Dimanche dernier, je m’interrogeais sur l’efficacité d’un programme d’apprentissage par SMS destiné aux agriculteurs indiens. Je m’interrogeais sur :
- Sur la réelle portée de l’impact d’un tel projet de développement compte tenu du manque d’infrastructure et de la relative faible utilisation de téléphone cellulaire dans les pays du Sud.
- La possibilité de favoriser le partage de nouvelles connaissances.
- La possibilité de répliquer un tel projet dans d’autres pays que l’Inde.
Résultats du L3 Farmers en Inde
Le mesurable
D’après le Commonwearth of Learning, le projet L3 Farmers a été initié en Inde. 18 mois après le début du projet, le Commonwealth of Learning (COL) a rapporté que :
- les banques commerciales avaient octroyées près de 200 000$ à quelques 100 agriculteurs et se préparaient à étudier les demandes de prêt de quelques 300 autres agriculteurs. Près de 500 agriculteurs s’étaient inscrit au programme et bénéficiaient d’une formation continue.
- Les participants du L3 Farmers ont constaté une nette amélioration de leurs conditions de vie :
- Les troupeaux tombaient moins souvent malades et se reproduisaient plus rapidement
- Les participants étaient en mesure de vendre leur bétail à un meilleur prix
- Les participants jouissaient de revenus plus élevés que les non-participants
- Les participants qui vivaient dans des régions auparavant sur la liste noire des banques parvenaient à rembourser leur emprunt.
L’amélioration de la qualité de vie
Au delà du développement de compétences, de l’amélioration de la productivité et de la croissance des revenus, le projet L3 Farmers a aussi été bénéfique à plusieurs niveaux :
- Émancipation des femmes. Le COL rapporte que 60% des participants du L3 Farmers étaient des femmes. Le L3 Farmers leur a donné la possibilité d’occuper des responsabilités qui étaient traditionnellement réservées aux hommes (devenir propriétaire de bétail, de terre).
- Familiarisation avec les NTIC et l’acquisition d’appareils électroniques. En plus de l’utilisation des SMS, le L3 Farmers offrait plusieurs modules de formation complémentaires qui étaient diffusés sur des CD ou sur internet. Les participants étaient donc encouragés à se familiariser avec ces nouveaux outils de communication.
Favoriser la capitalisation et la diffusion de nouvelles connaissances
Suite au constat de la limite de diffusion de nouvelles connaisses, le projet L3 Farmers a évolué pour encourager les participants à se regrouper en associations afin de partager leurs expériences, échanger sur des problèmes communs ainsi que sur leur vision de ce que le développement pour leur village devrait être. Ce processus a grandement contribué à créer, capitaliser et diffuser de nouvelles connaissances, basées sur les expériences personnes que chaque participant.
Potentiel de réplication
Suite au succès du programme de départ, des groupes d’agriculteurs de villages environnants et des ONG locales se sont inspiré du L3 Farmers pour atteindre les mêmes objectifs. Par la suite, le COL a adapté le L3 Farmers pour l’implanter au Sri Lanka en 2007. Par ailleurs, le projet est en voie d’être lancé dans d’autres pays membres de Commonwealth en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes. Enfin, il faut ajouter que le COL a modifié son programme original. En plus des SMS, l’organisme offre maintenant de la formation complémentaire sur plusieurs supports : par internet, sur des CD, dans des bulletins papier pour rejoindre plus de monde.
Malgré ce qui précède, n’existe-t-il pas des méthodes tout aussi révolutionnaires qui pourraient être plus performantes? L’utilisation d’internet, l’accès à un ordinateur et le niveau d’alphabétisation des pays du Sud demeure encore très bas.
Je vous propose de lire mon prochain article qui présente une initiative simmilaire qui se semble être beaucoup adaptée au contexte technologique et social des pays en développement.
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