Un CDS fonctionne de façon similaire à un contrat d'assurance. En contrepartie d'une prime, dont le montant varie tous les jours sur le marché, l'acheteur du CDS s'assure contre le risque de défaut de l'émetteur de l'obligation sur lequel porte le CDS. La définition du défaut, ou événement de crédit dans la terminologie adéquate, est définie précisément par les contrats en vigueur sur ce marché. Les contrats de CDS, qu'ils portent sur des émetteurs privés, des souverains ou des indices représentatifs de paniers d'émetteurs d'obligations, sont traités de gré à gré, sachant que la réglementation prévoit l'utilisation de chambres de compensation pour dénouer les opérations, afin de limiter le risque de contrepartie.
En cas d'événement de crédit, qui actionne le paiement des CDS, l'évaluation du montant récupéré sur l'obligation permet de valoriser le prix auquel le CDS est dénoué. Par exemple, si cette estimation est de 25% (à peu près le cas de la Grèce), l'acheteur du CDS reçoit 75% du nominal assuré.
Le rapport de CMA est consultable sur son site.
L'impact dévastateur de la crise de l'euro fin 2011 s'est un peu calmé : entre le 31-12-2011 et le 30-03-2012, le CDS de la France est passé de 216 à 166, ce qui signifie que le coût de la protection sur une durée de 5 ans est de 1,66% du montant nominal. Merci Super Mario pour les injections massives de liquidités dans le système bancaire ! Les banques européennes, surtout italiennes et espagnoles, ont pu se gorger de leurs titres souverains. Au détriment du financement des entreprises ?
A titre de comparaison historique, au 30-09-2009, le CDS sur la France cotait 25, et se situait au 5ème rang mondial. On voit ici l'impact dévastateur de la crise de la zone euro.
Evalué en terme de probabilité de défaut cumulée, le risque français s'est également amélioré, de 17,7% à 13,9%, ce qui nous place cependant au 38ème rang mondial, derrière des pays tels que la Pologne, l'Indonésie, Israël ou les Philippines. Pas de quoi pavoiser ! La probabilité de défaut cumulée, CPD en anglais, tient compte du risque d'événement de crédit et de la probabilité de recouvrement.
Pour les marchés, la crise de l'euro est donc loin d'être finie. Si au cours de ce trimestre, la situation de l'Italie s'est améliorée, son CDS passant de 486 à 390, celle de l'Espagne s'est considérablement détériorée, de 379 à 430. L'Espagne est maintenant le 10ème pays le plus risqué au monde, encore derrière l'Egypte et l'Irlande, mais est moins bien notée que le Liban ou l'Irak ! Too big to fail, too big to save.
Comme dans les séries américaines, on attend avec impatience le prochain épisode.