2,31 %. C'est le nombre de voix obtenues par le parti qui fait de la protection de l'environnement une de ses raisons d'être. Quelles conclusions tirer d'un tel échec pour la France, et pour la planète ?
2007, le Pacte écologique de Nicolas Hulot, l'élan du Grenelle de l'Environnement... C'est à peine si les Français s'en souviennent au lendemain de cette débâcle écologiste. La crise économique est passée par-là et a clairement occupé la place de choix dans les débats de ces élections présidentielles.
Comment expliquer autrement le naufrage du parti écologiste ? Car, que l'on adhère ou pas au style de la "dame aux lunettes vertes", Eva Joly a mené une campagne pugnace et volontaire. Alors que bien des adversaires la voyaient jeter l'éponge il y a un mois, la candidate verte a fait face aux critiques jusqu'au bout, y-compris après un court épisode à l'hôpital.
Au-delà de la crise financière...
Certes, l'écologie a sans aucun doute subi les conséquences de la crise, mais certains commentateurs vont jusqu'à évoquer un parti lui-même en crise, sorte de crise d'adolescence d'un ensemble d'idées qui peinent à trouver un fil conducteur et des leaders populaires. Et pourtant, alors que les pays occidentaux connaissent une crise financière, sociale et environnementale sans précédent, l'alternative écologiste semblait plus que jamais l'issue de secours. Ou du moins, les pistes pour effectuer le nécessaire virage à 180 degrés de notre modèle de développement. Malheureusement, l'audace n'était pas à l'honneur lors de cette campagne. L'économie a occupé toute la place, et parfois, l'immigration et le patriotisme ont montré combien les Français se sentent menacés. Marine Le Pen, a montré qu'elle pouvait devancer, le parti centriste, et même l'extrême gauche, pourtant annoncée comme la probable troisième force de ce premier tour.
Les deux vainqueurs de ce premier tour sont de leur côté loin d'être une surprise. Mais que peut-on bien leur trouver d'écologiste ? Nicolas Sarkozy a depuis des mois répété son " ras le bol " des écolos qui sans aucun doute représentent une gêne à sa politique énergétique 100 % nucléaire. François Hollande ne peut malheureusement pas se targuer d'une campagne plus verdoyante, quoiqu'à l'issue de ce premier tour il ait fait allusion à la " transition énergétique ", rappelant à ses électeurs écologistes que l'accord PS-EELV, restera tout de même sous le coude. Les deux semaines précédant le second tour devraient en dire un peu plus sur son engagement.
En attendant, Eva Joly avait certainement son mot à dire face au score inattendu de l'extrême droite. Certains Français ont vu en la candidate Le Pen un virulant moyen d'expression. Mais pour la candidate EELV, ils " se trompent de colère " et le score du FN restera " une tache indélébile sur les valeurs de notre démocratie ". Parmi les candidats vaincus, l'ancienne juge d'instruction a fait tout particulièrement preuve d'animosité à l'égard du FN, se positionnant clairement contre les "discours de division et de haine " et appelant à voter en faveur du PS au second tour. Elle a également rappelé l'importance d'une position commune européenne sur les sujets aussi cruciaux que sont l'avenir du nucléaire, la lutte contre le dérèglement climatique, la conversion de l'économie au développement durable et la protection de la biodiversité.
Mais c'est oublier que l'Union européenne malheureusement, ne fait elle non plus tellement recette(s).
Alicia Munoz