[Critique Manga] Undead T.1

Akata c’est un peu ma madeleine de Proust, j’apprécie énormément leur ligne éditoriale et quand il propose un shonen vous pouvez être sûr qu’il n’est pas comme les autres. Aujourd’hui je vais revenir sur la sortie récente d’Undead par Masashi Terajima un mangaka encore inconnu en France mais qui risque de marquer les esprits.

Synopsis

Taro Hachioji a vu sa mère se faire décapiter et son petit frère enlevé par un démon. Pour le sauver, il demande de l’aide à des chasseurs d’undead. Hélas, sa résolution n’est pas suffisante, au goût de ces derniers, qui rejettent sa demande. Mais un évènement inattendu va changer toute la donne et plonger – de force – Taro dans le milieu des manipulateurs d’esprits malins ! Pulsions destructrices, cadavres réanimés, corps démembrés… La chasse aux undead est ouverte !

Mon Avis

Undead est une série en quatre volumes, il n’y a donc pas de place ici pour s’attarder sur la psychologie des personnages ou à nous les présenter. On suivra le combat de Taro qui doit venger la mort de sa mère et sauver son frère des Undead. Pour cela il devra lui même approcher la mort de près et absorber un Undead pour se battre à arme égale avec ces derniers. En effet, dès lors qu’il s’approprie l’une de ces bêtes, il obtient un nouveau pouvoir propre à chaque Undead, un moyen ainsi de devenir plus fort à condition de pouvoir maitriser la bestialité et les sentiments des monstres. Taro croisera sur sa route une mère terroriste ou bien encore un chaton croisé avec un canon tous emprunt de folie qu’il faudra réussir à canaliser.
Alors que Soul Eater, l’un des manga shonen du moment, propose un thème quasi identique à Undead, la folie, ce dernier va bien plus loin notamment grâce à la force de ces dessins. Inspiré des comics (je pense notamment à Sin City de Frank Miller) pour ce noir et blanc aux traits de crayon très appuyé mélangé avec brio de la culture « Street Art », chaque page est un vrai plaisir pour les yeux. Il est vrai que certaines sont difficilement lisibles tellement elles sont chargées (onomatopées gigantesques, découpage audacieux, monstres énormes), cependant pour ceux qui accrocheront au style on ne pourra qu’applaudir cette prise de risque qui donne un ensemble cohérent à Undead. Et c’est ce qui manque justement à Soul Eater, ce dessin complètement barré, un character design hors norme et cette mise en page dessinée sous acide ne laisseront personne indifférent même si on aime pas ce manga.

En effet, en dehors de son parti pris graphique le scénario reste assez classique et va à l’essentiel projetant le lecteur à cent à l’heure dans ce monde où les chasseurs de Undead vive avec les humains sans s’apercevoir de ce qui se trame. Taro à le charisme d’un poulpe mais comment ne pas donner une chance à ce manga qui ne s’étalera que sur quatre tomes ? J’ai personnellement adoré la narration, les graphismes, la mise en page et j’ai surtout envie de savoir comment Taro va réussir à sauver son frère et ce qu’il va penser de lui quand il verra qu’il est devenu un monstre identique à celui qui a tué leur mère…