La fin du critique unique
Il n'y aura plus un seul homme qui sera légitime sur tous les vins du monde entier. Mission impossible. On fera face à des critiques régionaux, qui se spécialiseront sagement dans une région ou un seul pays (petit). Exemple parfait avec Allen Meadows, un nom respecté en Bourgogne ou Masnaghetti pour l'Italie qu'il parcourt sans cesse. Parker aura été une formidable exception.
C'est mieux que bien comme évolution, car cela va réduire le risque de retrouver, d'une année sur l'autre, les mêmes textes sur les vins, les mêmes commentaires sur les domaines, avec parfois des écrivaillons qui ne savent même pas que le producteur est passé de l'autre côté. Ça s'est vu.
Un petit bémol : continuons à souhaiter de pouvoir lire de temps en temps des notes d'un "bourguignon" sur des vins de bordeaux ou de loire, histoire de pouvoir comparer des vues, des opinions différentes. En d'autres mots, pour rester avec Meadows : quelles sont ses préférences - comme amoureux des finesses bourguignonnes - en matière de bordeaux ? Saine curiosité, non ?
La confirmation du critique "national"
Vu dans un hebdo un reportage sur Dior en Chine… où les superbes mannequins sont de superbes chinoises et non les habituelles européennes illustrant vos magazines préférés. Cela a fait un tilt dans mes neurones, avec une audacieuse extension dans le domaine du vin :oui, le futur critique qui fera loi en Chine sera un chinois. Les gens ont besoin d'identification et cela passe d'abord par le partage d'une même civilisation, d'une même approche de la société, de la vie. Ainsi, en France, il est bien plus facile d'être bettanien que parkérien. Du moins, je le crois. Il va falloir ainsi dénicher en Asie quelques pointures sachant goûter, écrire, transmettre.
La naissance de "teams"
L'exemple parfait : le Groupe B+D. On commence à comprendre et accepter plusieurs signatures sous un nom collectif. S'il est vrai que Bettane garde probablement le dernier mot sur les top du top dans chaque région, il n'empêche que les rédacteurs chargés de telle ou telle région gardent la main sur leurs vues, leurs commentaires, leurs classements. Il y a moins de dix ans, c'eût été un sujet de violentes discussions alors que maintenant, à peu près tout le monde comprend cette nécessité devant la formidable explosion de bons vins produits dans toutes les régions.
Le rôle croissant du web
On peut soutenir l'idée d'une évolution de l'intelligence des choses en affirmant que le futur appartiendra plus à celui qui sait où trouver l'information juste qu'à celui qui sait tout. Savoir où je peux trouver la formule du volume d'une sphère est probablement plus aisé que de la savoir par coeur. Sûr : ça se discute.
Ainsi, dans le monde du vin, on sait sur quel blog lire des choses intelligentes sur le Jura, sur la Moselle, sur la Napa. Les nouvelles générations ont maintenant un outil formidable, avec ces mini-films d'interviews qui en disent plus longs que dix pages mal écrites. Quelle belle évolution !
Le développement de salons, de clubs, de rencontres
Le Grand Tasting (© B+D) et les salons régionaux qui prennent du poids sont également une source directe d'informations, verre à l'appui. Il suffit de voir le grand succès des tournées de l'UGCB et CRD à travers le monde. Il y a chez les amateurs une soif de rencontres directes, d'échanges avec les producteurs dont les plus célèbres ont autant de succès qu'un d'Ormesson en signature.
Et on aime également ce souci de partage où, dans des soirées plus ou moins informelles, des fondus se rassemblent en échangeant quelques belles topettes dont ils sont amoureux, autour d'une bonne table ou simplement une belle dégustation. Là encore, une évolution significative qui n'en est qu'à ses débuts.
Bon, mettre à une même table un laurentg, un laurentp, un surdouellé, un rodolphe, un candide, un françoisR, ça peut donner quelques belles étincelles :-)
Je reste toujours surpris par tous ces clubs vinophiles qu'on trouve non seulement dans les grandes écoles, mais aussi dans de nombreuses sociétés du CAC 40 ou pas. Ce besoin d'échanges entre oenophiles est une caractéristique intéressante dans le monde du vin, et - Bordeaux l'a compris depuis longtemps - les soirées animées par des producteurs de renom comme au Club Grains Nobles à Paris sont des must qui sont pris très au sérieux pour se faire connaître et créer, fidéliser une jeune clientèle dont on espère un pouvoir d'achat croissant.
Rien d'absolu naturellement dans ces vues du jour ! Comme dans toutes choses, il y aura du bon grain et de l'ivraie.
SANS AUCUN RAPPORT, SIMPLEMENT HISTOIRE DE METTRE DES IMAGES !
Est-il un amateur caché ? Va savoir, Charles …
Si vous êtes en pays basque espagnol, c'est là qu'il faut aller !
Une excellence à ne pas oublier !
Emma Gao, une femme dont on parlera de plus en plus.
Rayas 2002 : son producteur, malin comme Crésus, qui gère ses crus à la limite torture !
Guy Savoy : quelle belle réussite ! Là, sur la muraille de Chine avec Margaux