C’est la mort de son père qui fait la carrière de François Baroin. Michel Baroin était un homme qui ne laissait personne indifférent, petit haut fonctionnaire qui avait pantouflé à la GMF et Grand Maître du Grand Orient qui connaissait les hommes politiques de tous bords. À sa mort, François Baroin est tout jeune. On lui demande de défendre le livre posthume de son père chez Bernard Pivot. Jean-Pierre Elkabbach l’y repère et lui offre un poste à Europe 1. Mais c’est surtout Jacques Chirac qui désire assurer l’avenir du fils de son ami. Il lui trouve d’abord une députation (François Baroin a 27 ans). Une carrière de porte parole et de ministre s’ensuit.
Il a les capacités, il travaille, il attrape bien la lumière. Mais moins le son. (…) Le problème de François Baroin c’est que l’on ne sait pas aujourd’hui quelles sont ses idées, ni même s’il en a.François Baroin est un politique habile, sans arrêt réélu. Ministre consciencieux, il paraît avoir le talent de comprendre ce qu’il faut dire d’un dossier pour ne pas paraître idiot. Talent de porte parole, qu’il a été toute sa vie ? Mais, a-t-il un combat ? Au mieux semble-t-il avoir hérité quelques convictions de son père, très diluées.
Alors, « François Baroin, homme politique contemporain, reflet d’une époque peu épique » ? Certainement, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’ira pas loin, me semble-t-il. Car, contrairement à ses collègues, il mène sa barque sans être empêtré dans des idéologies, des ambitions ou des complexes de supériorité démesurés. Il me paraît modeste et insubmersible.