Quelques sentiments
sur le premier tour qui s’est passé hier. Analyses non, sûrement pas. Juste des
sentiments personnels.
J’étais de
dépouillement. Pendant que j’ouvrais les enveloppes, je n’avais pas trop le
temps d’aller jouer sur les sites belges ou sur Twitter. Le dernier bulletin
ayant été ouvert vers 19h50, j’ai reçu les résultats par push, à 20 heures,
alors que j’allais en direction du bar du bureau de vote avec la femme du
maire, et un copain adjoint.
Ma première réaction
a été la surprise de voir la différence entre Hollande et Sarkozy. L’UMP officielle peut tourner le résultat dans tous les sens, c’est un mauvais
premier tour pour le président. Après, je pourrais reprendre 5 ans de billets
de blog où j’exprimais ma frustration réelle d’électeurs (et élus) de droite,
devant une méthode de présidence et des choix contestables.
Bizarrement, la
première chose à laquelle j’ai pensé, c’était l’EPAD, l’histoire de Jean Sarkozy. J’ai l’impression que ce fut le début de la chute. Peut-être n’en suis-je
pas loin.
Ensuite, les
résultats globaux sont arrivés sur mon iPhone, pendant que je me servais un
verre de blanc. Le Pen très haut, presque 20%. Vus les résultats de mon
village, et de ceux aux alentours qui m’étaient parvenus, je n’étais pas
surpris. Le Gard a mis Le Pen en tête. Et au niveau national, elle est très
haute.
Puis le résultat de
Jean-Luc Melenchon, décevant pour ses supporters. Pas pour moi. Je confesse : j’ai
souris lorsque j’ai vu que les premières estimations donnaient un Melenchon à
moins de 11%. Et j’ai repris un verre de blanc…
J’ai repensé à la
campagne déguelasse du Front de Gauche chez moi, qui ont collé de partout, et n’importe
où. Pire que le Front National, qui en terme de pollution étaient les numéros
1. Ils furent battus… Et j’ai souri, encore une fois, de voir Le Pen si loin
devant Melenchon… Une campagne qui se base sur l’insulte, je ne peux pas. D'ailleurs, il aura été amusant de voir Jean-Marie Le Pen remplacé par Jean-Luc Mélenchon sur ce coté là... L'outrance qui remplace l'outrance. Pas sur que la démocratie et la république y gagnent, mais est ce leurs principales préoccupations ?
Des
fois il y a une morale électorale. Et voir Mélenchon loin des scores promis, c’est
une bonne morale…
Je m’étonnais de ne
toujours pas voir Bayrou sur mon iPhone. Le voir dans le ventre très mou de ce
premier tour m’a fait de la peine. Je parlais de morale tout à l’heure. Là, il
y en a moins… J’ai longtemps dit ici ce que je pensais de Bayrou, de son
discours, et de son projet pour le futur. Le résultat a été pour moi quelque
chose qui m’a déçu. Rien de plus à dire…
Sinon que mon
leitmotiv politique a été battu en brèche par ce premier tour… En rentrant du
bureau de vote, j’en parlais à mon meilleur ami au téléphone. J’ai toujours
pensé qu’en politique, celui qui gagnait était celui qui rassemblait le plus
grand monde. Et j’ai toujours pensé que le rassemblement se faisait au centre,
en récupérant un tous ceux de son camp, et un peu du camp d’en face, pour faire
le 51% qui fait que notre tête arrive à 20 heure sur TF1.
Je me suis trompé.
Hollande a fait une campagne à gauche, où tout ce qui était de droite devait se
prendre des coups de pieds dans la bouche. Sarkozy a été dirigé par Buisson, ce
qui veut dire beaucoup de choses pour les initiés qui lisent nos modestes
blogs. Et sont arrivés 3 et 4 les frères et sœurs siamois Le Pen &
Mélenchon, qui se combattent pour la forme mais qui sont les mêmes.
Donc mon idée de « une
campagne se gagne au centre » s’est prise une maroufle d’enfer. Je me suis
trompé. Ca arrive. Souvent même…
Je termine par les
petits candidats. Le faible score des verts et Joly m’ont offert l’occasion d’un
délicieux rosé une fois rentré à la maison. Me dire qu’ils peuvent avoir des
ministres et 30 députés me glace le sang, mais ça sera un autre débat…
Le score très
modeste de Nicolas Dupont-Aignan ne m’a pas laissé indifférent. Parce que
beaucoup de valeurs communes avec lui, et une affection personnelle réelle.
Après il y a des élections. Qu’il soit candidat était quelque chose de
légitime. Après, sa campagne et ses positions ont été ceux qu’elles ont été…
Rien à dire sur
Poutoux, Arthaud et Cheminade. Ils ont bouffé du « temps de parole »
et de l’argent public pour rien. Je pensais que leurs candidatures ne servaient
à rien. Je le pense encore plus…
Après, il y a
demain. Demain, pour moi, c’est un départ à Lisbonne. Une pause : l’entre-deux
tours se fera sans moi.
Mais le premier tour
est passé. Enfin…
(l’image est une
photo que j’avais prise en 2002, depuis le premier bureau de vote que j’ai
tenu, dans mon village d’enfance… C’était la vue que j’avais depuis la petite
fenêtre à côté de moi… Ce château est mon Mont du Faucon… C’est important de
savoir d’où on vient… Moi, je viens de là)