Samedi dernier, j'ai pris un pot dans l'excellent Club lounge Zino, situé aux Deux Plateaux. C'est un endroit cosy, avec une douce musique stylée en fond sonore, un personnel attentif et discret, un coin cigare pour les tontons frimeurs, une clientèle haut de gamme et professionnelle, le lieu parfait pour me jouer les grandes choco d'Abidjan!Des fauteuils cossus en cuir capitonné nous ont accueillis, mes amis et moi, dans des salons ouverts les uns sur les autres. Ces salons, par leur disposition, permettent à la fois des échanges privés et ou de faire de nouvelles rencontres.C'est ainsi que deux dames se sont installées dans notre salon. Elles étaient bien habillées, classes, leurs bijoux dévoilaient un standing assez aisé. J'ai bien aimé voir ces deux femmes passer un agréable moment autour d'un verre entre copines et papoter. Les deux dames se décoinçaient au fur et à mesure que les gorgées d'alcool se distillaient dans leur gorge. Elles ont entamé une de leurs activités visiblement préférées, vu l'enthousiasme qu'elles y mettaient: l'affairage!Les histoires, les racontars, les cancans, les critiques, les "on-dit", tout y passait. Malgré tout, les deux dames restaient classe. Jusqu'au moment où...L'une d'elle -celle qui était la plus stylée en plus- a commencé à avoir chaud. Pourtant, il faisait assez frais dans la salle. Etait-ce leur discussion très animée? Son top rouge en polyester? Les hormones? Bref, la tantie a ouvert son sac à main griffé Louis Vuitton, et sans chercher longtemps, elle a dégainé un rouleau de papier toilette en fin de vie... Avec le plus grand aise, sans être perturbée par son geste qui ne cadrait pas avec l'endroit, sans même interrompre sa conversation, elle a déroulé les feuilles du rouleau avec une grande prestance. Elle a coupé à l'endroit souhaité, rangé le reste dans son sac, et s'est mise à consciencieusement à plier et à replier le long pan de papier "Q" qui lui restait entre ses mains. Pli après pli, elle en a fait un petit paquet qui pouvait lui servir de mouchoir. Sa consoeur la regardait sans sourcillé, avec le plus grand naturel, mais son regard n'en pensait pas moins. La tantie au top rouge, a retiré ses lunettes et s'est mise à éponger son front à coups de larges va-et-viens avec son papier hygiénique. Au bout de trois passages, le papier remixé en mouchoir commençait à s'effilocher et à tomber en lambeaux. Il était déjà amorti, tandis qu'elle se retrouvait avec un maquillage en deux teintes: nature sur le haut du visage et "fond-de-teiné" sur le bas du visage.
Moi? J'étais morte de rire, bien évidemment! Comme quoi, on ne naît pas avec le style et même lorsque c'est réussit, le moindre détail négligé, peut tuer le truc.Non, entre nous, sans critiquer, avoir du papier toilette dans le sac peut toujours servir surtout lorsqu'on est une citadine baroudeuse qui pense à tout, et qu'on est amené à se déplacer énormément pour diverses raisons, j'en conviens. Mais là, là, vous-même vous voyez... La tantie allait en soirée. Elle savait où elle allait. Elle aurait dû donc changer de sac de ville, ou bien? A moins que... Elle ne savait pas encore où elle allait dormir ce soir là? Hummm, femme d'aujourd'hui...!