Il est un fait établi qu’aujourd’hui le projet européen est flou, voire inexistant. Quelle Europe voulons-nous ? Quelles doivent être ses frontières ? Quelle est son ambition dans le monde de demain ?
Ceci n’est guère encourageant. Cela dit, à défaut de vision et de projet, on pourrait espérer que l’Europe, par ses mécanismes régulateurs et redistributifs, soit au moins en mesure de générer des effets positifs pour l’activité économique, le niveau de vie des populations, l’environnement, les règles sociales, etc. Après tout, faute de se reconnaître dans un idéal européen, on pourrait se contenter de l’ “Europe par la preuve” (comme dirait Ségolène Royal).
L’action européenne actuelle est guidée par la stratégie de Lisbonne, décidée en 2000. Cette stratégie vise à faire de l’Europe la région la plus compétitive au monde à l’horizon 2015.
Trois volets dans cette stratégie :
- Un volet économique, qui vise à renforcer la compétitivité et l’innovation de l’économie des différents Etats membres : appui à l’innovation pour renforcer l’économie de la connaissance, renforcement de la compétitivité de l’industrie et des services, initiatives en faveur de l’allongement de la vie active, etc.
- Un volet environnemental, récemment approuvé, qui fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Un volet social… encore vide, malheureusement. Le rôle de l’Union européenne dans le social se résume actuellement à des directives visant à limiter sévèrement les aides financières des Etats membres aux entreprises en difficultés, et à ouvrir à la concurrence de secteurs jusqu’alors protégés (Poste, électricité, chemins de fer…). Au nom de l’efficacité du marché, l’Europe remet en cause les protections que les Etats ont mis en place pour réguler les effets de la mondialisation…
Et puis, à plus court terme, comment espérer que la présidence française puisse déboucher sur une relance du processus européen ? Sarkozy ne s’intéresse qu’à une chose : le rayonnement de la France. Le reste (l’Europe sociale, le couple franco-allemand, la construction d’une Europe politique…), il s’en fout. On est mal barrés…
Fred