Simon, 12 ans, gagne chaque hiver une opulente station , pour voler les skis et l'équipement des riches touristes. Il vit dans la vallée, avec sa sœur, Louise, qui vient de perdre son travail. Elle profite de ses trafics qui prennent de l'ampleur ; elle en devient de plus en plus dépendante ...
L'Enfant d'en haut de Ursula Meier
Avec : Léa Seydoux, Kacey Mottet Klein, Martin Compston Sortie Cinéma le 18/04/2012 Distribué par Diaphana Distribution Durée : 97 minutes Genre : Drame Film classé : -
Le film :
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Un autre titre possible : « Le petit voleur ». A 12 ans, Simon n’a qu’une activité : chaparder les skis et l’équipement des touristes qu’il revend à ses copains. D’où l’excellent titre « L’enfant d’en haut ». Plus énigmatique, plus près de son quotidien. Simon est un gamin de la vallée, qui vit avec sa sœur dans un petit appartement, minable. Il ne sait pas skier. Si chaque hiver il grimpe à la sauvette dans la télécabine qui le mène à la station c’est rien que pour voler.
Question de survie, peut-être, mais aussi et avant tout d’amour qu’il quête auprès de cette sœur … si volage. Ils s’attirent, se repoussent dans ce quotidien sans horizon, où seul le petit commerce de Simon tient lieu de résistance.
Le gamin joué par Kacey Mottet Klein , est parfait. Affabulateur, malheureux, il mène son monde à la hauteur des adultes qu’il arnaque, cherchant là encore, la famille qui lui fait défaut. Et quand à la fin du film j’ai vu apparaître le nom de la réalisatrice, Ursula Meier , j’avoue que j’ai été très surpris.
Tellement embarqué dans cette histoire où le réalisme social se mêle de confondre des gens bien ordinaires (Meier est une excellente portraitiste) que je m’imaginais voir un film des frères Dardenne. Un peu dans l’esprit de « Le gamin au vélo », mais surtout dans celui de « Rosetta ».
Rendons à Ursula ce qui lui appartient, un style personnel indiscutable déjà remarqué lors de son premier et excellent film « Home ». La qualité de l’écriture cinématographique (l’emplacement de la caméra l’est toujours d’un point de vue pertinent) s’accorde à une très belle direction d’acteurs. Il ne doit pas être aisé de faire supporter à un gamin de douze –treize ans, le poids d’un film d’une si grande densité. Il est vrai qu’en Gainsbourg enfant, Kacey Mottet faisait déjà merveille.
Dans la même lignée, Léa Seydoux, confirme un talent aussi discret que percutant. On vient de la quitter, rayonnante, dans « Les adieux à la reine » et la voici marquée par le destin, étrange et secrète dans ce film qui marquera me semble-t-il le septième art, pour très longtemps.