Il ne m'aura pas empêché de bouger, il n'aura pas empêché la pluie de tomber. Des cordes. Avec des nœuds. Nicolas Sarkozy a tenu un petit meeting en toute discrétion à Arras, bien loin de la ferveur supposée de la Concorde ce week-end. Et je me permets de reprendre le billet de la Voix Du Nord pour y apposer quelques commentaires:
« On préfère au contraire se rassurer. On remet ici en cause les sondages, tant il y a d'indécis ». Il y a depuis bien longtemps des gens pour qui le vote doit rester secret. C'est une question de mœurs mais je me souviens qu'à une époque, il était hors de question de dire pour qui on allait voter !
« Le député UMP du Nord Sébastien Huyghe d'expliquer qu'en 2007, les électeurs de gauche au premier tour ont parfois voté Nicolas Sarkozy au second ». Ça reste à prouver...
« Et de théoriser (le complot) : « Pour l'instant, c'est du neuf (candidats) contre un. Au second, ce sera Sarkozy contre Hollande. Du un contre un. » » Ça, c'est de la réflexion débile. La répartition des votes montre bien qu'il n'y a pas d'union sacrée. Ça arrangerait bien des choses. Il fait passer Sarko pour Calimero. Le pauvre.
« À la tribune, le député Daniel Fasquelle a ouvert les hostilités : « Regardez l'état d'un des départements les plus à gauche de France. » Et regardez depuis cinq ans, et depuis 17 ans, ce que l'Etat a fait pour vous, amis du 62 ! Au final, ça bouge quand même, arrêtons de nous morfondre. Le Pas de Calais est magnifique, l'activité reprend, mais reflète une tendance globale française. Si la région possède un fort taux de chômage, c'est aussi parce qu'elle est l'une des plus peuplées de France...
Le Monarque énuméra donc les valeurs qui l'avaient conduit au désastre inavoué, celles de Pétain, Travail, Famille, Patrie... mais revisitées: « Le travail, une tradition dans cette région », une tradition de travailler? Tiens? « la responsabilité », « l'autorité ». Aussi, « la solidarité, et non à l'assistanat », très applaudi. La solidarité, c'est un peu ce qui existe grâce au système de répartition. Quand on y croit, on ne le démonte pas, M. Le Président.
Il loue celle des Calaisiens. « Je suis celui qui est venu le plus souvent dans le Calaisis... » « Martine Aubry n'est même pas venue dans le hangar de Sangatte. » Il ne précise pas que c'était dans le cadre des ses fonctions de Ministre de l'Intérieur et de Président de la République. Avec le pouvoir de faire ce qu'on sait. Martine Aubry est maire de Lille, dans le Nord.
À ceux tentés par « les extrêmes », « un vote pour des solutions qui sont des mensonges ». Et plus spécifiquement le FN : « Le peuple de France n'a pas tort quand il exprime colère et souffrance. » Il souffre, le peuple. De plus en plus. Et pourquoi ne l'écouter que maintenant? Mais « le vote pour Marine Le Pen servira François Hollande ». Il s'oppose à toute comparaison avec sa concurrente. Même quand des propositions sont proches, celles de Le Pen seraient guidées par « le rejet, la peur... » quand les siennes le seraient par « la volonté de redémarrer la machine à intégrer ». Donc un électeur Frontiste devrait voter Sarkozy parce que ses valeurs sont différentes de celles de Le Pen? Qu'est-ce qu'il raconte là? Autant encourager les FNistes à voter Eva Joly ! Sarkozy brasse dans les extrêmes...
S'adressant enfin au « peuple de France qui ne crie pas et ne descend pas dans la rue, mais attend tranquillement le soir de l'élection : ne vous laissez pas voler cette élection, kidnapper votre vote... Faites la plus grande surprise qui ait jamais été réservée ». Euh, réélire le Président sortant n'est pas une surprise, c'est souvent arrivé. Néanmoins, il a raison, il FAUT VOTER dimanche.Pour changer.
Nicolas Sarkozy a peur, car il ne retrouve pas son électorat de 2007. Il compte sur la mobilisation des abstentionnistes et des indécis. Cette majorité silencieuse qui souffre d'après lui, depuis 5 ans au moins soyez-en sur, et qu'il se met seulement à écouter à l'aube des élections...
Il est temps de changer.