Zoxea – Tout Dans La Tête

Publié le 19 avril 2012 par Wtfru @romain_wtfru

A peu de choses près, Zoxea est dans le rap depuis autant de temps que les mecs de 1995 sont sur Terre. Et donc a contribué à son histoire avec un grand H, LUI (ouais, ouais, on tacle direct). Tout d’abord avec le plus cool de tous les groupes de rap français, Les Sages Poètes de la Rue. Deux énormes classiques en compagnie de Melopheelo et Dany Dan (Qu’est-ce qui fait marcher les Sages ? et Jusqu’ à l’Amour) qui ont eu un impact direct sur toute la génération suivante. En solo également, époque IV My People, avec A mon tour de briller par exemple.
Mais aussi, et ce point est injustement trop souvent oublié, en tant que producteur. On lui doit une liste de prods classiques longues comme le bras. Pour les Sages Po’, bien évidemment, mais également pour NTM ou encore Busta Flex, avec certainement l’un des vingts meilleurs morceaux de rap fr de tous les temps.
Un CV solide qui lui donne n’importe quelle légitimité. Et donne lieu à une sacré attente à l’heure de son nouveau solo, huit ans après le dernier.

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En partant de ce constat, le morceau Boulogne Tristesse, l’un des premiers lancés en éclaireur, a un goût particulier en bouche. Relatant le gâchis (« on part à onze, on revient à trois.. ») mais également le talent incroyable du centre de formation estampillé Boulogne de la fin des années 90 (Sages Po’, Malekal, Lunatic, Nysay, Less du 9,…), c’est avec nostalgie qu’on prend notre première calotte de l’album.
Et comme si ça ne suffisait pas, Zox’ offre une autre petite sucrerie aux anciens avec le retour du trio magique Zox-Pop Dan-Melopheelo. Showtime, production champagne, égotrip tranquille, la berline Sage Po’ n’a jamais semblé aussi belle. Deux morceaux, deux futurs classiques. On ne pouvait rêver mieux.

Boulogne Tristesse

Showtime

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Mais attention, Zoxea n’est pas venu en regardant dans le rétroviseur pour délivrer un album so 90′s. Tout dans la tête est tout d’abord un exercice de style consistant à ne coucher aucun des textes sur papier. A la manière d’un Biggie ou Jay-Z donc. Et comme les deux légendes de Brooklyn, Zox’ en avait largement les moyens. On retrouve donc des textes de premier ordre, Boulogne Tristesse évidemment mais aussi Mecs du Hood, Comme un Lion ou le surprenant/original/glacial Oui Je l’aimaisZoxeakopat est de sortie.

Oui je l’aimais

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Vous l’aurez compris, Zox’ n’avait plus rien à prouver et a pu s’en donner à coeur joie. Au mic’ d’abord mais aussi aux consoles puisqu’il produit l’album, en compagnie du frangin Melopheelo ou encore Juliano. L’occasion de saluer le travail des productions qui traversent les époques sans essayer de sonner dans un style défini. Et ça, c’est un bon point. L’autre point positif, c’est qu’il s’écoute facilement, sans qu’on en vienne à switcher une track, chose plus que rare, notamment dans le rap français.
L’album n’a donc rien d’anachronique même si, avouons-le, nos plus grands kiff’ du disque renvoient à une autre époque du rap français. Comme ce « back in the dayz«   C’est nous les reustas en compagnie de Busta Flex aka l’homme le plus sous-estimé du rap français. Quatre minutes de leçon de rap. Avis aux jeunes loups.

C’est Nous les Reustas

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Comme le vélo, rapper ne se perd pas quand on sait le faire. L’attente valait le coup et ça fait plaisir de voir les anciens revenir avec la même envie, la même passion intacte du rap. Et comme le dit l’adage, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures.

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