Il s'agit d'un test sanguin comportant 11 marqueurs génétiques spécifiques aux troubles dépressifs majeurs (TDM), testé ici sur 28 adolescents. Cet essai publié dans l'édition du 17 avril de Transational Psychiatrie suggère que ce test pourrait, dans n premier temps, permettre d'orienter vers un diagnostic précis de la dépression sur la base de critères diagnostiques validés. Mais il reste encore de larges études à mener avant de pouvoir utiliser ce test sanguin pour diagnostiquer la dépression chez les adolescents en pratique clinique de routine.
Ces chercheurs américains de la Northwestern University à Chicago ont voulu montrer que l'analyse d'échantillons de sang pourrait constituer un moyen de détection précoce du trouble dépressif majeur (TDM) ou dépression, chez les jeunes de moins de 25 ans. Environ 1% des jeunes de moins de 12 ans seraient déjà atteints de ces troubles et ce taux augmente ensuite avec l'âge. En particulier, à l'adolescence, ces troubles peuvent avoir des conséquences graves, comme l'adoption de comportements à risque, dont l'abus de substances, l'inadaptation sociale voire des tendances suicidaires. Alors qu'aujourd'hui le diagnostic se fonde sur l'analyse de symptômes auto-déclarés, tout dépend de la capacité du médecin à interpréter ces symptômes pour faire le bon diagnostic, une tâche souvent difficile, compte-tenu des changements d'humeur des adolescents (précisent les auteurs).
Cette recherche a comporté 2 étapes, l'identification de marqueurs génétiques spécifiques des TDM chez l'animal, puis sur des échantillons de sang humains et la validité de ces marqueurs pour l'identification de TDM et anxiété chez des jeunes personnes atteintes. Ainsi, chez le rat, les chercheurs ont trouvé 26 marqueurs génétiques candidats qui, testés sur homme ont permis de retenir 11 marqueurs candidats associés à la plus différence d'expression chez les personnes souffrant de TDM par rapport aux personnes « saines » (Cliquer sur tableau ci-contre)
C'est certes un premier pas vers un test sanguin et génétique, mais l'étude était petite, puisque menée auprès de 28 adolescents au total, âgés de 15 à 19 ans, 14 souffrant de TDM et 14 sans. Par ailleurs, il s'agit encore de pouvoir définir la sensibilité de ces marqueurs selon les différents niveaux de sévérité de la dépression, ou encore les valider sur d'autres groupes d'âge, d'autres troubles psychiatriques, ou d'autres situations thérapeutiques (avec ou sans antidépresseurs). C'est donc une nouvelle avancée, mais l'utilisation clinique reste encore éloignée.
Source: Translational Psychiatry (2012) 2, e101 doi:10.1038/tp.2012.26 Discovery of blood transcriptomic markers for depression in animal models and pilot validation in subjects with early-onset major depression.
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