Poursuivre ses études au Chili coûte très cher. Le gouvernement a décidé de mettre la main à la poche alors qu'une manifestation étudiante s'annonce (photo Anthony Quindroit)
Ce mercredi 25 avril, les étudiants chiliens retournent dans la rue. Comme l’année dernière, la jeunesse du Chili veut une éducation plus juste, gratuite. Soit le contraire de ce qui existe actuellement au Chili. Les manifestations de 2011 ont été monumentales : des dizaines de milliers de Chiliens dans les rues ont battu le pavé, entraînant trois changements de ministre de l’Education. Mais aucun changement significatif du système éducatif, toujours aux mains de financements privés.
Est-ce la crainte d’une nouvelle mobilisation longue durée qui a incité, lundi 23 avril, le gouvernement chilien à faire un pas en avant ? Le ministre de l’éducation Harald Beyer a dévoilé le projet de la Moneda pour aider les étudiants à financer leurs cursus.
Les études supérieures seront désormais financées par l’Etat et non par les banques. Les prêts d’Etat seront désormais au taux fixe de 2%. Ces taux ne seront pas accessibles aux étudiants les plus aisés (soit environ 10% des inscrits). Les remboursements n’excéderont ensuite pas 5% du salaire mensuel perçu par les étudiants chiliens arrivant sur le marché du travail.
Harald Beyer, ministre de l'Education chilien, a annoncé la mesure lundi 23 avril 2012 (photo Gobierno de Chile)
Les établissements devront également prendre en charge la différence de tarifs pour les étudiants les plus défavorisés, sous peine de voir les aides d’Etat diminuer.
- “Nous pensons qu’il s’agit d’une contrepartie pour l’application d’une politique tarifaire libre au Chili”, a prévenu Harald Beyer.
L’annonce n’est pas à la hauteur de ce que demandent les syndicats étudiants. Des prêts plus intéressants, aussi bas soient-ils, ne font pas la gratuité. La manifestation de demain mercredi a été maintenue.