Ces scientifiques de Stanford sont parvenus à reproduire, en laboratoireet à partir de cellules souches, des cellules cardiaques « malades », modèles d'insuffisance cardiaque. Ces cellules de laboratoire vont représenter un terrain précieux pour la recherche en cardio et les essais de nouveaux médicaments. Ces conclusions viennent d'être publiées dans l'édition du 18 avril de la revue Science Translational Medicine.
L'équipe de l'École de médecine de Stanford ont utilisé des cellules souches pluripotentes induites(iPS)pour recréer des cellules cardiaques semblables à celles du muscle cardiaque depatients atteints de cardiomyopathie et d'insuffisance cardiaque. Ils montrent ainsi que des cellules iPS peuvent refléter fidèlement le modèle de la maladie des patients dont elles sont dérivées. Ce mécanisme n'avait jamais été obtenu sur des cellules cardiaques, alors que ce processus avait déjà été entrepris pour d'autres maladies. D'autres équipes ont, en effet, déjà créé des cellules souches provenant de patients atteints de la maladie de Parkinson, du syndrome de Marfan ou de sclérose latérale amyotrophique.
En utilisant des cellules malades créées et normales, les chercheurs ont pu observer directement pour la première fois l'effet d'un médicament bêta-bloquant commun et valider l'efficacité potentielle d'une thérapie génique en cours d'essais cliniques.
« Les cellules cardiaques primaires humaines sont difficiles à obtenir et ne vivent pas longtemps en laboratoire», explique le Pr Joseph Wu, MD, professeur agrégé de médecine cardio-vasculaire. « Nous avons créé des cellules cardiaques à partir de cellules iPS dérivées des tissus cardiaques qui nous permettent d'étudier en détail les mécanismes d'une maladie cardiaque et la façon dont ces cellules répondent à ces interventions cliniques ».
Les implications de ces recherches sont énormes. Selon le Pr Wu, l'une des raisons principales des retraits du marché des médicaments cardiaques est une toxicité cardiaque inattendue, qui peut aller jusqu'à endommager le cœur au lieu de soulager. Actuellement, ces médicaments sont présélectionnés en fonction de leurs effets toxiques sur des lignées cellulaires de laboratoire dérivées de hamsters ou sur des cellules rénales embryonnaires humaines très différentes des « vraies » cellules cardiaques. Cette nouvelle source fiable de cellules cardiaques humaines va enfin permettre de tester l'effet du médicament, va permettre d'améliorer le dépistage des effets secondaires, d'économiser des milliards de dollars et d'améliorer la qualité de vie des d'innombrables patients.
Source: Science Translational Medicine 18 April 2012 DOI: 10.1126/scitranslmed.3003552 « Patient-Specific Induced Pluripotent Stem Cells as a Model for Familial Dilated Cardiomyopathy” (Visuel NIH: iPS Cells)
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