Bouffeur de salade

Par Taomugaia

Bouffeur de salade (130 pages,11€) par Romain Viallard.

« Bouffeur de salade ! » « Si nous ne les mangeons pas, les vaches vont envahir le monde ! » ou encore : « Et t’as ça depuis longtemps ? » sans oublier : « c’est bien joli, mais qu’est ce que je vais manger si je fais comme toi ? » Voici quatre des multiples réflexions que l’on peut juger, au choix, drôles ou imbéciles, auxquelles le végétarien que
je suis depuis quinze ans a dû faire face au long de ce qui représente tout de même maintenant la moitié de mon existence. Pas facile d’être végétarien en France.

[…] Pourquoi écrire ce livre ? Je ressens depuis le début de mon engagement végétarien, le besoin de l’expliquer. Pas un dîner en ville où je ne dois me justifier auprès d’un convive de mon choix alimentaire. Le végétarisme est souvent vécu comme une bizarrerie, une excentricité, parfois même comme une agression de la part d’autrui. En effet, qui
suis-je pour décréter que manger des animaux est quelque chose de mal ?
Est-ce que je vaux mieux que la masse des omnivores ? N’est-ce pas un peu dédaigneux de refuser de jouer le jeu du groupe et de s’alimenter « comme tout le monde » ?
[…] Vous verrez au fil des pages de ce livre que le végétarisme se vit par étape. Il faut d’abord avoir le déclic, développer son végétarisme.
C’est une pratique à plusieurs niveaux. Ensuite il faut l’assumer socialement. La dernière étape de ce parcours du combattant (armé de feuilles de salades et de steaks de soja !) est certainement de pratiquer un végétarisme prosélyte, quitte à heurter certains.
[…] Végétariens en devenir, prenez cet ouvrage comme un témoignage de la route qui vous attend. Tout n’est pas rose, mais au moins plus rien ne sera rouge sang.
Carnivores convaincus, prenez la lecture de ces pages comme une preuve d’ouverture d’esprit de votre part. Sachez que de mon côté, j’ai pour la préparation de ce livre, fait l’effort de converser longuement avec des bouchers, des charcutiers, de regarder de nombreuses vidéos issues d’abattoirs, ou encore de lire des ouvrages critiquant avec ferveur le végétarisme.
Vous ne faites donc que me renvoyer la pareille, et je vous
en remercie.