Marion Lalanne et Pierre Alexis Hermet sont les très souriants fondateurs de la marque IRM Design. Je les ai rencontrés au mois de mars alors qu’ils venaient de recevoir le prix de la création de la ville de Paris dans la catégorie Débutant-Mode.
A l’école Esmod leur admiration pour le travail de Nicolas Ghesquière à fait d’eux un couple à la ville comme au studio. Ils envisagent la mode comme un art bien qu’ils soient conscient que ces deux domaines ne cohabitent pas forcément bien dans notre pays…
Mode et Art
Collection Body Painting, crédit photo PH Studio
Leur première collection baptisée Body Painting fut sélectionnée pour la biennale du design de Saint-Etienne en novembre 2010. Une collection entièrement beige de vêtements et d’accessoires qui recevait des éclats de peinture lors d’un happening. L’effet dripping « à la Pollock » obtenu et les couleurs fluo les intéresse tout particulièrement. C’est à ce moment qu’ils ont décidé de donner une dimension artistique à leur travail.
La pièce ci-dessus, primée en mars à été réalisée en collaboration avec l’artiste Françoise Nielly. Elle à peint des pièces de soie tendues sur des chassis qui ont été décrochées puis montées en vêtements. L’ensemble à été montré au sein de la galerie de l’artiste, poussant ainsi le concept jusqu’au bout.
Passionnés, et totalement impliqués dans le processus créatif ils ont crée une peinture spéciale pour réaliser ces modèles. A base d’acrylique et de gel structure elle permet au tissu d’être lavé, repassé, de conserver les couleurs de l’artiste et de conserver sa souplesse.
Depuis, ils sont sollicités pour exposer cette série très colorée au Maroc, au sud des Etats-Unis, en Italie (biennale du design), au Brésil, aux Emirats arabes, en Afrique du sud. Les pays du nord restant plus sensibles à leur collection ayant des couleurs plus neutres.
Mode et business
Décliner ces modèles pour le prêt-à-porter serait pour eux l’idéal. Cependant Marion et Pierre Alexis veulent se laisser le temps de créer ce qu’ils appellent leur ADN de marque et si le processus industriel devait supprimer la peinture il resterait la coupe très structurée et l’emploi de beaucoup de pinces.
Artistes pragmatiques, leur travail est financé par la vente d’accessoires (colliers en corde d’escalade ou de bateau), collaboration avec Punky-B pour une série de sacs madeleine qu’ils ont peint et dont ils ont réalisés les anses. On retrouve ces accessoires vendus en boutique chez Cachemire Coton & Soie, en Belgique.
En France la situation est plus compliquée, une certaine ancienneté doit être justifiée, me disent-ils, avant d’être reconnu, la vente ne se fait pour l’instant que sur internet chez l’Exception.