Dans le corps de la femme, l’oestrogène et la progestérone sont deux hormones naturelles qui visent à demeurer en équilibre en s’opposant une à l’autre. Il arrive malheureusement que ce fragile équilibre soit ébranlé et qu’apparaisse ce que l’on appelle une dominance en oestrogène. Il y a alors trop d’œstrogène en circulation pour la quantité de progestérone disponible. Ce surplus d’estrogène peut être causé par plusieurs facteurs dont, entre autres, une exposition aux xénoestrogènes (faux oestrogènes), un dysfonctionnement des follicules ovariens (première source de progestérone), la prise de la pilule anovulante, le stress (excès de cortisol), l’obésité (les cellules adipeuses fabriquent de l’oestrogène), la surconsommation de caféine et de sucre, une alimentation mal équilibrée et la sédentarité.
On sait maintenant qu’un excès d’œstrogène favorise la prolifération de l’endométriose et que les symptômes de cette maladie ont tendance à régresser ou à disparaître, chez la plupart des femmes, durant la grossesse et l’allaitement. Le fait est qu’il y a une grande quantité de progestérone en circulation pendant cette période et que celle-ci empêche la prolifération des lésions endométriales en bloquant l’œstrogène.
La grossesse favorise la régression de l’endométriose de trois façons. En premier, elle s’oppose à l’œstrogène par la production d’une importante quantité de progestérone. Le corps de la femme produit normalement de 20 à 30 mg par jour de progestérone à la deuxième moitié de son cycle menstruel. Or, la femme enceinte en secrète de 300 à 400 mg quotidiennement. Deuxièmement, la grossesse supprime l’ovulation, ce qui diminue la quantité d’oestradiol (une sorte d’oestrogène) en circulation. Le placenta va aussi secréter une grande quantité d’oestrogène, mais il s’agit d’oestriol et non d’oestradiol. L’oestriol n’encourage pas la prolifération des cellules de l’endomètre. Et en dernier lieu, l’oestriol va prendre toute la place sur les récepteurs d’œstrogène ce qui bloque l’oestradiol et les xénoestrogènes.
L’utilisation de la crème progestérone bio-identique peut stopper le développement de l’endométriose et faire régresser les lésions en simulant l’état de grossesse. Selon le Dr John Lee, un spécialiste reconnu des problèmes hormonaux chez les femmes, de 40 à 60 mg de crème progestérone par jour, et parfois même 80 mg, sont nécessaires pour arriver à ces fins. Le programme devra débuter à la 6e journée du cycle menstruel (le jour 1 étant le début des règles) jusqu’au jour 26 d’un cycle de 28 jours. Les résultats peuvent se faire attendre jusqu’à 6 mois; il faut donc s’armer de patience et aider son corps en diminuant autant que possible l’exposition à l’œstrogène et aux xénoestrogènes.
Il n’y aura pas d’ovulation en appliquant la crème progestérone selon cette méthode, ce qui fait qu’elle ne convient pas aux femmes qui désirent un enfant immédiatement. Il est recommandé de poursuivre tel qu’indiqué jusqu’à ce que les symptômes aient régressé. Pour la femme qui désire tomber enceinte, l’application de la crème progestérone bio-identique doit commencer au moment de l’ovulation. Si la grossesse survient, il est préférable de continuer à utiliser la progestérone au moins pendant les trois premiers mois de grossesse afin d’éviter une fausse-couche. Plusieurs femmes choisissent de continuer son utilisation jusqu’à quelques semaines avant l’accouchement.
Pour plus d'information: L'endométriose: vaincre la douleur et l'infertilité (Quebecor 2011)