Lato Crespino signe son retour avec un nouvel album, baptisé ‘’Réussir partout’’. Avec pour titre-phare, ‘’Laisse-la se marier’’. L’artiste fustige l’attitude de certains hommes mariés qui entretiennent des maîtresses à tour de bras. Causerie.
• Tu reviens avec un nouvel album dont la chanson phare, ‘’Laisse-la se marier’’, fait beaucoup réfléchir. De qui parles-tu au juste dans ce titre ?
- Dans cette chanson, je parle des hommes mariés qui entretiennent des relations amoureuses avec des jeunes filles. Ce sont des attitudes que je condamne. Cette situation met en retard ces jeunes filles qui prennent de l’âge. Parce que ces hommes mariés mettent tout à leur disposition. Le hic dans tout ça, c’est qu’ils ne vont pas les laisser se marier. C’est le comportement de ces hommes que je dénonce. D’où la chanson, ‘’Laisse-la se marier’’.
• Tu t’ériges manifestement en avocat-défenseur des femmes. Tu es sûr de n’avoir jamais fait subir une situation analogue à une femme?
- Vous savez, les messages que je véhicule à travers mes chansons, je ne m’en exclus pas forcément. Je suis un homme et je ne chante pas pour dire Lato Crespino est un homme exempt de tout reproche. C’est un message que je lance à l’endroit de tous ceux qui sont dans cette situation. Si je fais partie de ceux-là, la chanson vient tout de suite attirer mon attention.
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- Je vois tous les jours des hommes aller dans des hôtels avec des femmes. Un homme qui amène une femme à l’hôtel, c’est qu’il y a problème quelque part. Certainement qu’il a sa femme à la maison et qu’il veut se cacher. Ce ne sont pas des choses que j’ai vécues, mais des situations que j’ai constatées.
• Dans un autre cas de figure, il peut y avoir des hommes qui vivent avec des femmes, sans vouloir leur mettre la bague au doigt…
- Effectivement. Mais je dénonce plutôt le comportement des hommes qui sont mariés. Si Lato Crespino a sa femme à la maison et qu’il entretient une relation avec une autre fille, c’est de ce genre de situation que je parle. Mais pas les hommes qui vivent déjà avec des femmes.
• Aujourd’hui, quelle est ta position vis-à-vis de celle qui partage ta vie ?
- Je vais l’épouser tôt ou tard. J’ai une fille avec elle. C’est pour cela que j’exhorte les hommes à épouser leur conjointe et ceux qui entretiennent des relations avec d’autres femmes de les libérer.
• Tu as fait le ‘’kôkôkô’’ ?
- Bien sûr, j’ai déjà fait le ‘’Kôkôkô’’. Ses parents me connaissent tout comme les miens la connaissent. Cela va faire bientôt quatre ans que nous vivons ensemble.
• Parlons de l’album, ‘’Réussir partout’’…
- Mon nouvel album comporte 16 titres sans remix. Une œuvre enregistrée dans de bonnes conditions entre la France, les USA et la Côte d’Ivoire. Avec les arrangements d’Olivier Blé et Yves de Bimboula. C’est depuis fin 2009 que j’ai commencé les voix en studio. J’ai pris mon temps et c’est une production complète. Je parle de la femme, de la reconnaissance, des célibataires, de la pauvreté, etc. L’album est sorti chez Independence Day, j’ai déjà un bon retour des ventes.
• J’ai l’impression que tu oscilles entre le Zouglou et la variété dans tes albums…
- J’ai été formé dans la musique Zouglou. Vous savez que je suis un Akyé et j’ai grandi auprès de mes grands-parents à Alépé. J’ai été influencé depuis l’enfance par cette sonorité musicale. Je fais un Zouglou assez émotionnel, avec la coloration Akyé. Sur mes albums, je n’ai pas envie de faire que du Zouglou. Sur mon dernier album, j’ai un titre avec un fond ghanéen. Je fais donc énormément de recherches pour enrichir ma musique. Je fais du Zouglou, mais la musique que j’aime, c’est le reggae et mon artiste préféré, c’est feu Lucky Dube. C’est le seul reggaeman qui m’inspire. J’aime tout ce qui est sentimental comme ce que chante cet artiste. C’est ce qui explique tous ces voyages de Lato Crespino. Le zouglou est une musique ivoirienne. Mais il n’y a pas que les Ivoiriens qui l’écoutent, il y a aussi les Européens. J’ai beaucoup voyagé avec mon précédent album, ‘’Gloire Acte 2’’.
• Tu ne regrettes pas d’avoir raccroché les crampons ?
- Non, je ne regrette pas mon choix. Si je dis que je regrette le football, c’est que je suis en train d’envier mes amis footballeurs. J’ai fait un bon choix, parce que l’essentiel pour un homme, c’est d’exercer son métier avec joie, paix et amour. Et d’être reconnu pour ce qu’on fait. Si on connaît Lato Crespino, aujourd’hui, hors de la Côte d’Ivoire, c’est à cause de la musique et j’en déduis que j’ai fait un bon choix.
• En quoi se résume une journée chez Lato Crespino ?
- Tous les matins à partir de 5h, je fais du footing et vers 16h, je vais jouer au football avec certaines équipes de la place. Je passe des moments sur clavier à la maison pour composer des chansons.
• Lato Crespino et la cuisine ?
- Je sais préparer la sauce claire, le biékôsseu (sauce des Akyé) et je pile le Foutou.
• Quel est ton livre de chevet ?
- C’est la Bible qui est mon livre de chevet. Parce qu’il m’inspire beaucoup à écrire des chansons spirituelles.
Par Patrick Bouyé bouyepat@topvisages.net