Selon toute vraisemblance, l'objectif de Fidor est (logiquement) de conquérir de nouveaux clients. Mais pour ce trublion de la finance allemande, il n'est pas question de recourir à la publicité traditionnelle pour se faire connaître. Au contraire, résolument fidèle à son modèle communautaire, elle fait (évidemment) appel à ses clients existants et aux médias sociaux pour assurer sa promotion.
L'opération, baptisée "Like-Zins" ("Like-Intérêt"), consiste à demander à tous les "sympathisants" de "liker" la page Facebook de la banque. A chaque fois que 2000 "likes" supplémentaires seront enregistrés, le taux de rémunération des comptes courants de tous les clients sera incrémenté de 0,1%, en partant d'un minimum de 0,5%, pour atteindre, potentiellement, un maximum de 1,5% (à partir de 22000 "likes"). De plus, pour maintenir la pression dans la durée, les compteurs seront réinitialisés le 31 décembre !
Bien entendu, accumuler les "likes" n'a, en soi, pas beaucoup de valeur, quoi qu'en pensent les tenants de la course au nombre de fans. Mais la démarche de Fidor est plus subtile car une fois que ses clients auront enregistré leurs "likes", ils n'auront d'autre ressource, pour continuer à faire augmenter le taux d'intérêt, que de demander à leurs (autres) amis de voter à leur tour. Un bouton de partage très visible les y incite d'ailleurs fortement.
Et là, la touche ultime du dispositif tient presque du génie : un autre bouton présent dans l'application Facebook propose un inscription quasi-immédiate sur le site de la banque, avec les informations essentielles (nom, prénom, adresse mail et pseudonyme) directement collectées depuis la plate-forme sociale ! Cette action ne suffit pas à créer un compte bancaire (il faudra encore procéder à une vérification d'identité) mais elle en est aussi proche que possible.
Cette promotion "Like-Zins", sous une apparence triviale (au premier abord, j'hésitais à en faire un billet), est donc finalement une belle démonstration d'inventivité dans l'utilisation des réseaux sociaux pour répondre concrètement à un objectif de développement de la notoriété et, surtout, de conquête de marché. Exemple rare...