Décidément, ce Daniel Johnston est un bonhomme étonnant. Cela fait déjà plus de trente ans que le monsieur sévit dans les milieux très undergrounds. Incroyable parcours que le sien (il est passé par des hôpitaux psychiatriques), alors que jamais jusqu'alors, il n'a rencontré le moindre succès (à part d'estime) et que ce n'est sûrement pas près de s'arranger. Surprenant tout son monde, il vient de faire paraître une bande dessinée avec chose non commune, la bande son qui va avec. Et comme chaque bande originale qui se respecte, il y convie d'autres artistes comme Eleanor Friedberger (la moitié féminine de The Fiery Furnaces) pour un très joli "Come Down" ou encore les nouveaux gredins néo-zélandais de Unknown Mortal Orchestra. Et que dire du "Moment of Laughter" mignon tout plein des inconnus au bataillon de Lavender Diamond. "Space Ducks", on n'en attendait pas moins du plus gentiment barré des chanteurs de rock indépendant américain.
Sans avoir réellement vus les dessins qui vont avec, on imagine qu'ils sont à l'image de cette pop lo-fi, bricolée, mélodique et un brin déglinguée qui n'appartient qu'à lui. Johnston continue donc son bonhomme de chemin, comme il aime, loin des modes, avec sa poignée d'inconditionnels. On n'a plus qu'à espérer qu'il accroche au passage quelques suiveurs supplémentaires. Notre époque manque cruellement de tels personnages.