Me voici arrivé à Yenne, lieu de ma premiere étape sur ce chemin de SAint Jacques. Une première journée de mise en jambe et en condition puisque mon parcours ne représentait qu une trentaine de kilomètres. Je suis donc parti tard pour cette première journée. Un long voyage qui ne s est pas engagé en solitaire puisque mon ami Philippe Delachenal m'accompagne toute la journée. D abords à vélo, puis à pied. Je pars donc de chez moi, commme prévu. La traversée d Aix les Bains, puis les rives du lac, des lieux de balade et d entraînement pour moi, c est presque curieux de me dire qu à cet instant je pars pour un périple de six semaines et de 1900 KMS. Jusqu au BOurget du LAc, je connais par cœur. C est très agréable notamment depuis que les berges ont été réaménagés pour la promenade. Le soleil brille sur ces premiers kilomètres, je trottine pile à dix kilomètres heures. Mon sac pèse environ huit kilos et je le sens tout de même mais ce n'est pas la même torture que lors du Mds. Nous arrivons finalement très vite au BOurget, et comme il est l heure et que les restaurants du bord de lac nous tendent les bras, nous optons pour une pause déjeuner.
Un petit restaurant, en terrasse, où il fait bon manger une friture ou une truite; le service est sympa et le menu abondant.
pas aujourd'hui que je vais m'affuter, bon je pense en avoir l'occasion au long de ce parcours.Nous repartons, après que philippe ait "planqué" son vélo au fond du jardin du restaurant; il va faire à pied l'aller retour à Yenne avant de rentrer à aix sur ses deux roues. Le temps change déjà; le vent se lève et la pluie succède au soleil matinal. Assisterons nous à une de ces fameuses tempêtes sur le lac, autrefois décrites par Lamartine? Non, le temps ne vire pas totalement à l'intempérie, même si nous sommes vite obligés de ressortir nos vestes de pluie.
Nous sommes encore sur une liaison du saint-jacques, pas sur le GR65. Cependant les premières indications "Compostelle", de petits panneaux avec le symbole jacquaire, sont déjà là. Elles sont cependant discrètes et nous nous perdons un peu, ajoutant trois kilomètres au total du jour. Retrouvant la bonne route, nous grimpons tranquillement le col du Chat, sous une pluie fine. Ensuite, le profil est descendant, et la fin du parcours nous mène vers de calmes plateaux. Nous ne croisons personne, à part quelques vaches attentives à notre passage, juste avant d'arriver sur Yenne. Le chemin est parfois très boueux, mes pieds sont trempés mais rien de grave. Sur le plan physique, ça va bien. Ma douleur au talon est resté discrète, seul mon dos m'inquiète un peu, il va falloir que je trouve le bon réglage sur mon sac.
Nous arrivons donc bientôt à Yenne, terme de mon étape. Après un dernier verre amical, Philippe repart donc dans l'autre sens. C'était très agréable et sympathique de commencer cette aventure avec lui. Philippe est en effet un ami qui compte pour moi; ce pionnier du trail et de la randonnée sportive, qui a marqué les débuts de la discipline par de grandes épopées en montagne (le tour de l'oisans, le tour des Glaciers de la Vanoise et bien d'autres aventures souvent partagées avec son compère de l'époque Laurent Smagghe) et des voyages d'aventures au long cours (Grenoble-Moscou en courant en relais en 1990 ou encore un tour du monde en famille, avec ses quatre filles et son épouse Catherine, raconté dans le livre "Nous partirons Dimanche".)est une personalité exceptionnelle et conviviale, une vraie figure paternelle pour moi dans le petit monde du trail. Il fait partie de ces amis qui m'ont influencé et inspiré.
Yenne, au bord du Rhône, est une petite ville calme. Je dîne à l'hôtel du fer à cheval, un petit hôtel typique de ces établissements de province sans prétention mais qui ont leur charme, qui passent souvent difficilement l'épreuve des redoutables normes européennes. La salle n'est pas comble: un groupe de marcheurs allemands, un commercial qui explique à son jeune collègue les ficelles du métiers. Ce dernier explique qu'il n'est jamais allé aussi loin de chez lui, seul; il habite la Saône... chacun vit ses propres aventures.
Apres ce dîner solitaire, je fais un petit tour dans la ville, qui offre de belles vieilles pierres, un prieuré bien conservé. Je suis encore tout près de chez moi, mais me voilà parti.