Depuis le film d’Al Gore “Une vérité qui dérange”, depuis le Grenelle de l’environnement, depuis le prix Nobel de la paix accordé à Al Gore et au GIEC, il devient difficile d’ignorer que nos activités depuis plus d’un siècle et surtout depuis la fin de la seconde guerre mondiale engendre un réchauffement climatique. On se propose ici de donner, de manière très succincte et très simple, quelques chiffres clés pour bien comprendre l’importance de la situation.
Juste en préambule, cette citation souvent utilisée de Saint-Exupéry qui peut guider la lecture de ce qui suit :
Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants
Deux ou trois généralités sur le climat
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Depuis plusieurs centaines de millions d’années, le climat de la Terre était lié au cycle du carbone et était dans un relatif équilibre (avec des cycles successifs d’ères glaciaires et d’ères plus chaudes). Mais depuis la révolution industrielle, avant tout basée sur la combustion d’énergies fossiles carbonées (pétrole, charbon, gaz naturel…), ce cycle naturel a été déséquilibré.
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Nos activités humaines sont émettrices (entre autres) de dioxyde de carbone (CO2), le plus important gaz à effet de serre (en terme de quantité). Ainsi, la concentration de ce CO2 dans l’atmosphère est passé de 290 ppm (particules de CO2 par millions de particules d’air) à 379 ppm en 2005. Nous émettons également du méthane (CH4), des protoxydes d’azote (NOx)… ;
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Chaque molécule de CO2 émise par un véhicule, ou par une combustion quelconque participera au réchauffement climatique pendant 120 ans… Concernant le méthane, si sa durée de vie n’est “que” de 12 ans, son pouvoir réchauffant est 50 fois plus important que le CO2 ;
- Selon les scénarios du GIEC, la température de la planète pourrait varier entre +1.8 et +5 degrés selon notre capacité à se mobiliser à l’échelle mondiale selon notre capacité à nous prendre en main ;
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Pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés seulement, il faut diviser mondialement par 2, nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, par rapport au niveau de 1990. Cette limitation du réchauffement à 2 degrés (donc dans le scénario optimiste du GIEC) est nécessaire si l’on veut garder le contrôle de notre agriculture. Au delà de cette température, les événements climatiques rendront les cultures trop incertaines avec tous les risques que cela peut comporter en terme de sécurité alimentaire. En terme de concentration de carbone, il faut quelle soit limitée à 400 ou 450 ppm ;
- En France spécifiquement, compte tenu de notre niveau de vie, il faudra diviser nos émissions par 4 (d’ou la notion de “Facteur 4″) ;
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Si 2 degrés ne semblent pas beaucoup en comparaison des variations de température quotidiennes, souvenez-vous qu’il s’agit d’une moyenne planétaire.
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6 degrés seulement (en moyenne donc) nous séparent de la dernière ère glaciaire…
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Avec l’augmentation de la température, on s’attend à une montée des eaux comprise entre 10 et 80 cm alors que 250 millions d’habitants vivent au dessous de 1 mètre d’altitude.
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Au delà de l’augmentation générale de la température, on s’attend à un accroissement de la fréquence des évènements extrêmes (cyclones, canicules, inondations, tempêtes, sécheresses, froid (étonnamment)…)
- Le nombre des décès liés au réchauffement pourrait doubler d’ici 25 ans et s’élever à 300 000 par an.
- Avant 2040, toute la glace de l’océan Arctique fondrait chaque été.
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On estime que les activités humaines sont émettrices de 6,8 GtC (milliards de tonnes de carbone) alors que la biosphère (végétation, sol et océan) ne peut naturellement en recycler qu’entre 3 et 4 milliards de tonnes. Il va sans dire que la déforestation et la désertification diminuent les capacités de recyclage du carbone émis au fil du temps et aggrave la situation.
- A ce jour, il y a donc 3 milliards de tonnes de carbone à se partager par an (ce que peut recycler la nature) pour environ 6.5 milliards d’habitants, ça représente donc 460 kg de carbone au maximum, par humain (soit 1700 kg de CO2).
- L‘émission moyenne par Français en carbone est de 2200 kilogrammes par an ;
Ça représente quoi 460 kg de carbone ?
(d’après le site www.manicore.com + d’autres sources citées en fin d’article)
- 90 kg de bœuf (conso. en France : environ 12kg/habitant/an en moyenne) ;
- ou 34 kg de veau (conso en France : environ 2kg/habitant/an en moyenne) ;
- ou 460 kg de thon (en plus, y’en a plus beaucoup…) ;
- ou un aller simple Paris/New-York en avion ;
- ou 80 A/R Paris-Londres en train ;
- ou 22.000 kWh d’électricité en France, sachant que la consommation annuelle par Français est de l’ordre de 6700 kWh actuellement (dont 50% nous est “invisible”, parce qu’il s’agit d’électricité “contenue” dans les divers produits de l’industrie ou de l’agriculture que nous achèterons ensuite) ;
- ou 50 à 500 kg de produits manufacturés (voiture, machine à laver, grille pain…);
- ou 1,5 micro-ordinateur à écran plat ;
- ou 2 tonnes de ciment (une maison moderne de 100 m2 en nécessite 10) ;
- ou 5.000 km en zone urbaine embouteillée en Twingo, soit 6 mois de circulation en moyenne en Ile de France, et 2.500 km en gros 4×4 ou en Mercédès (en ville embouteillée aussi) ;
- ou consommer 7.200 kWh de gaz naturel (soit quelques mois de chauffage d’un logement) ;
- ou 900 kg de papier
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La liste n’est pas exhaustive, mais quand on additionne nos trajets en voiture, notre consommation de viande, nos achats de produits manufacturés fabriqués en Chine… le plafond est vite atteint.
Il faut bien avoir conscience que lorsque nous émettons plus de 460 kilogrammes, nous entamons le capital de ressources des générations futures… c’est à dire de nos enfants !
Il est important de prendre conscience du poids que nos modes de vie, notre alimentation, nos gestes les plus simples ont sur les émissions de carbone. Celles-ci ne sont pas que les fait des industriels, des chinois et des américains mais aussi de chaque citoyen. On estime que les citoyens sont responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre.
Lorsque les campagnes de sensibilisation répètent que “chaque geste compte”, ce n’est pas un vain mot.
Pour finir, prenons le cas du contenu de nos assiettes. Voici un graphique trouvé sur le site de Jean-Marc Jancovici sur la consommation de carbone dans notre alimentation (combien de gaz à effet de serre dans notre assiette) :
Regardez-y de plus près la prochaine fois que vous ferez vos courses !
Il y a aura 9 milliards d’habitants en 2050 et il y aura toujours 3 milliards de tonnes de CO2 à se partager. Notre “quota” d’émission de carbone va donc diminuer en proportion… il faudra faire encore plus attention à notre consommation.
Sources
- Site de Jean-Marc Jancovici : http://www.manicore.com
- Résumé pour les décideurs du groupe I (fondements scientifiques)
- Résumé pour les décideurs du groupe II (Impact, Adaptation et vulnérabilité)
- Résumé pour les décideurs du groupe III (Mesures d’attenuation)
- Site de l’ADEME (Agence de l’environnement et la Maîtrise de l’énergie) : www.ademe.fr
- Centre d’information des viandes : http://civ-viande.org
- Consommation de viande : un lourd tribut environnemental de l’Observatoire Bruxellois de la Consommation Durable [PDF]
- Site français du site “Une vérité qui dérange” : http://www.criseclimatique.fr/
- Des gaz à effet de serre dans mon assiette ? - Guide réalisé par le Réseau action climat