Caryotype humain mâle : on reconnaît un chromosome Y à côté du chromosome X.
Et alors ? Que nous apporte cette jolie image ? Eh bien elle nous montre, si on en doutait, que l’Homme possède un chromosome X. La femme, elle, en possède deux, mais ils sont identiques. C’est-à-dire que théoriquement, via son chromosome X, l’homme possède l’information pour être une femme ! Bref, l’homme est une femme génétiquement refoulée… A quoi sert ce chromosome X ? A tout ce qui fait qu’une femme est une femme : principalement utérus, placenta en cas de grossesse, poitrine (en fait il existe des milliers d’autres choses sur ce chromosome X, mais elles n’ont pas de répercussions directes sur le sexe phénotypique, c’est-à-dire observable)
En résumé, si un savant fou s’amuser à supprimer le chromosome Y d’un homme et à copier son X pour le remplacer, alors Monsieur deviendrait une femme ! A contrario, on ne peut pas faire si facilement d’une femme un homme. Et pour cause : la femme ne possède pas de chromosome Y, on peut certes lui supprimer un X, mais il faudrait lui apporter un Y. Donc la femme est en quelque sorte 100% femme, alors que l’homme est génétiquement 50/50 : il possède l’information pour faire une femme, mais il ne l’exprime pas. C’est d’ailleurs pourquoi l’homme en implantant la graine Y est à l’origine d’une petite fille, alors que la femme ne fait que transmettre un X : ce n’est pas elle qui est l’origine du sexe d’un enfant.
Mais pour en revenir à nos moutons, l’homme possède sur son chromosome X toute l’information pour avoir des seins. Et il en exprime une partie, sous forme de tétons ! Vous aurez compris que son Y contrebalance les effets du X : il empêche le développement d’une poitrine trop opulente.
Et pourtant… la femme est à l’image de l’homme
Avez-vous déjà vu un homme se résilier à être une femme en moins bien ? L’homme n’a pas dit son dernier mot ! Une parenthèse d’embryologie s’impose… Dans le ventre maternel, au stade précoce du développement, le bébé est à l’état indifférencié : il ne possède pas encore de sexe, mais un appareil uro-génital dit en canaux. Ces canaux sont d’une double nature :
- les canaux de Wolff
- les canaux de Müller
L’orientation vers un sexe ou vers l’autre a lieu à la huitième semaine de développement : si c’est un garçon génétiquement parlant (présence d’un X et d’un Y dans l’ADN), sous l’influence de cet Y, les canaux de Müller régressent, et les canaux de Wolff se transforment en testicules. Si c’est une fille génétiquement parlant (présence de deux X dans l’ADN), les canaux de Müller prospèrent, donnant un utérus, et les canaux de Wolff régressent. Ce qui se passe, c’est qu’on devient une fille par défaut. La différenciation se fait en effet grâce à l’Y, et en particulier grâce à un gène architecte appelé SRY (Sex Region Y) : s’il existe une masculinité génétiquement établie, la femme devient un homme non mené à terme… Et 1 point pour les hommes, nous voilà à égalité !
Finalement, on comprend plus ou moins bien pourquoi les hommes ont des tétons : ils ne sont pas si différents des femmes, et pour cause, nous appartenons à la même espèce : avant d’être homme ou femme, nous sommes humains ! Reste à traiter l’épineuse question Pourquoi la femme a des seins ?
http://www.gamaniak.com/video/4321Peut-être un peu exagéré, mais cette vidéo souligne l’ambivalence féminine. La fin nous montre que la femme veut à la fois plaire – donc avoir une poitrine remarquable – et à la fois que les hommes la prennent pour autre chose qu’un bout de chair. Nous sommes face à un paradoxe !
Anatomie d’un sein
Anatomiquement parlant, un sein n’a rien de bien compliqué. Je ne vous le fais pas dire, en parler au singulier est troublant. Pour autant, concernant la partie émergée du sein (si j’ose dire), on trouve le mamelon, qui se compose du téton et de la zone environnante appelée aréole. Mais que diriez-vous de vous aventurer plus en profondeur ?
Juste derrière le mamelon, on trouve les canaux galactophores (en 6) : littéralement qui transportent le lait. Ceux-si sont reliés aux lobules, centres de production du lait (la lactogénèse n’est pas si compliquée : elle se fait à partir d’un précurseur, le colostrum). En période d’allaitement, le développement de la glande mammaire est stimulé par la prolactine et l’hormone lactogène placentaire.
Schéma anatomique du sein : 1. Cage thoracique 2. Muscles pectoraux 3. Lobules 4. Mamelon 5. Aréole 6. canaux galactophores 7. Tissu adipeux 8. Peau
Or on se rend compte que la majeure partie du sein est composée de tissu adipeux. Tissu adipeux n’est autre que le nom savant pour graisse !
A quoi servent les seins si ce n’est pas à allaiter ?
En fait, on parle de sein mais on devrait parler d’unité lactée et de sein visible : le sein est un organe deux-en-un ! Si sa fonction première semble être la lactation, il n’en revêt pas moins une importance cruciale dans la sexualité : le sein est l’attribut féminin par excellence, mais c’est la partie graisseuse qui assure cette fonction attractive.
Chez l’être humain, les seins sont l’équivalent de la parade nuptiale : Shakira dansant Waka Waka.
Mais l’origine des seins, qui font la femme – sans pour autant admettre qu’elle se réduit à cela – se trouve dans notre bipédie. En effet, les seins se sont développés quand l’Homme a marché sur ses deux jambes. Chez les femelles singe, qui marchent à quatre pattes, les fessent jouent le rôle attractif des seins des humaines ! Nécessairement, quand l’être humain est passé debout, les femmes ont développé de plus gros seins, afin qu’ils soient à la hauteur des yeux des hommes. Un primate autre que l’homme ne pense qu’au postérieur de sa dulcinée guenon, un primate humain ne pense qu’aux seins de sa dulcinée humaine. Et à d’autres caractères, cela va de soi…
"Regardez-moi dans les yeux !" implore-t-elle.
Et les seins reflètent le rond des fesses, qui n’ont plus l’importance prépondérante qu’elles ont dans l’attraction des singes. D’autre part, une théorie veut que les seins se soient développé pour une raison toute simple : l’homme est le seul animal à faire l’amour de face, et ce, en raison de sa morphologie (bassin court et évasé).
Pourquoi les hommes sont-ils obnubilés ?
Quand on y réfléchit, les seins ne sont qu’un amas de graisse rondement disposés. De vulgaires cellules graisseuses (ou adipocytes) par millions. Rien de bien différent de la graisse dont certains ne savent plus quoi faire pour se débarrasser…
Diantre, pourquoi donc les seins ont-ils un tel pouvoir de fascination sur la gente masculine ? Deux raisons :
- La première ne tient pas la route car elle stipule que si les hommes préfèrent les femmes aux gros seins, c’est en raison de l’inconscient qui pousse le mâle à choisir la femelle la plus à-même à allaiter des petits. Or, comme nous l’avons vu, ce qui donne leur galbe aux seins, c’est la graisse, et non l’équipement laitier (je n’ai pas trouvé plus scientifique comme terme
- Seconde raison, les hommes cherchent ce qu’ils n’ont pas : quand les Européens ont débarqué en Amérique, les autochtones ont échangé leur or contre du verre !
Mais en définitive, rien n’explique l’attirance envers les seins, plutôt qu’envers autre chose : pour Monsieur Paon, Madame Paon est attirante si elle fait bien la roue ! Bref, nous ne sommes guère plus avancés quant à savoir pourquoi les seins excitent les hommes. Sans doute pour la même raison que les biceps et le muscle droit de l’abdomen – vulgaires tas de fibres musculaires – excitent les femmes ! Cependant, il est indéniable que la culture joue un rôle dans l’attirance, car si aujourd’hui on préfère les individus bronzés, pendant des siècles on se mettait de la poudre blanche. De même, la publicité mettant en valeur la poitrine (masculine ou féminine d’ailleurs), il n’y a rien d’étonnant à certaines préférences…
Pour ses congénères, ce paon est sexy ! De même qu'un homme bombe le torse ou une femme porte un décolleté aguicheur...
Voilà donc ! Je gage que vous savez tout ce qu’il y savoir sur le mystère des seins et tétons. La science avançant à tâtons, peut-être en saurons-nous plus un jour ! Pour l’heure, il paraît que la vérité se trouve ailleurs que dans la théorie