oblige plus à de sempiternels aller-retour. L’immersion dans les donjons n’en est que plus profonde. Et les composants des armes détruites et des livres de recettes servent quant à eux à fabriquer de nouvelles armes et armures auprès des maîtres forgerons. Malheureusement, les premières heures de jeu ne permettent pas de juger de l’utilité de cette fonction puisque l’équipement récupéré au sol suffit amplement pour résister aux assauts des ennemis. Mais nul doute que la possibilité de forger son propre équipement aura un rôle important par la suite.
En résumé:
Diablo III s’annonce terriblement prenant et chronophage. Les quelques heures passées sur la bêta n’ont pas assouvi un appétit grandissant et il y a beaucoup de chance que le 15 mai, le monde soit frappé par une vague de maladies inexistantes. Très immersif, doté d’une ambiance graphique et musicale sublime, offrant des fonctionnalités intéressantes et corrigeant les défauts de son prédécesseur, Diablo III sera sans nul doute un succès. Les zones d’ombre que sont le système de payement mis en place avec l’hôtel des ventes, permettant d’acheter de l’équipement ou des pièces d’or avec de l’argent réel et censé lutté contre les fameux « goldfarmers », ou le système PvP qui ne sera pas présent à la sortie du jeu n’enlèvent pas encore à Diablo III toute sa splendeur. On attend tout de même plus de précision sur ces deux dernières fonctions avant de couper définitivement tout lien social restant et de se plonger corps et âme dans ce nouveau titre.
Jorris Sermet
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