J’arrive un peu comme les Carabiniers d’Offenbach avec ce sujet qui a fait grand bruit en Belgique la semaine dernière et qui commence à dépasser les frontières du royaume. J’en parle tout de même car il est symptomatique du climat qui règne en Flandre à l’encontre de tout qui ne parle pas le néerlandais flamand.
Petit retour en arrière : la Flandre nombriliste et complexée s’est singularisée une fois de plus il y a quelques mois en officialisant dans son code de logement (« Wooncode ») l’obligation de connaître le néerlandais ou de s’engager à l’apprendre dans les plus brefs délais pour obtenir un logement social (HLM). Cette mesure s’ajoute aux difficultés quasi insurmontables que rencontrent les non flamands pour acquérir un terrain ou une maison. Des témoignages en ce sens ont déjà été emis sur ce blog.
Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale s’est emparé de l’affaire. Dans un récent rapport, il se ditpréoccuper par cette mesure et demande à la Belgique de « veiller à ce que les exigences linguistiques ne conduisent pas à une discrimination indirecte exercée en raison de l’origine nationale ou ethnique ».
Le parlement flamand qui craint de voir se ternir l’image de la Flandre dans le monde occidental s’insurge et crie au procès de sorcellerie d’autant que le Conseil d’Etat – chambre flamande - n’a rien trouvé à redire à ce décret. Il accuse même le Comité des Nations Unies d’être pro francophone et orienté par la presse du sud du pays.
Qu’on le veuille ou non, il s’agit de racisme. Cette mesure est discriminatoire pour tous les non flamands, autrement dit les autres Belges ainsi que tous les étrangers qu’ils soient Européens, Américains, Africains ou Asiatiques.
“Vlaanderen waar Vlamingen thuis zijn”. La Flandre où les Flamands sont chez eux. Voilà le slogan que l’on trouve à l’entrée de plusieurs municipalités flamandes en périphérie de la capitale de l’Europe.
L’Etat belge – flamand à 60 % - n’a jamais ratifié la convention-cadre de protection des minorités des Nations Unies (la France non plus d’ailleurs) car elle ne reconnaît pas les Francophones en tant que minorité, même pas les deux cent mille qui vivent en terre flamande bordant Brussel. Minorité ou pas minorité, ça se discute, mais ce refus catégorique est tout de même aussi symptomatique de l’impossibilité de s’entendre entre communautés au royaume de Belgique, n’en déplaise aux Belgicains qui y croient encore dur comme fer.