Inciter les femmes enceintes au don des produits du cordon et du placenta, augmenter le nombre d'établissements agréés pour ces dons, se donner les moyens humains et se mettre aux normes internationales ce sont les toutes récentes recommandations du CCNE, publiées le 19 avril, sur l'Utilisation des cellules souches issues du sang de cordon ombilical, du cordon lui-même et du placenta et leur conservation en biobanques.
Le sang de cordon est un excellent substitut de la moelle osseuse hématopoïétique, rappelle de Comité. Plusieurs arguments sont évoqués. D'abord la qualité des cellules souches hématopoïétiques obtenues après recueil et conditionnement du sang issu du cordon ombilical après la naissance, le nombre des indications possibles, le nombre et le succès croissant des greffes réalisées avec ces cellules souches hématopoïétiques provenant du sang de cordon. Mais aujourd'hui les dons ne répondent plus aux besoins.
La solidarité est également évoquée. C'est la seule réponse aux impératifs de compatibilité pour une grande diversité de phénotypes et une demande élevée. Seule la solidarité internationale et une contribution interne et externe de la France peuvent contribuer à y répondre. Pourtant, le recueil de sang issu du cordon dans les maternités reste un geste rare, les futures mères sont encore peu informées, que ce soit sur les modalités ou les opportunités thérapeutiques et scientifiques offertes par le sang du cordon ombilical et des autres cellules souches provenant de la délivrance.
Les potentialités considérables es cellules souches mésenchymateuses, sont rappelées, tant en recherche fondamentale qu'en recherche appliquée, en particulier en médecine réparatrice ou régénérative, par greffe de cellules autologues comme allogéniques.
Face à ces arguments et à l'absence d'inconvénients directs connus, sous réserve de mettre en place les équipes nécessaires pour ne pas pénaliser l'acte d'accouchement, le CCNE a jugé éthique de promouvoir largement ce don auprès des femmes enceintes, en sollicitant, le cas échéant, leur consentement bien avant l'accouchement pendant le suivi de la grossesse. L'intérêt du don des produits du cordon et du placenta à la naissance, doit donc aussi être partagé par le personnel soignant médical et non médical, le nombre de centres agréés publics augmenté et les moyens humains ajustés. Enfin devrait suivre l'adaptation des plateaux techniques de traitement et de conditionnement de ces produits cellulaires pour répondre aux normes internationales.
Une position en ligne avec celle du Ministère, qui interrogé en 2010 au sénat sur les banques de sang de cordon privées, avait déjà réassuré l'intérêt thérapeutique et pour la recherche de ces cellules et donc le grand intérêt du don bénévole de sang de cordon lors d'une naissance dans un centre de naissance agréé pour ce prélèvement, ainsi qu'une politique commune favorable aux banques publiques partagée par les instances et institutions françaises, européennes et américaines.
Aujourd'hui, le Réseau français du sang placentaire permet à la France d'être le premier utilisateur de CSH placentaires. La greffe de sang (de CSH) est un traitement accessible à tous, pris en charge par l'Assurance-Maladie, qui fait appel à des registres de donneurs volontaires adultes de nombreux pays, permettant d'élargir les chances de trouver le greffon HLA-compatible dans le monde entier.
La greffe de sang placentaire est l'une des options de greffe, avec les CSH de la moelle osseuse (ponction de la crête iliaque) et les CSH du sang périphérique (recueil par aphérèse).
Source : CCNE « avis 117 »- Pour en savoir plus avec l'Agence de la Biomédecine(Visuel)
Lire aussisur le Sang de cordon