Critique Ciné : W.E., Madonna fait son cinéma...

Publié le 22 avril 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

W.E. // De Madonna. Avec Abbie Cornish et Andrea Riseborough.


Je n'ai jamais vu le premier film de Madonna mais je pense me pencher sur son cas ayant trouvé ce second essai assez intéressant, notamment prouvant le bon goût cinématographique de la popstar. W.E. apparait comme un essai réussi. Derrière cette belle mise en scène se cache vraiment un film beau, parfois dérangeant, parfois dérangé mais toujours sensible. Il y a un certain regard que je trouve assez juste dans celui de Madonna c'est cette brisure. On sent qu'elle raconte la vie d'une femme brisée. Le seul truc avec lequel j'ai eu du mal c'est la chanson du générique, interprétée par Madonna. En effet, on a droit à "Masterpierce", et chanter l'amour pour un chef d'oeuvre, quand on terme son propre film, c'est pas forcément très correct. Mais je n'en tiens pas rigueur. L'histoire de W.E. nous plonge dans les années 30 en même temps que dans les années 90. Un choix éditorial intéressant qui permet de confronter deux univers. Madonna gère plutôt bien le tout, sans vraiment se brûler les doigts.
Londres, décembre 1936.
Pour pouvoir épouser l’américaine Wallis Simpson, déjà deux fois divorcée, le Roi Edouard VIII est contraint d’abdiquer, quelques mois seulement après le début de son règne.
New-York, février 1998.
Malheureuse dans son mariage, Wally Winthrop passe ses journées à l’exposition qui précède la vente aux enchères, chez Sotheby’s, des objets ayant appartenu au Duc et à la Duchesse de Windsor. Wally découvre alors peu à peu ce qu’a été la vie de Wallis.
Malgré tout, le scénario n'est pas exempt d'erreurs de justesse, notamment dans le dialogué qui reste parfois étouffant et épuisant. W.E. nous captive par une sorte de lyrisme. On sent au fond que c'est le film d'une musicienne. Outre la musique de fond qui se fait très présente qui permet de lancer le rythme du film au fur et à mesure, j'ai notamment apprécié le fait que tout soit calibré niveau image et son. Elle s'en sort plutôt bien la Madonne quand même. Peut être qu'elle pourrait se recycler dans le cinéma même si j'adore toujours autant sa musique. J'ai une préférence pour la partie qui se déroule dans les années 30, notamment parce ces années sont magnifiques et qu'au cinéma c'est toujours avec un regard très personnel qu'elles sont dépeintes. Madonna apporte sa touche glamrock, ce côté parfois femme fatale d'un autre temps.
L'univers, parfois dépressif mais aussi jovial, est très bien géré. W.E. apparait donc comme un film assez lyrique, malgré le surplus de paroles par moment. Côté cast on retrouve Abbie Cornish (vu récemment dans Sucker Punch mais aussi Limitless), Andrea Riseborough (vu dans le très bon We Want Sex Equality et le correct Never Let Me Go) et James d'Arcy (vu entre autre dans Secret Diary of a Call Girl et le remake de L'exorciste). Un cast assez solide et plutôt correct pour le film. Il permet également de se reconnaitre un peu plus dans le film et les personnages car ils ne sont pas connus de tous. Au final, W.E est un film correct et très beau. Tout n'y est pas parfait, mais cela ne fait que rendre le film un peu plus sympathique. Madonna prouve surtout avec W.E qu'elle a un bon goût, il faut juste qu'elle arrive à écrire un scénario plus consistant et moins étouffant.
Note : 6/10. En bref, une belle mise en scène malgré une réalisation pas toujours juste. De bon personnages malgré un scénario embourbé dans une narration très vite épuisée.