Magazine Culture
Venez profiter des 11 derniers jours en compagnie de Nadia
Voici le tome 3 !
Pour lire le début de l'interview
tome 1 et tome 2
— Quatrième étage. C’est là.L’ascenseur s’ouvre. Je m’engage dans le couloir sombre, bientôt suivie par les bruissements d’ailes de Cahyl et Sperare. Au sol, les bonds de Glark sont étouffés par l’épaisse moquette rouge. Je caresse les murs, autant pour me guider que par curiosité : ils sont entièrement composés de livres aux reliures de cuir.Nous distinguons bientôt une large porte en bois massif. La plaque « Book en stock » confirme que nous arrivons à destination.— Tu es sûre que c’est une bonne idée, Nadia ? On va te poser des questions sur nous…— Attends, Sperare, de quoi tu as peur ? Que je raconte à tout le monde que c’est un anophèle qui me parle à l’oreille pour m’inspirer ? Personne ne me croira, de toute façon.— Nadia a raison, p’tit moustique. T’as vu les regards qu’on nous a lancés quand on a traversé la rue ? Comme s’ils n’avaient jamais vu de gorderive, par ici…— Tu veux qu’on t’accompagne ? me demande Cahyl en se tordant les mains.— Oh, je crois que je peux me débrouiller toute seule !— Dis, Nadia ?— Oui, Cahyl ?— Elles nous aiment bien, Dup et Phooka ?Je lui souris.— Mais oui ! Sinon, on ne serait pas là !— Moi, ce sont les autres qui m’inquiètent, coasse Glark. J’les connais pas, d’abord. Ils viennent d’où ?— D’un peu partout. C’est ça qui est magique avec Internet. Allez, tout ira bien… rappelez-vous que c’est mon Monde, ici. Pas le vôtre.— Tu en as pour longtemps ?— Un mois.— Tant que ça ?! Qu’est-ce qu’on va faire, nous, pendant ce temps ?— Ben, vous n’avez qu’à aller faire un tour, même vivre une nouvelle aventure si vous voulez ! Et puis vous me raconterez tout ça quand j’aurais terminé. Je vous rappelle qu’on a un tome 4 à préparer.— Pfff, c’est encore nous qui faisons tout le travail pendant que Madame papote avec des blogueuses.Je lève les yeux au ciel. Si mes personnages ne se montrent pas plus coopératifs, je devrais peut-être songer à les remplacer…— C’est bon, c’est bon, maugrée Cahyl, qui a perçu ma pensée. Mais ne dis pas trop de bêtises, d’accord ?— Je vais essayer. Allez, j’y vais, elles vont s’impatienter.Tandis que je frappe à la porte, Cahyl, Glark et Sperare se faufilent dans l’ascenseur. Je respire profondément et tourne la poignée.C’est parti !
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Dup :
Bonjour Nadia,
J'ai oui dire (lol), que vous aviez des craintes concernant les retours sur letome 3. Les quatre chroniques d'hier ont du vous rassurer donc.
Ma question est donc la suivante, pourquoi ce doute ? Votre écriture esttoujours aussi envoûtante. Est-ce parce qu'il y a moins d'action ? Mais c'étaitdéjà le cas au premier tome. Est-ce parce qu'on n'y croise plus guère les amisde Cahyl ? Est-ce... non, je vous laisse répondre ! »
Nadia :
Je suis passée par différentes versions pour l’ensemble ducycle et, quand mon éditeur a accepté les Fedeylins, les tomes étaientregroupés par deux (je pensais que deux gros tomes d’auteur inconnu feraientmoins peur que quatre… ce n’était pas vrai !) Nous nous sommes rapidementmis d’accord pour revenir aux 4 tomes prévus au départ. Si le tome 1 et le tome 2 avaient été travaillés comme deuxtomes distincts (donc faciles à couper), les 3 et 4 se tenaient en un seulvolume. Le découpage que j’imaginais au départ déséquilibrait un peul’ensemble. Nous avons donc travaillé, mon éditeur et moi, pour savoir oùcouper de manière plus judicieuse. Sauf que ça impliquait une réécriture quasi–complète du tome 3 qui n’avait pas de vraie fin, ni d’intrigue propre (c’étaitplutôt une longue introduction au tome 4). Ma première réécriture n’était pasconvaincante. J’ai donc réécrit une nouvelle fois ce tome 3 (je vous avoue queje ne compte plus à quelle version j’en suis) pour qu’il soit au niveau des 3autres.J’attendais donc les retours de lecteurs avec un mélange decrainte et d’impatience, car très peu de personnes autour de moi avaient lucette version… Je pousse un gros « ouf » de soulagement depuis que jelis des chroniques positives dessus, je me dis que je n’ai pas fait tout çapour rien !A part ça, c’est vrai qu’il y a un effet miroir avec le tome1. Nous avons aussi joué dessus sur la couverture. Pour moi, il y aura toujourscette impression de « nouveau début » avec le tome 3. C’est presqueune seconde histoire qui commence…
Lady K :
Bonjour Nadia :)
J'ai terminé le tome 1 ce week-end et j'ai vraiment bien aimé. Cela changetotalement de ce qu'on peut lire habituellement. Très original cet univers.J'ai hâte d'en savoir plus (surtout sur les Pères).Maisma question est d'un autre sujet (elle s'éloigne peut-être un peu trop mais jesuis curieuse de nature ^^). J'aurais aimé savoir si vous pourriez partageravec nous une "anecdote", quelque chose qui vous a ému ou touché oufait rire/sourire lors d'une rencontre avec vos lecteurs ?
Nadia :Je crois que ce qui m’a le plus touché, jusqu’à présent,c’est voir deux lectrices bondir – littéralement – devant ma table de dédicace^^. Elles étaient tellement contentes de découvrir un nouveau tome, on sentait toutela gourmandise de la lecture dans leurs yeux… c’est vraiment magique pourmoi !Quand on écrit, même si on pense à la publication, on nepense pas forcément aux séances de dédicaces, aux salons, et à toute lacommunication qui entoure la sortie d’un livre. Et c’est un métier complètementdifférent. Le premier lecteur qui vous demande « de quoi çaparle ? » a droit au plus long « Heuuuuuuuuuuuuuu » dumonde. Franchement, écrire un livre et parler de son livre sont deux exercicesbien différents ! Heureusement, on prend vite le coup !Mais, à force de s’habituer à présenter le livre à deslecteurs potentiels qui ne le connaissent pas, ça fait drôle (dans le bon sens)quand on rencontre pour la première fois de vrais fans !!!Bref, l’image de ces deux lectrices qui lançaient desregards de conspiratrices à ma pile de bouquins, écarquillaient les yeux endécouvrant que oui, c’était bien là, s’attrapaient les mains et faisaient despetits bonds jusqu’à moi, me restera longtemps en mémoire.
Lady K : « Etégalement comment vous sentez-vous avant de découvrir le contenu d'unecritique/chronique (pas forcément que "bloguesque") ? Anxieuse,euphorique ? »
Nadia:
Il y a toujours une part d’anxiété avant la lecture. Jeretiens ma respiration, et je ne la relâche qu’à la fin, quand je me dis« ça va ». Mais je vais de moins en moins les lire à tout prix (jen’ai pas d’alerte google, ce genre de chose). Je ne veux pas que les critiquespositives me montent à la tête, et je sais que les négatives peuvent me fairebeaucoup de mal (je mets tellement de moi dans mes romans que je ne peux pas medissocier du livre lorsqu’il se fait attaquer). Bref, j’essaye de prendre durecul.J’avoue qu’une bonne critique fait quand même du bien aumoral, surtout dans les périodes où l’on doute !
BlackWolf :
Bonjour Nadia,
J'ai découvert le premier tome des Fedeylins justement pour votre passage surBook en Stock mais je dois dire que j'ai pas complètement été emballé.
J'ai trouvé que ce premier tome possède un background et tout un univers magique,la plume est plaisante mais il reste trop statique à mon Goût. On a parfoisl'impression que rien ne se passe.
Justement je viens de voir qu'à la base les deux premiers tomes ne formaientqu'un seul. Pourquoi justement ce choix? Pourquoi par exemple ne pas avoir jouésur des flashback et mélanger ainsi le tome 1 et le tome 2?
Nadia :
Alors, d’abord,je confirme, il ne se passe rien dans le tome 1. ^^Dans l’une des versions, j’avais coupé pratiquement tout letome 1. On commençait au début du tome 2 avec effectivement des flashbacks pourexpliquer pourquoi Cahyl avait quitté son village. Mais ça ne fonctionnaitpas : il manquait toute la compréhension de la culture fedeylin, toutel’acceptation, le poids du destin, de la marque, le rôle des Pères, la relationde Cahyl avec sa mère, son lien avec Glark… Bref, les flashbacks ne suffisaientpas. En plus, ça ralentissait beaucoup l’action du tome 2 (qui dépote quandmême un peu plus ^^).J’avais bien conscience que ce premier tome, assez lent,était un handicap pour trouver un éditeur (et accrocher les lecteurs) car lamode est aux romans avec une scène d’ouverture à la James Bond, ou en tout cas,à quelque chose de plus haletant. Mais j’avais envie qu’on plonge en douceurdans l’univers, qu’on prenne son temps.Et, pour me conforter dans ce choix, j’ai pensé à deuxromans que j’aime : « Les Misérables » et « Le Seigneur desAnneaux ». Dans les deux, il ne se passe pratiquement rien dans les 100premières pages ! Je ne suis ni Victor Hugo, ni J.R.R Tolkien, mais bon,j’aime ce genre de romans qui prennent leur temps. Alors je me suis dit que jen’étais peut-être pas la seule.Heureusement pour moi, mon éditeur a complètement accroché àce premier tome (nous étions au moins deux à aimer ce rythme un peu différent ^^).
Et puis, autre chose m’a conforté dans mon choix :l’effet « seconde lecture ». Normalement, quand on a terminé le tome4, si on relit les tomes précédents, on s’aperçoit qu’on a toutes les clefsdepuis le tome 1… c’est assez jubilatoire côté lecteur (si tout va bien ^^).
BlackWolf : « Sinon je meposais une autre question, à quel moment vous vous êtes dis tiens je sens quemon histoire peut être publiée? A quel moment on quitte l'écriture personnelpour tenter de la partager? »
Nadia :
Quand on écrit, il faut se poser la question du « pourqui ? ». Est-ce juste pour soi ? Ou pour être lu(e) ? J’ai commencé à écrire en me sachant débutante, et je n’aipas cherché à être publiée tout de suite. Ce n’est qu’au bout de deux romans,quelques nouvelles et deux pièces de théâtre écrites comme des exercices, pourme prouver que j’étais capable (au choix : d’aller au bout d’une histoire,de créer des personnages, de maîtriser mes dialogues, etc), que je me suisvraiment lancée. J’ai réfléchi aux Fedeylins avec l’objectif de publier cettehistoire-là. Quel que soit le temps que ça me prendrait, quel que soit lenombre de versions… Je voulais faire ça bien. Je me suis dit « si je nedois écrire qu’un seul roman dans ma vie, une histoire dont je pourrais êtrefière quand je serais vieille… qu’est-ce que ce serait ? » Et je suisallée la chercher. Heureusement pour moi, je sais maintenant que je ne melimiterai pas à une seule histoire !