Nous voilà à la conclusion de notre joute avec l’Investisseur (très) particulier, entre l’approche orienté dividendes et celle orientée plus-value sur le cours des actions. Le dernier épisode laissait déjà présager quelques pistes nous permettant de concilier quelque peu les deux méthodes. Thomas nous livre ici sa conclusion et je dois dire que son point de vue est au final très proche du mien. Je vous le livre donc tel quel ci-après.
Que l’on ait une approche de l’investissement basé sur les dividendes ou sur le trading, on peut dégager quelques points essentiels quelle que soit la stratégie adoptée.
- Adopter une saine diversification
Les deux approches gagnent à utiliser un portefeuille correctement diversifié.
En trading, on peut se retrouver bloqué avec des valeurs qui stagnent pendant des années, sans ou avec très peu de dividendes. Tout miser sur quelques valeurs peut donc être très risqué.
D’un autre côté, trop se diversifier va abaisser le rendement moyen du portefeuille, puisqu’il tendra vers celui des indices.
De même, dans une approche dividende, baser son succès sur deux ou trois valeurs peut être très risqué car il suffit qu’une des sociétés que l’on a en portefeuille chute brusquement ou surtout cesse de verser des dividendes, pour que son rendement s’écroule.
Dans les deux cas, il me semble judicieux de diversifier modérément (je dirais dans une fourchette de 5 à 10 titres par exemple) mais de diversifier tout de même.
- Se fixer des objectifs clairs et savoir vendre
Quelle que soit la stratégie d’investissement que l’on utilise, il faut définir à l’avance les conditions de sortie d’une valeur : savoir vendre.
Cela me parait ESSENTIEL à une stratégie de trading où il est nécessaire de fixer un stop loss et une ou plusieurs cibles de profit, mais plus délicat à réaliser sur un investissement en dividendes.
Il faut savoir lâcher une valeur qui déçoit (arrêt ou forte diminution du versement des dividendes, changement majeur dans les perspectives d’une entreprise, etc) pour repositionner ses billes sur un autre investissement.
De même, en cas de fort accroissement de la valeur d’un titre, il faut savoir prendre des bénéfices car « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » !
Même dans le cas d’un investissement basé sur les dividendes, il vaut mieux se fixer une valeur cible optimiste et éloignée de son PRU pour laquelle on décide de vendre au moins une partie de son portefeuille si le gain espéré représente par exemple une dizaine d’années de dividendes. Mieux vaut alors prendre ses bénéfices et réinvestir sur un autre support.
Le fait d’écrire clairement les conditions de vente d’un titre permet de s’y référer d’autant mieux que la durée de l’investissement est longue. Sur une période de dix ans par exemple, vous aurez de très nombreuses occasions d’hésiter sur le fait de vendre ou non un titre. Si vous avez une trace écrite de votre stratégie par rapport à un titre donné, vous pourrez voir les choses avec beaucoup plus de recul et éviter des décisions hâtives et peu optimisées.
- Adapter sa stratégie à sa psychologie
Enfin, le point essentiel à toute stratégie, c’est de l’adapter à sa propre psychologie.
Nous avons vu dans les articles précédents de la série que la volatilité du portefeuille était déterminante dans les réactions des investisseurs.
Il n’y a pas de règle à ce sujet. C’est à chacun de trouver l’équilibre entre le trading pur et l’investissement-dividendes sur le très long terme.
Le problème, c’est qu’à moins de très bien se connaître, on va subir des pertes les premières années jusqu’au moment où on est capable de définir ses propres réactions face aux évolutions du marché et de sélectionner une stratégie adaptée.
Là encore, le fait de mettre par écrit ses règles (j’accepte un maximum de x % de perte sur un titre) va nous aider à mieux supporter le stress induit par l’investissement et nous protéger contre nos comportements irrationnels.
En résumé, le succès d’un investisseur repose sur trois piliers :
- se diversifier sans excès
- savoir ce que l’on veut
- savoir ce qu’on peut supporter
J’en rajouterais un quatrième : rester cohérent et constant dans sa stratégie sur le long terme.