La seule de ces trois histoires qui m’a vraiment touchée est la première : quelques pages m’ont remuée mais, à mon sens, elles auraient pu être encore plus troublantes si la situation était moins caricaturale. Là encore, c’est un cliché de dire que l’amour rend fou, mais dans cette nouvelle ce cliché sonne vrai et atteint une certaine profondeur.
En comparaison, les deux nouvelles suivantes n’ont pas beaucoup de relief. D’ailleurs j’ai lu ce livre il y a environ quinze jours et il ne me reste pas grand chose de ces deux histoires aujourd’hui.
C’est très superficiel mais comme Delphine de Vigan a un style vivant et alerte c’est agréable à lire : situations loufoques, personnages excentriques, humour facile mais efficace : on se laisse entraîner.
Tout cela ne va pas très loin et n’est pas très subtil mais il y a une atmosphère sympathique, une connivence s’installe entre l’auteure et le lecteur – ce n’est pas si fréquent.
Je pense que c’est le type de livre que j’aurais aimé lire un été sur la plage, et c’est donc ce que je vous conseille si l’envie vous en prend.
Pour finir je donne deux extraits :
L’amour se nourrit de miettes, de bribes, de soupirs, l’amour n’a pas besoin de déclaration ni de discours, l’amour n’a pas besoin de preuves, l’amour fait feu de tout bois et se gave d’illusions. ( page 52)
Alors il m’a semblé que Milan comme les autres n’était qu’un leurre, et que ces choses n’arrivent que parce qu’on en a tellement envie, ou besoin, qu’elles n’ont d’évidence ou de nécessité que celle qu’on veut bien leur accorder, et finalement ne résistent jamais à l’épreuve des heures, et que toujours vient le moment où il faut prendre conscience de l’immense imposture qu’est la rencontre de l’Autre. (page 144)