L’art de la nouvelle est très délicat : il nécessite maitrise de la langue, maitrise du récit, imagination et un sens très pointu de l’intrigue et bien sûr de la chute.
Bernard QUIRINY, un jeune journaliste-universitaire belge, s’y est essayé avec un certain brio dans “L’ANGOISSE DE LA PREMIÈRE PHRASE” , paru en 2005 chez les Éditions PHEOBUS.
Dans une quinzaine de textes, l’auteur nous ouvre les portes d’un monde fantastique, où le réel n’a plus sa place mais sans que nous soyons perdus ou dépaysés.
Le lecteur est très vite pris par la main et entraîne dans un univers parallèle, où se mêlent les mots, les idées les plus saugrenues, les personnages les plus inattendues, où se croisent Karl Marx et un énigmatique Pierre Gould, dont on ne sait pas très bien s’il a réellement existé ou pas, où se rencontrent des femmes-pleureuses dans un musée et des écrivains poignardés.
Bernard Quiriny use et parfois abuse de son art de jongler avec les mots et les idées pour tisser une nouvelle sans personnage, sans action, sans surprise en fait : son texte qui porte le nom du recueil est une bien curieuse variation sur l’écriture.
Dans d’autres nouvelles et avec d’autres sujets, il est toujours aussi habile à nous mystifier, à propos du mensonge, de la ville ou d’un vulgaire arrosoir.
Impossible de vous raconter une seule de ses nouvelles : elles sont à lire et si vous y croyez vous pouvez les vivre, tellement elles sont à la limite envoutantes.
N’hésitez pas à vous procurer ce petit bijou de littérature moderne francophone : cela vous changera les idées.
Bonne lecture!