On n'échappe pas au centenaire du naufrage

A 2h 17, en cette nuit du 14 au 15 avril 1912, le capitaine du Titanic donne l'ordre : "C'est chacun pour soi !"

On croyait tout savoir sur les objets remontés de l’épave du Titanic, dont la vente aux enchères très controversée aura lieu en mai prochain. Mais non, la très intéressante exposition du ArtSciences Museum de Singapour nous a montré le contraire !

Tout d’abord, elle explique la genèse de la construction de ce navire géant, et de ses deux sisterships, l’Olympic et le Britannic selon les plans de l’architecte Thomas Andrews à Belfast, entre 1909 et 1912. Un très beau bâtiment, luxueux, en particulier pour les deuxième et troisième classes. Destiné surtout à transporter des immigrants.
Pour de nombreuses familles, le destin s’est ligué pour que sa traversée inaugurale soit un désastre : une grêve des mineurs a en effet empêché plusieurs navires de partir et nombre de passagers prévus sur d’autres bateaux ont été reportés sur celui-ci.
On explique d’autre part que la pression était telle pour finir dans les temps que les chantiers Haland & Wolff ont connu des difficultés pour s’approvisionner en acier. De ce fait, les rivets de 3 mètres de long destinés à assujettir les plaques de métal de la coque étaient en fer, et n’ont pas résisté à l’onde de choc produite par la collision avec l’iceberg.

Enfin, l’équipage fraîchement recruté n’avait pas suivi d’exercice d’évacuation et ainsi, nombre de canots ont été affalés sans être pleins.

Parmi les détails terribles : les hommes de vigie ne disposaient pas de jumelles car elles avaient été mises sous clé et l’officier chargé de leur garde a été relevé au dernier moment. Il a quitté le navire avec les clés dans sa poche. Aucun des officiers n’a prêté ses jumelles aux hommes de vigie. On ajoute que le Commandant Smith, qui avait accepté de repousser sa date de départ en retraite pour ce voyage inaugural, a maintenu la vitesse de près de 42 km/h malgré les alertes aux icebergs dérivants …
Le bilan fut terrible : entre 1490 et 1520 morts (on n’esst pas tout à fait certain de certaines identités, il devait y avoir des clandestins …), 25% des passagères et 82% des passagers, un très fort pourcentage des hommes d’équipage. 700 rescapés.
L’exposition de Singapour, outre la présentation des objets récupérés autour de l’épave – des porcelaines, des bijoux, des plats à gratin, des jumelles, des vêtements, des lettres demeurées intactes dans leur portefeuille de cuir, des pièces métalliques qui donnent l’échelle de l’énorme bâtiment … - met en scène, par des reconstitutions à l’échelle, les salons, le grand escalier, les cabines de troisième classe, saisissants de réalisme. On s’imagine au bastingage …..

Cent ans après, on en parle encore !