Interview dans Zone Livre (Lucie Merval)
Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?
Littérairement, disons pour résumer que j’écris depuis l’enfance mais que je me suis réalisé un peu plus tard !
Comment vous est venue l’envie d’écrire ? Depuis quelle période ?
Dès l’enfance, ma passion de la lecture a ouvert mon imagination vers tellement d’horizons lointains que j’ai très vite ressentis un besoin irrépressible d’écrire, toujours et encore. La lecture, c’est la clé du rêve. L’écriture aussi !
Tous vos livres ont un rapport avec l’Histoire, d’où vous vient cet intérêt ?
Il vient d’une vraie passion pour l’histoire, là encore et je m’excuse de le répéter, depuis l’enfance. Je crois d’ailleurs que beaucoup de choses s’imposent à nous très jeune, à travers notre premier regard sur le monde. J’ai commencé par me passionner pour l’épopée napoléonienne, d’où mon premier livre (Les adieux à l’empire) puis sur tout le XVIII ème siècle (période dans laquelle je sévis actuellement) puis l’Antiquité, la Belle Epoque (période où se situe Le détective de Freud) et encore les Années Folles … Bref, comme vous pouvez le remarquer, je situe tous mes romans dans les périodes que j’aime et qui offre un réel intérêt, surtout lorsqu’elles constituent des périodes de rupture.
Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? Connaissez-vous la fin de l’histoire quand vous commencez à écrire ou laisser vous évoluer vos personnages ?
Et bien pas toujours ! Avec Casanova et la femme sans visage, j’ai découvert la clé de l’énigme à 20 pages de la fin ! Cela nécessite ensuite quelques réaménagements mais préserve aussi le suspens. Pour le second opus qui paraîtra en mars 2013, j’avais la clé de l’énigme au début de l’histoire mais j’ai changé d’idée et de point de vue en route ! Bref, je suis un auteur d’instinct même si mes romans sont très structurés.
Quelle est la génèse de votre dernier livre : Casanova et la femme sans visage ?
La lecture de Mémoires de ma vie, de Casanova. Sur ses vieux jours, Casanova écrit ses mémoires pour lui, pour se rappeler tous les bons moments de sa vie aventureuse. Du coup, il se décrit sans fard et ne cache rien puisque ces Mémoires ne sont pas destinées à être publiées. Mais introduire Casanova dans un roman policier nécessitait des enquêteurs. J’ai donc créé assez vite ce duo très marginal, prérévolutionnaire et en avance sur son époque : le commissaire aux morts étranges et le moine hérétique.
Y a t’il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspirés ?
Soit mes personnages sont réels et alors je suis fidèle à ce qu’ils sont : Casanova, Louis XV, la Pompadour, le comte de Saint Germain, Sartine. Soit ils trouvent naissance dans mon imagination. J’avoue cependant que le moine est un peu à part. Allez savoir pourquoi, en écrivant je pensais beaucoup à Guillaume de Baskerville, en plus déconneur !
Le parcours a t’il été long et difficile entre l’écriture de ce livre et sa parution ?
Pas trop. Ecrire est pour moi une chose assez naturelle. Après avoir achevé Casanova et la femme sans visage, j’ai quitté mon ancienne maison d’édition et j’ai envoyé mon manuscrit par la poste au Service des Manuscrits de quelques maisons d’édition, dont Actes Sud/Actes Noirs. Le directeur de collection d’Actes Noirs m’a téléphoné pour me dire au bout de 40 pages son enthousiasme. Il a bien entendu terminé le livre avant de me proposer un contrat !
Votre livre a reçu le Prix Sang d’Encre de la ville de Vienne il y a quelques jours, quel a été votre ressenti ?
C’était mon premier prix littéraire et celui-ci avait beaucoup de valeur pour moi. Sang d’Encre, c’est quelque chose en France pour la littérature policière ! Bref, j’ai vécu un grand et beau moment d’émotion.
Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de vos lecteurs ?
Non mais ce qui est amusant, c’est que chaque lecteur a son ou ses personnages préférés et cela diffère souvent d’une personne à l’autre !
Pouvez-vous nous en dire plus sur la suite des aventures du Commissaire au morts étranges ? Une sortie en poche de prévue ?
Casanova et la femme sans visage devrait sortir en poche en mars 2013, en même temps que, en version normale, le second opus de la série. Cette suite sera beaucoup moins people ! Je développerai plus les relations entre le commissaire aux morts étranges et le moine sans nom. J’y lève également quelques pans du mystère qui les entoure mais pas tous ! Un personnage féminin nouveau viendra perturber tout ça !
Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture ?
La lecture, l’histoire, le théâtre … entre autres !
Le mot de la fin pour les internautes ?
N’oublions pas en ces temps de communautarisme et de repli sur soi que les hommes et les femmes ont une véritable patrie commune : les livres !
Interview d'Albertine (Blog Polars collectif)
Albertine. Une première question sur la généalogie de votre roman : qu’est ce qui lui a donné naissance : l’époque ? le personnage de Casanova ? … ?
Olivier Barde Cabuçon. Etonnamment, car ce n’est pas le héros principal de ce livre, ni le personnage récurrent pour les prochaines aventures, c’est Casanova qui a donné naissance au commissaire aux morts étranges et à son moine hérétique ! La lecture de « Mémoires de ma vie » de Casanova a été un électrochoc. Quel écrivain ! Quelle vie ! Quel personnage ! Mais comment faire un roman de la vie de quelqu'un dont la vie est déjà un roman ?
Il m'a semblé que le plus intéressant serait de l'intégrer là où on ne l'attend pas car, s'il a exercé beaucoup de métiers (précheur, soldat, violoniste, joueur, espion ...), Casanova n'a jamais été policier. Le situer dans le cadre d'une enquête policière, où doivent tomber les masques, permettait de le présenter sous un jour nouveau, son vrai jour (!) car, comme toute pièce, il a deux faces et tombe rarement sur la tranche ! Casanova est séducteur mais attentionné, vénal mais désintéressé, humain mais détaché, attachant et exaspérant. Face à lui, mon duo est né d'un coup dans mon imagination : un jeune homme intelligent et déterminé mais trop intransigeant et qui aurait des choses à apprendre de lui, accompagné d'un moine hérétique et humaniste, savant et un peu déjanté, qui, lui, n'a plus rien à apprendre car il appartient à la même confraternité d'aventuriers du destin que Casanova.
J'aime les oppositions de caractère car sans conflit pas d'histoire !
Albertine. A propos des personnages : Volnay est en apprentissage… et son « maître de vie » est Casanova, mais Volnay ne le sait pas, (et le lui dirions-nous, il en serait fâché). Casanova lui, est tout entier dans l’hédonisme, joie et légèreté ; et pourtant, (est-ce parce qu’il est vieillissant ?), il nous émeut et donne une jolie leçon de vie. Pouvez-vous nous dire comment vous avez conçu cette belle relation entre les deux hommes ? Avez l’intention de la prolonger dans vos futurs romans sur le commissaire aux morts étranges ?
Olivier Barde Cabuçon. Casanova et Volnay, c'est quelque part un monde ancien qui veut passer le relais à un monde nouveau ... mais pas trop vite, pas tout de suite. C'est en cela, je pense, qu'il est touchant.
"J'ai aimé les femmes plus que tout au monde mais je leur ai toujours préféré ma liberté". Casanova émeut car s'il n'a qu'un seul dieu, la liberté, il paye très cher celle-ci comme Chiara le lui dit à un moment. Casanova répond : " Je suis toujours heureux par mes souvenirs, je serais fou de me créer d'inutiles regrets." Et au soir de sa vie, c'est ce qu'à fait Casanova, seul avec ses souvenirs, en prenant sa plume pour écrire ses mémoires et revivre tous ses souvenirs.
Casanova, c'est le carpe diem et la recherche de la liberté la plus totale. A la liberté, Volnay oppose une contrainte : la recherche de la vérité. En cela, ils sont irréconciliables.
Albertine. Le comte de Saint Germain est une figure esquissée, qui reste mystérieuse. Grand maître des francs maçons, alchimiste efficace ; que pouvez-vous nous dire sur ce personnage ?
Olivier Barde Cabuçon. Après avoir lu de nombreux historiens et témoignages d’époque sur le comte de Saint Germain, j’ai repris l’hypothèse historique la plus solide que développe d’ailleurs un de ses biographes sur l’origine de sa naissance et de sa fortune. Cela permet d’éclairer l’homme, son humanité mais pas de lever tout le voile de mystère qui l’entoure. Il est, comme je le décris dans mon roman, un homme aux multiples talents : peintre, chimiste, musicien, historien, orateur … et surtout celui qui sait. Il raconte lui-même dans mon livre comment sa légende est née. Pour le reste, le mystère reste entier : le comte de Saint-Germain a-t-il réellement découvert le secret de l'immortalité ?
Albertine. La franc-maçonnerie est le sujet sous-jacent du roman, au point nous voyons réunis sous cette enseigne nombre des principaux protagonistes dans la fort belle scène du dénouement. Quel rôle politique ce mouvement a-t-il joué dans le rayonnement des Lumières, dans la révolution française (et peut être dans votre vie ?) ?
Olivier Barde Cabuçon. Mon intérêt intellectuel me pousse vers tout ce qui est étrange, insolite ou secret ! A ce titre, mais seulement à ce titre, la Franc-Maçonnerie au XVIII ème siècle m'a intéressé car elle a participé au débat des idées et contribué à répandre des principes et des valeurs qui seraient plus tard reprises pour partie par les révolutionnaires. Il ne faut toutefois ni en exagérer le rôle, ni le sous-estimer. C'est un acteur parmi d'autres mais auréolé de mystères
Albertine. La fameuse lettre, objet de multiples convoitises sera finalement brûlée sans être lue, devant les protagonistes, comme pour souligner le caractère dérisoire de l’agitation à laquelle elle a donné lieu. Serait-ce une caractéristique de la vie (courtisane) que de créer des motifs de vaine agitation ?
Olivier Barde Cabuçon. Tout est illusoire chez les courtisans ! La seule chose d'importante à connaître pour eux, c'est l'heure du lever et l'heure du coucher du roi. Tout est illusion à la Cour car tout est factice : les sentiments, les compliments, le decorum ... et effectivement, l'ironie de la situation est cette lettre et ce qui arrive à Mademoiselle Hervé.
Albertine. « Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent être, et bien fou qui se fie aux apparences » dit la marquise de Pompadour. Diriez-vous que c’est la morale de l’histoire, qui a pour titre une femme sans visage, morte de s’être trop préoccupée de son apparence ?
Olivier Barde Cabuçon. Je ne me souviens plus qui a dit « Je peins les choses derrière les choses, un nageur pour moi, c’est déjà un noyé. »
Nous vivons dans un monde d’images et de faux-semblants, les gens ne sont pas ce qu’ils sont. J’aime bien la couverture de mon livre car la personne chargée de la maquette a eu l’intelligence de représenter une femme avec un masque. Le masque au figuré est un des thèmes de mon œuvre. Tout le monde porte un masque en société et bien fou est celui qui croit connaître les gens derrière. C’est particulièrement vrai au XVIIIème siècle dans cette société si soucieuse des apparences et qui n’a en tête qu’une seule chose : être vue. Mais attention, on le voit dans des rites pratiquées par certaines tribus : parfois le masque aspire toute la personnalité de celui qui le porte !
S'il faut trouver une conclusion ou une morale à mon livre, je me contenterai de citer cette phrase de Vivan Denon à la fin de son livre "Point de lendemain" : "Je cherchai bien une morale à cette histoire ... et je n'en trouvai point."
Albertine. Le roman se situe une trentaine d’années avant la prise de la Bastille. Aurons-nous le plaisir de voir vieillir le jeune Volnay jusqu’à la Révolution ?
Olivier Barde Cabuçon. Je ne sais pas répondre à cette question car elle nécessite de se projeter trop loin alors que je suis un auteur d’instinct qui ne calcule pas et ne prévoit pas ! L’important, pour moi, était de montrer que c’est sous le siècle de Louis XV que sont nées les prémisses de la révolution, en ce sens, il est presque plus important que le règne de Louis XVI. Il est effarant de constater, lorsque l’on se plonge dans l’histoire du XVIIIème siècle, et ailleurs qu’à Versailles et dans les salons, l’étendue de la misère du peuple et l’état de servitude et d’ignorance dans lequel il est sciemment tenu, sans parler de la main de fer d'une monarchie policière. Il est tout aussi incroyable de constater les inégalités d’états et de traitements entre les classes sociales et comment, malgré les philosophes, la liberté de penser est censurée.
Enfin, pour revenir à votre question, pour le moment, je n'ai pas tellement envie de voir vieillir mes personnages ! (rires)
Albertine. Qui êtes-vous, Olivier Barde-Cabuçon ?
Olivier Barde Cabuçon. C'est une question que je me pose tous les jours !
Interview pour Le choix des libraires.com
1) Qui êtes-vous ? !
Un homme passionné !
2) Quel est le thème central de ce livre ?
A travers une enquête criminelle sur le fil du rasoir, une rencontre inattendue entre l'ancêtre des «Experts», le commissaire aux morts étranges, et le plus libertaire des libertins, Casanova ! Il y a toutefois une chose qui unit ces deux hommes : le thème de la liberté. Casanova, c'est la liberté de passer : passer outre, passer les frontières, passer son chemin... Le commissaire aux morts étranges et son acolyte, le moine hérétique et savant, symbolisent la liberté de penser. C'est aussi et surtout le choc de deux mondes qui s'affrontent dans un dix-huitième siècle pas si éclairé qu'on veut bien le dire et soumis à des tensions internes extrêmes.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
Pour illustrer Casanova, citons-le : «Qu'est-ce que la beauté ? On n'en sait rien, on la sait par coeur !»
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Une musique qui évoque Venise car, même si l'intrigue se déroule à Paris, Casanova est Vénitien et l'eau des canaux de cette cité semble couler dans ses veines. Alors pourquoi pas son contemporain vénitien, Baldassare Galupi, et son trépidant «Concerto per cembalo e orchestra in do minore» ?
5) Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
Dans ce livre, le goût pour la liberté de Casanova, tempéré par une certaine idée du devoir et de la justice d'un commissaire aux morts étranges pour le moins obstiné à rendre justice envers et contre tous.
Interview de Blue moon (juin 2012)
Blue-Moon : Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions. Vous venez de publier Casanova et la femme sans visage, aux éditions Actes Sud dans la collection Actes Noirs, un polar historique passionnant. Nos lecteurs aimeraient mieux vous connaitre, que souhaiteriez-vous partager de votre parcours personnel et professionnel ?
Olivier Barde-Cabuçon : J’aimerais pouvoir dire que mon parcours est celui de la voie vers la sagesse mais c’est tout le contraire ! Le chemin emprunté est sinueux et s’égare d’ailleurs littérairement dans toutes les époques. Comme Volnay, j’apprécie plus les jardins à l’anglaise que cette écrasante représentation rectiligne des jardins à la française. Littérairement, bien évidemment, on me situe dans le roman historique policier. J’adore voyager d’une époque à l’autre même si le règne de Louis XV va me retenir un peu plus longtemps que prévu. Je n’arrive en effet pas à abandonner mes deux personnages d’enquêteurs entre les mains de Sartine ! Cela dit, je reviendrai d’ici 2 à 3 ans dans le contemporain car j’ai une histoire bien précise en tête.
Blue-Moon : Casanova et la femme sans visage est votre troisième roman, son action se déroule au milieu du XVIIIème ; vos deux précédents ouvrages se situaient sous le premier Empire ou à la belle époque. L’Histoire n’est pas pour vous juste une toile de fond sur laquelle vous faites évoluer vos personnages ou installer vos intrigues, mais on sent que vous prenez plaisir à faire revivre ce passé. Est-ce que je me trompe ?
Olivier Barde-Cabuçon : Absolument ! On dit souvent que l’histoire est ce qui a été et le roman l’histoire qui aurait pu être. Ainsi, j’aime à mélanger personnages de fiction et personnages de l’histoire. Chaque époque apporte sa pierre au long travail de l’édification de l’histoire de l’homme et de son inconscient collectif. Il nous appartient à nous aussi, romanciers historiques, de tirer des choses de l’oubli, de saisir les idées et les mentalités d’un temps, dans le quotidien autant que dans l’événement. J’ai parfois l’impression en écrivant de sentir le sable fin de l’histoire filer entre mes doigts ...
Blue Moon : Pourquoi avoir choisi le règne de Louis XV pour faire évoluer un personnage récurrent comme Volnay ? Je me pose la question car après avoir lu Les adieux à l’Empire, j’ai supposé que c’était une époque qui vous était particulièrement chère et aussi parce que votre commissaire aux morts étranges, bien que totalement original, peut renvoyer à un autre enquêteur de la même époque, Nicolas Le Floch. Est-ce que vous avez voulu donner un aperçu de l’époque, différent de celui de Jean-François Parot ?
Olivier Barde-Cabuçon : Je dois avouer mon ignorance de l’œuvre de JF Parot à l’époque de l’écriture de mon roman avant de faire ensuite sa connaissance à travers sa première enquête. Grand écrivain mais effectivement nos mondes sont très différents. Le commissaire aux morts étranges et son érudit, mais aussi déjanté, assistant, le moine hérétique, sont des personnages en avance sur leur temps et en révolte complète contre la monarchie. On peut aisément les qualifier de prérévolutionnaires. L’ordre royal accepte ce duo d’enquêteurs comme un corps étranger tout en les détestant et réciproquement. Du coup leur position est plus qu’incertaine et ils savent qu’ils peuvent être balayés d’un instant à l’autre. J’ai choisi pour ma part de faire du XVIII ème siècle un personnage à part entière ! C’est un siècle fascinant, mélange d’ombres et de lumières, de culture et d’ignorance, de croyance en la science et de superstition la plus crasse. La vie y est dure et, parfois tragique, loin de tout angélisme historique. Je pense que c’est sous le règne de Louis XV qu’on entrevoit déjà les prémisses de la révolution. Cette monarchie décadente, mais tenue de main de fer par une police et des mouchards omni présents a fait naître un grand rejet de la royauté. La personne de Louis XV, roi sans conscience ni morale, y est pour beaucoup.
Blue Moon : Ce roman est le premier d’une série mettant en scène le chevalier de Volnay, commissaire aux morts étranges ; peut-on supposer que le moine qui est un personnage particulièrement intéressant sera lui aussi récurrent et que les intrigues laisseront une place importante à l’évolution de la relation entre eux ?
Olivier Barde-Cabuçon : Il s’agit bien d’un duo d’enquêteurs, inséparable comme Holmes et Watson ! De plus, le moine est appelé à jouer un rôle de plus en plus important auprès du commissaire aux morts étranges et sa douce folie va être amenée à s’exprimer toujours plus ! Leurs relations complexes et particulières, affectueuses mais parfois conflictuelles, va servir de fondement à la suite de leurs aventures.
Blue Moon : Pourquoi avoir choisi Casanova ? Le reverra-t-on ou nous ferez-vous découvrir d’autres figures importantes de l’époque ?
Olivier Barde-Cabuçon : C’est en lisant Mémoires de ma vie, de Casanova, que j’ai éprouvé l’irrésistible besoin de lui redonner vie et envie dans cette première histoire. L’existence de cet homme est incroyable et sa personnalité fascinante. Et puis, j’aime son ambiguïté car elle est mère de tous les vices ! Vous ne le retrouverez pas dans la seconde aventure mais il n’est pas dit qu’un jour son chemin ne recroise celui de Volnay … Mon second opus sera tout de même moins « people » que le premier !
Blue Moon : Le roman semble être plus qu’un policier historique, une quête initiatique mais aussi ésotérique pour le personnage principal, êtes-vous particulièrement intéressé par cette question ?
Olivier Barde-Cabuçon : Je pense qu’il y a un fil rouge à mon œuvre, c’est la quête d’identité, comme dans Le Détective de Freud, ou la quête initiatique. Pour moi, pas de roman sans grand questionnement de soi ! Et qu’est-ce que l’ésotérisme ou l’alchimie sinon une quête inlassable vers plus de perfection par la voie de la transmutation ?
Blue Moon : Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots de votre prochain roman ? Confronterez-vous Volnay à des thèmes différents ?
Olivier Barde-Cabuçon : Dans cette nouvelle aventure qui paraîtra début 2013, le moine risque d’y faire des siennes ! Notre duo d’enquêteurs va de plus se trouver confronté à une énigme bien plus difficile qu’avec la femme sans visage, sur fond de superstition et de sacrilège …