Bonjour aux quinquagénaires
Bonjour aux zotres
30 beats film d'Alexis Lloyd
J'ai déjà évoqué ce film franco-new yorkais et mis la bande annonce en ligne ici et, en attendant une critique plus détaillée (qui ne saurait tarder), je ne saurais trop vous conseiller de regarder s'il se joue encore et d'aller le voir. A mon avis les deux plus gros défauts de ce film sont son titre et son affiche qui ne sont ni particulièrement parlants ni vraiment flatteurs. Et c'est dommage.
La quadrature du/de la quinquagénaire
Avant je recevais des messages me proposant d'élargir mon pénis ou de faire mes achats de puériculture en ligne. Je trouvais ça marrant et je me disais que la viralité virtuelle avait encore des progrès à faire en termes de ciblage.
Ensuite j'ai commencé à recevoir des tonnes (si j'ose dire) d'affirmations du type "Moins 8 kilos en 2 semaines c'est possible" ou "Finis la cellulite grâce à la caféine et à la bave d'escargot" ou "Retrouvez votre ligne en 3 minutes par jour"et, pas plus tard que tout à l'heure, c'est trop beau pour être inventé "Perdez 5 kilos avec 5 comprimés" et ensuite "Grâce à la méthode chocolat j'ai réussi à maigrir durablement et sans me priver". Damned ! J'ai trouvé ça un peu gougeat mais finalement assez encourageant de savoir que j'avais autant de possibilités infaillibles, imparables, formidables, assurées, pour rentrer à nouveau dans du 38 d'ici fin mai grand maximum !
Depuis peu, je commence à recevoir des messages me proposant d'organiser mes obsèques et là je me dis "eh oh, pas si vite, pas avant une bonne centaine d'années !
Et puis, comble de l'horreur, il y a 2 jours, j'ai reçu, un mail me proposant de m'inscrire sur "un site communautaire pour quinquagénaires". Déjà qu'il y a 3 semaines environ, je m'étais faite avoir bêtement par la couverture du magazine Science & Avenir qui titrait "45 ans le bel âge du cerveau". Eh moi, paf, bêtement, je me dis "j'ai 45 piges, cool, on m'annonce que j'ai encore un cerveau". Je dépense donc 4 euros pour m'aider à m'en convaincre et fébrilement j'ouvre le magazine à la page consacrée au sujet qui m'intéresse et là, vlan, la baffe. Illustration de l'article avec la photo d'un type qui doit avoir près de 65 ans (à 3 mois près) et emploi du mot Senior dans la phrase d'exergue sous le rappel du titre du dossier ! Arghhh !
Bon, ok, je sais, de même qu'on est tou(te)s le/la con(ne) de quelqu'un(e), on est tou(te)s le/la vieille de quelqu'un(e) d'autre, mais quand même, on est senior à 45 ans maintenant ?
Certes, je n'ai jamais eu de problème avec mon âge au point que (mon fidèle lectorat s'en souvient peut être, pour les zotres, la preuve ici), il y a quelques années, je me suis vieillie d'un an pendant environ 3 mois sans m'en rendre compte... Je disais constamment "je vais avoir 43 ans" puis, "je viens d'avoir 43 ans" aux alentours du 9 octobre 2008 jusqu'à ce qu'un(e) parfait(e) inconnu(e) me signale sur facebook que 2008 moins 1966 ça n'a jamais donné un résultat impair. Et là, je vous jure que c'est vrai, après 5 secondes de stupeur et de vide dans mon cerveau (comme quoi ça débloque prématurément chez certain(e)s), j'ai pris une calculatrice ! Mais bon, il y a tout de même des limites à ne pas franchir et lorsqu'un jeune freluquet avait osé me dire qu'il aimait les femmes mûres, je lui avais vertement expliqué qu'une femme mûre, ça a toujours au moins 10 ans de plus que celle à laquelle on s'adresse.
Je devais avoir 32/33 ans à l'époque et je suis donc devenue la femme mûre de celle que j'étais alors mais je suis encore la gamine insouciante de celle que je serai dans une décennie.
Aussi, je vous le demande, qu'est-ce que j'irais foutre sur Quintonic ? Franchement, vous m'imaginer buvant un verre avec un "Homme charmant (ou bel homme), cadre supérieur (ou profession libérale), cultivé (ou mélomane), CSP ++ (ou bon niveau social, sic !)" qui me déballerait le nombre de m2 de son appart et la marque de sa voiture au bout de 10 minutes ? (je n'invente rien, j'ai déjà donné...). Je peux vous dire d'avance qu'il n'y en aurait pas un second (verre).
Rien que d'y songer, ça me déprime.