Je ne voyais qu’un trésor de pirates, enfin déterré de son sable, sous le cocotier, en suivant la carte sur une île perdue. J'étais dans cette petite pièce de cette maison ancienne. Je posais mes mains, n’osant entrer dans son monde, dans ce déploiement de dentelles, de voiles, de lingerie fine, n’osant déranger le passé qui se couchait ici, de nuisettes en guêpières, de corsets en panties. Je soupesais la légèreté de la soie, la rugosité de certaines baleines de vieux corsets, ces tissus moirés par le temps, avec ce bonheur de caresser des joyaux rares. Tout cela pour moi. Quelle magie !
« J’ai autre chose pour toi, car j’ai pu apercevoir de beaux revers sous tes jupes courtes. Il y a tant de temps que je n’ai plus porté de bas nylon. Mais tu trouveras dans cette boite une vie de sensualité. J’ai toujours économisé pour donner à mes jambes le plus fin, le plus doux. Mes sucres d'orge ou mes bijoux pour ma féminité, malgré la rudesse de certaines périodes de la vie. Tu trouveras des bas de soie, des bas couture, je ne sais pas si cela se porte encore ? »
Mon sourire avait dû dépasser le bord de mon visage, des éclats plus forts que les diamants sortaient de mes yeux, de vrais bas. Des merveilles que j’avais découvert, loin des images des magazines, loin de mes dim up, dans un passé proche en accompagnant une amie qui se mariait. Elle avait choisi une lingerie si belle, si chatoyante et des jarretelles accrochées à un serre-taille de quelques grammes de dentelle. Nous avions ri en l’essayant, en essayant en vain d’accrocher les bas si délicats. Nous avions dû revenir voir la vendeuse, hilare de notre maladresse. Elle avait soulevé sa jupe, et expliqué le geste sur ses cuisses, les subtilités des attaches, du caouthouc, de la pose du voile, de la glissade dans l’anneau d’acier. Nous avions répété, rigolé, mais j’avais craqué pour cette douceur si différente de mes bas jarretières. Un contact avec une matière quasiment fluide, et surtout un sentiment de fierté si voluptueux sur mes jambes. Infinie finesse !
Alors aujourd’hui j’avais deux trésors pour moi, une boite satinée contenant des dizaines de paires encore neuves, à peine utilisées, soyeusement pliées après usage, toutes les pépites de sa féminité. Elle les avait aimées, choyées, cajolant ses jambes pour son plaisir de femme, au quotidien ou parfois pour les grandes occasions. Une large palette de gris fumé, de gris perle, de chair, de marron presque chocolat, du clair et de l'opaque, des teintes champagne presqu’ivoire, de noir bien sûr, des coutures et des longueurs variées, je touchais avec une grande envie, pensant déjà à poser une lingerie sur mes hanches, tirant la jarretelle.
« Merci, je suis très émue, trop émue. »
Elle souriait, elle savait que je serais fière de porter ses cadeaux, près de moi, comme une seconde peau, caressant de mes mains, mes jambes, ses bas nylon, mes nouveaux bas nylon vintage.
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du musée virtuel ici : Musée Nylon 50-60
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