Les « cass’toi pov’ con » ou « bravitude » mettent un peu de piment dans la vie politique française. Par temps de crise et de morosité, les bons mots et autres petites phrases amusent les foules. Jusqu’à ce que cela tourne carrément au dérapage… On se rappelle du « quand y en a un, ça va » de Brice Hortefeux ou autres « le bruit et l’odeur » de Jacques Chirac. En période électorale, les commentateurs ne laissent rien passer aux hommes politiques. Pour vous, Martine vous propose sa sélection des perles de la semaine. Entre fou-rire et crise de rage.
Bons baisers du FN
Le jeu, maintenant, c’est de prévoir ce qui va se passer dans 15 jours. Tous les Nostradamus de la politique vont y aller gaiement de leur petite métaphore ou phrase choc. La grande guerre psychologique de la PPP (petite phrase politique) vient de commencer.
Comme d’hab’, ce sont la gauche et la droite qui sont en lice. Mais… Les vassaux ont quand même profité du premier tour pour se retirer en beauté. Ou pas.
Eva Joly nous tire quasiment la larmiche. Un dernier mot sur facebook, c’est comme un café sans sucre. Franchement triste et sans saveurs. Seul commentaire de sa photo : “Je veux vous dire mille fois merci.”
Mille fois, ça fait peut-être beaucoup, non ?
Cachez ce nom que je ne saurais dire
Côté Front de Gauche, on a officiellement surnommé Jean-Luc Mélenchon “Celui-qui-ne-veut-pas-prononcer-le-nom”. Avec ses prétéritions, il appelle “à battre Sarkozy”. Il ellipse complètement le nom du candidat de gauche. Une fois, deux fois, trois… Puis tout le long de la soirée électorale. Pour peu, l’électeur pourrait croire que Bayrou est plus engagé.
Et du côté de ceux qui n’ont pas de mal à prononcer les noms de famille de trois syllabes, on retrouve – hélas – Louis Aliot. Le vice-président du FN était LE grand absent des plateaux tv hier soir. Mais, fidèle au poste, il renvoie ce matin les deux candidats dans les cordes avec un bon vieux “ni Sarkozy ni Hollande”. Combo de négations le plus éculé du monde. Toujours de rigueur pour les loosers. Évidemment Nicolas Dupont-Aignan fait de même. Mais ça n’intéresse personne.
La chèvre et le chou
Le jeu, maintenant, c’est de rameuter des votes. Sans s’attarder sur les propositions absolument inintéressantes et au fumet trop électoralistes, Michel Mercier reste réaliste. La garde des Sceaux annonce que “Nicolas Sarkozy devra s’adresser autant aux électeurs centristes qu’à ceux du Front national”. A part se transformer en oxymore géante, on voit mal comment le Président candidat peut réaliser cet exploit. En tout cas, ce n’est surement pas en annonçant 3 débats ou en “repartant sur les routes” en mode cow-boy solitaire.
De là à ce que Louis Aliot – toujours hélas - dise que l’UMP va “très certainement imploser”, il n’y a qu’un pas. Que Martine Aubry ne franchit pas. Elle se contente d’un brin d’ironie et reprend à son compte le slogan de campagne de l’UMP. “Aujourd’hui, François Hollande est le candidat de la gauche forte”, assure-t-elle sur RTL.
Le remerciement fort
Et les principaux intéressés, ils en disent quoi ? Ben pas grand chose. On sent déjà que leur attention est porté sur le 6 mai. Sur Twitter, leurs messages de remerciement ne font pas franchement rêver. Ça se passe de commentaires.
Et si on repartait sur les routes ?
Si vous l'aviez pas encore compris : LE CHANGEMENT, C'EST MAINTENANT (lccm)
De la salle de classe au stade
Les métaphores en politique sont toujours les mêmes. Au PS, on reste proche de la Mère supérieure : l’Education Nationale. Henri Emmanuelli, député PS des Landes se fend donc
d’un petit “Ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy a raté l’écrit que François Hollande doit lui offrir deux oraux de rattrapage” en référence à la proposition de trois débats du président sortant.
Réponse du berger à la bergère, Eric Besson, le loup dans la bergerie répond d’un ” Le match va être serré. Deuxième mi-temps très intéressante en perspective. C’est jouable pour NS”. Ca coûte pas plus cher et au moins, il y a pas de risques.
Bref, si les 15 jours qui arrivent sont à l’image d’hier soir… Ça risque d’être pas fou.