Dimanche 15 Avril 12h30, après une nuit des plus mouvementées au Nouveau Casino de Paris où nous avons pu apprécier les excellentes prestations musicales de Theesatisfaction, Jupiter, Matthias Zimmermann mais aussi et surtout de Shook pour qui nous étions venus, on retrouve ce dernier au pied de son hôtel dans le XIème arrondissement pour une petite interview presque improvisée. Armé de sa baguette fraîchement acquise à la boulangerie du coin, Shook nous salue, tout souriant malgré le manque de sommeil.
Le temps d’échanger sur la soirée à peine achevée et nous nous installons dans un café guère loin du lieu de rendez-vous où s’y déroulera notre interview, dans une ambiance bon-enfant.
Ton ressenti sur la soirée d’hier ? Combien de fois es-tu venu jouer en France ?
- Shook: C’était génial comme d’habitude, c’est toujours un plaisir de venir jouer ici ! C’est la troisième fois que je viens faire un show en France. La première fois c’était au Social Club, j’en garde un très bon souvenir, car c’était nouveau pour moi : c’était vraiment cool de voir des gens réagir à la musique que je fais, parce qu’ils me connaissent plus souvent pour mes remixes que pour mes sons. C’est quelque chose que je n’avais même pas fait en Hollande. La seconde fois c’était avec Touche Française à Lyon, j’en garde un souvenir assez similaire car c’est vraiment génial de jouer devant des gens qui « comprennent » ce que je fais. Quant à la troisième fois c’était hier soir.
Tu pourrais nous parler de tes influences ?
J’ai baigné dans la musique toute ma vie. Mon père était pianiste de jazz et c’est comme ça que j’ai moi-même commencé à m’y mettre. Pour ce qui est de mes influences c’est aussi tout ce qui m’a vu grandir, les dessins animés qui passaient à la télé, la musique des 80′s aussi, et je suis un très grand fan de Michael Jackson.
Parlons de tes EP. J’ai remarqué que « The Glow » avait des sonorités très sombres. C’est une évolution dans ton style ?
Ouais c’est vrai que je prends plus dans l’ère « Disco-funk » de la fin des 70′s et des 80′s dorénavant, c’est une période musicale où les choses ont beaucoup évolué d’un point de vue technique, de la production etc. Il y a un travail très particulier sur les mélodies, une plus grande utilisation des synthétiseurs et c’est une ambiance que je cherche à percevoir dans mon travail actuel et futur. Donc oui les futurs sorties auront plus ce petit côté « funky » très mélodique.
Tu peux nous en dire plus sur ton single qui doit sortir aujourd’hui ?
(A cet instant un vent de panique souffle à notre table, Shook regarde son manager et lui demande « On est bien le 15 ? », ce dernier lui répond que le single sort le 16, Shook pousse un « Ouf ! » de soulagement)
Euh ouais il sort demain ! Ca va être un single très personnel, il s’appelle « Distorted Love » ! J’ai travaillé avec une guest pour la partie vocale, Ronika. Elle est britannique et c’est une chanteuse très talentueuse. Elle m’a contacté parce que je cherchais une voix féminine pour mes sons, c’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps, justement pour ce petit côté « funk » dont on parlait. C’est un single dont je suis très fier, c’est la première fois que je fais appel à quelqu’un dans une de mes productions. Le deuxième son du single s’appelle « Love for You »
Que peux-tu nous dire sur ton album en préparation ? Quel va être le style ? Tu restes totalement sur cette sonorité « funk » ?
En fait c’est un mélange de plein de choses avec lesquelles j’ai grandi, il y aura de la funk bien sur mais ce sera un album très contrasté, j’ai pas envie de faire un album uniquement fait pour que l’on danse dessus, je veux aussi faire de la musique qu’on écoute calmement chez soi ou en faisant un tour à vélo, des pistes proches de Picture Moment par exemple. Je suis aussi en train de travailler avec des chanteuses pour avoir d’autres tracks comme Distorted Love. Je sais pas exactement quand l’album sortira mais d’ici là plusieurs singles verront le jour.
Des albums que tu attends cette année ?
Celui de Breakbot bien sur ! Je suis un grand fan de son travail, on s’est rencontré plusieurs fois, c’est vraiment un mec cool et une grande source d’inspiration pour moi. En dehors de ça… (il réfléchit)… non. Je n’écoute pas beaucoup de musique récente pour être honnête, je ne suis pas trop les sorties musicales, je suis plus plongé dans le passé. (rires)
A propos de tes remixes, comment ça se passe avec les artistes ? Tant pour les officieux que pour les officiels .
A la base c’est lié à mes goûts avant tout, par exemple il y a deux ans de ça j’avais entendu Chip sur le MySpace de Jupiter, c’était encore à l’époque de l’ère MySpace, et j’étais genre : »Putain c’est génial ! ». Donc je les avais contactés, mais maintenant j’ai beaucoup plus de requêtes qui me parviennent directement et c’est à moi de choisir ce que je souhaite remixer.
Et pour la composition du remix ?
Souvent j’écoute le son en acapella et je joue du synthé à côté pour trouver des parties sonores qui collent bien. Quand ça vient, j’enregistre directement, ensuite je dois gérer toute la partie instrumentale, les basses, les choeurs etc. C’est quelque chose que je fais vraiment au feeling. Si des fois je sens que ça ne vient pas, je m’y remets le lendemain quand j’ai l’esprit un peu plus clair. Au niveau de la durée ça peut aller de 10 minutes pour trouver exactement ce qu’on veut, des fois ça peut mettre des semaines, une fois l’idée acquise c’est surtout de la production.
Des futurs remixes en vue ?
C’est pas ma priorité, en ce moment je me concentre totalement sur mes productions personnelles pour l’album, forcément.
Tu travailles avec quel matériel ?
J’ai un équipement très simple, je travaille sur FL Studio avec mon PC, à côté de ça j’ai mes synthés. J’utilise très peu de samples dans mes morceaux, « Hold Tight » était une exception mais en général j’essaye d’éviter au maximum ce genre de procédés, de me limiter à du « micro-sampling »
Dernière question, la suite de ta carrière tu la vois comment ?
Pour le moment je me contente de faire la musique que j’aime, je sais que je suis très chanceux de faire ce que je fais actuellement. Pour la suite je sais pas trop, on verra bien, je compte bien continuer à créer des sons. Je me concentre actuellement sur mon album, après on verra, peut-être un autre album.
Sur ces mots, l’interview prit fin, le temps d’une petite photo souvenir et Shook prit le large pour quitter Paris. Nous tenons à le remercier ainsi que son manager Billy pour leur très grande disponibilité durant ce weekend malgré leur planning très chargé.
Crédits photos: David Chreng