Comme souvent sur un premier album, le trio livre tout ce qu’il a sur 10 morceaux tous aussi incandescents. Aucun d’eux n’est à jeter, le charme est incroyable, le bon goût omnipotent. Sur les thème pré pubères de la frustration sexuelle ou de la solitude, Violent Femmes est sec, acoustique, direct et inspiré. Je me retrouve alors bien obligé de vous énumérer les tubes. Blister in the sun, premier titre, premier groove intemporel, en avance de 10 ans au moins. Kiss off, impeccable twist Kinksien au refrain imparable "I do it all the time, yéyé, I do it all the time yéyéyé". Add it up et son intro psalmaudiée tranchée par un démarrage en trombes de guitares en furie. Juste trop la classe. Gordon Gano n’a jamais semblé aussi inspiré que sur ses légers scat "Mamamamama motheeeer !". Encore une petite dernière, Gone Daddy Gone et son solo de xylo, urgemment précurseur lui aussi.
Allez, je m’arrête là pour la liste mais sachez que ce soit pop, folk, rock, punk ou jazzy, Violent Femmes traîte tout au même niveau, celui de la perfection adolescente qui n’a pas pris une ride. La plus grande originalité aura finalement été d’avoir, en 1980, conjugué folk et rock avec une réelle énergie punk, tout comme le fera par la suite le Gun Club. Gordon Gano, producteur 20 ans plus tard des deux premiers Louise Attaque (qui revendique ouvertement l’héritage Violent Femmes) aura marqué son temps et engendré de nombreux descendants. Le best of des années 80 avec The Pale Foutains.
En bref : En 1983, trois ados américains développent le folk punk mélodique 10 ans avant les autres. Devoir de mémoire indispensable.
2 vidéos vous feront comprendre la puissance de Violent Femmes, la première, un live à Londres en 1984 où Gordon Gano donne des frissons sur Add it, et la deuxième, où Win Butler d’Arcade Fire reprend en transe et au speaker le Kiss off du groupe. Deux instants magiques :
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