Pourquoi s’associer pose-t-il des difficultés en Afrique ?

Par Wilntonga

S’associer à d’autres pour un projet est une véritable gageure dans bien de pays. Les gens préfèrent lancer individuellement les mêmes projets plutôt que d’accepter de se mettre avec des acteurs déjà en action. Et même quand on essaie de se mettre avec les autres, dans la plupart des cas (et ce n’est pas exagéré), les choses finissent en général par tourner au vinaigre pour une raison ou une autre. Pourquoi une telle permanence ?
Je n’ai pas envie de me situer dans une perspective de management interculturel, qui stipulerait que le contexte africain, et spécifiquement la culture africaine ouvre la voie à cet état de fait. Au contraire, je voudrais commencer par dire que rien de tel n’est vrai. Ce n’est pas parce qu’il existerait des prédispositions à ne pas s’associer que la situation en est là…D’ailleurs, ce serait le contraire qui aurait pu être vrai. « Les africains ne s’aiment pas entre eux », « En Afrique, si tu t’amuses on te frappe », etc. et tout ce genre de préjugés me semblent être surtout des manières de consolider dans l’imaginaire populaire une réalité parallèle afin de ne pas régler les problèmes dans leur vraie réalité.
En réalité, il y’a une seule raison pour laquelle l’association est une véritable gageure dans bien de secteurs ou de projets en Afrique : le contrôle. Et ce sont les diverses articulations de la perception de ce contrôle qui en général nous mettent en situation favorable ou non à l’association.
Trois grandes articulations me semblent se dégager qui expriment les difficultés, les inquiétudes, parfois même le stress des gens à l’idée de s’associer ou de rester associé : la lisibilité du contrôle, la visibilité du contrôle et le bénéfice du contrôle. Nous allons lancer une série pour entrer dans ces problématiques.