Succédant à Dominique LENCOU à la tête du CNCEJ, le Docteur Marc TACCOEN a remercier tous ceux qui lui ont accordé leur confiance lors du vote du 8 février 2012.
Il a aussi particulièrement remercié le Président Dominique LENCOU ; un homme du droit, un honnête homme, un homme de conviction, de dévouement, de contact ; qui a travaillé sans relâche, pendant ces dernières années, à la construction d'un statut moderne de l'expert français, collaborateur compétent, indépendant, impartial au service quotidien de la Justice.
Puis le nouveau Président a présenté ses orientations sous le double signe de
la Continuité et la modernité :
Le travail se poursuit dans chaque grand dossier. Le comité de réflexion et les différentes commissions sont au travail.
Les Cours administratives construisent leurs tableaux d'experts et elles sont en demande de nos travaux sur la déontologie et les critères de qualification.
La dématérialisation, peut-être vue comme effrayante dans sa mise en route mais si riche dans ses avantages, réclame une réelle pédagogie. Peut-être pourrons nous profiter de la généralisation de la carte professionnelle pour attirer les experts non inscrits dans une compagnie d'experts.
Pas de dématérialisation sans informatique ; nous allons vers un annuaire sur le portable de chaque acteur de Justice.
Pas de statut de l'expert sans image, pas d'image sans communication ; les supports de celle-ci sont multiples : livre, presse spécialisée ; sachons communiquer.
De nombreux travaux paraissent sur l'expertise judiciaire et je ne citerai comme exemple que celui auquel a contribué Emmanuel CHARRIER (des chiffres, des maux et des lettres sur la sociologie de l'expertise chez Armand Colin) ; un fond documentaire propre au Conseil national doit être constitué, quelle que soit sa forme, physique ou numérique.
Nous traversons une période difficile de crise économique, une période électorale où les décisions sont souvent différées ; il ne peut pas être exclu du statut de l'expert, sa juste rémunération dans des délais raisonnables. Le président LENCOU a tissé un réseau relationnel important avec différents services de la Chancellerie ; nous rencontrerons le garde des Sceaux le 4 avril.
Convivialité : les compagnies et le conseil sont une pépinière de personnalités aux compétences multiples. La convivialité rend les tâches légères, j'en suis intimement convaincu.
Europe : les mots sont multiples : Bruxelles,commissions, Parlement, Strasbourg, article 6, Droits de l'Homme, procès équitable, direction Justice, jumelages, magistrats de liaison, etc. La commission Europe a amorcé ses travaux afin que le Conseil national soit également connu, reconnu, voire consulté au sein des instances européennes.
Défendons notre statut d'expert à la française. Les contacts se multiplient (parlementaires, magistrats de liaison, DG Justice de Bruxelles) et sont prometteurs.
Alors souhaitons tous vivement le retour des compagnies d'experts de l'Est au sein du Conseil national. Strasbourg, ville européenne, pourrait être un rendez-vous futur de congrès. Dans l'immédiat, n'oublions pas le congrès de Versailles en octobre ; inscrivons-nous nombreux.
En attendant découvrez ici le nouvel organigramme du CNCEJ dans lequel figure notre compatriote Errol NUISSIER, Président de la Compagnie des Experts près la Cour d'Appel de Basse-Terre, qui a su impliquer les Experts de Justice d'Outre-mer dans le mouvement national.
http://www.cncej.org/documents/cncej/organigramme.php?z=1
Rendez-vous à Versailles les 1213 et 14 octobre 2012
http://www.lepublicsystemepco.com/events.php?IDManif=682&IDModule=71&IDRub=297
A propos Des chiffres, des maux et des lettres. Éléments sociographiques relatifs aux experts judiciaires en économie, en psychiatrie et en interprétariat-traduction. travaux réalisés par
- Jerôme PÉLISSE (Directeur scientifique, IDHE Cachan )
- Caroline PROTAIS (Doctorante, Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales)
- Keltoume LARCHET (Doctorante, IDHE Cachan)
- Emmanuel CHARRIER (Professeur associé, Université Paris-Dauphine)
En voisi la conclusion interressante à plus d'un titre ;
La conclusion de cette recherche amorce alors une approche plus dynamique, et à nouveau comparative, de l’expertise judiciaire en France. Fondée sur l’exploitation des états annuels envoyés par les trois spécialités d’experts dans trois cours d’appel de taille variable, l’analyse porte sur l’évolution récente du nombre d’experts et du volume d’expertise que ceux-ci réalisent depuis 2003. En dépit d’un chiffrage qui requiert quelque prudence, tant les données se sont avérées partielles, y est mis en évidence à la fois une relative « purge » des experts qui fait suite à la réforme de 2004 (à l’exception des experts interprètes traducteurs) et une phase de renouvellement du corps qui a démarré récemment. En matière de recours à l’expertise par l’institution judiciaire, seules les pratiques de nomination des experts « stables » (c'est-à-dire devenus ou restés experts entre 2003 et 2007) sont documentées. L’évolution est alors contrastée, entre des expertises psychiatriques qui ne s’avèrent pas, au final, systématiquement plus nombreuses comme on aurait pu le penser, des interprètes traducteurs dont le volume des missions s’accroît de manière significative, et des expertises en économie et finance qui, quant à elles, décroissent tout aussi significativement. Ces évolutions sont bien sûr à rapporter aux transformations du corps expertal lui-même, fortement impacté par la mise en application progressive de la réforme de 2004, ainsi qu’aux évolutions qui touchent la gestion de l’institution judiciaire, sommée de se rationaliser et de rationaliser ses moyens.
Cette conlusion peut-elle s'appliquer sur le cas spécifique de la Guadeloupe ?