Le congrès des politologues insulaires entamait avec une belle ardeur son petit déjeuner; tout au moins pour ceux qui avaient eu le courage d'enfourcher leur vélo pour rejoindre un rassemblement prévu de longue date mais devant intégrer dans son organisation les contingences naturelles. Après avoir, comme à son habitude, pris brièvement la parole pour féliciter et souhaiter la bienvenue à la dizaine de membres du C.P.I. présent dans la salle réservée, décorée avec d'un filet de pêche sur lequel s'agrippait une énorme araignée vernie et deux palourdes de grosse taille, vernies également., le docteur passa le micro au responsable de l'intendance qui présenta le déroulement de la journée et quelques consignes pratiques.
une fois le dernier café avalé et les tables repoussées contre les murs qui étaient quatre à ce moment là, les participants (le groupe s'était légèrement étoffé de trois étrangers au mouvement n'hésitant pas à se mettre à l'eau), firent un cercle pour la séance d'ombiliculture qui amorçait traditionnellement les travaux des congrès des politologues insulaires. Le silence immédiat et palpable du bout de l'ongle qui régnait maintenant dans la pièce aux fenêtres couvertes de bouées, permis aux observateurs du Mans mandatés de se laisser distraire quelques instants par les commérages de la tempête à l'extérieur, mais leur attention se reporta rapidement sur les spécialistes réunis dans une circulaire presque parfaite. Ils avaient tous maintenant mis à jour leur nombril et faisant le dos rond contemplaient avec intensité, clairvoyance et respect leur cicatrice originelle.
Au bout de 17 minutes et vingt trois secondes, comme il était expressément mentionné dans le Traité du Grand Troulude, les nombritologues enfoncèrent leur index dans la cavité offerte à leur connaissance et près avoir tourné le digitus trois fois dans le sens des aiguilles du lapin, le portèrent ensuite sous leur narine gauche ou droite suivant un ordre préétabli, afin de sentir ou de renifler leur conscience qui -comme chacun devrait le savoir- fait son terrier odorant dans l'universelle cavité. A ne pas confondre naturellement, avec le coeur, qui se découvre, lui, en se tâtant le poulpe.
Selon la coutume, rien ne serait dévoilé avant le dimanche 6 mai de la Sainte Prudence, au cours duquel et à au moment bienvenu, les politologues insulaires sortiraient de leur quinze jours de silence pour révéler enfin le contenu de leur exploration en eux mêmes qu'ils trieraient par la suite afin de le déposer dans les différents bacs appropriés, mais cela donnerait lieu bien sur à une autre cérémonie que nos correspondants vous ferons vivre en direct ou éventuellement avec un léger différé granitique.
Pour les affaires courantes vous voudrez bien vous désaltérer, plait-il à vous, aux sources habituelles
à suivre...
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un peu de potage peut-être pour faire passer?