Depuis 10 ans, la droite s’est
engagée fermement dans le développement d’une logique de surveillance justifiée par une nouvelle conception du droit pénal basée sur « la dangerosité » d’un individu. Un individu devrait être
surveillé et par conséquent « fiché » puisqu’il est dangereux en vertu de son passé, de ses convictions, voire de ses origines.
En effet, dans le dernier rapport du 21 décembre 2011 déposé par Delphine Batho et Jacque-Alan Benisti, 80 fichiers de police ont été relevés dont 62 effectivement utilisés parmi lesquels 45 %
n’ont pas encore de base légale. « Parmi les fichiers actuellement utilisés, 28 n’ont fait l’objet ni d’une déclaration à la Cnil, ni d’un texte législatif ou réglementaire », souligne le
rapport.
Plus de la moitié des fichiers de police recensés ont été créés sous l’autorité de Nicolas Sarkozy. Souvenons-nous du fichier EDVIGE… Pour la majorité d’entre eux, il s’agit de fichiers de «
profiling » servant à dresser le profil psychologique d’un criminel : fichiers d’étrangers, de “non-admis“, de passagers, d’interdits de stade, d’analyse de crimes et délits, de renseignement, de
prélèvements (biométriques, génétiques)…
La CNIL, Commission Nationale Informatique et Libertés, déplore au delà de l’augmentation exponentielle du nombre de ces fichiers et par voie de conséquence du nombre d’individus « fichés », la
multitude d’erreurs existantes dans ces fichiers dont les conséquences sont très lourdes. Il n’y a en effet aucune évaluation d’ensemble de la fiabilité des fichiers policiers, de leurs taux
d’erreur et du nombre de “présumés innocents” fichés, à tort, comme “suspects ».
Or, lorsqu’en 2008, a CNIL s’est penchée sur le STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées, casier judiciaire bis qui répertorie plus de la moitié des Français : 5 millions de
“suspects” et 28 millions de victimes), elle avait constaté 83% d’erreurs dans les 1400 fiches qu’elle avait été amenée à contrôler.
Personne ne peut dire aujourd’hui avec exactitude combien de personnes sont fichées en France, mais on estime malheureusement que l’emploi de plus d’un million de salariés dépend de leur
inscription, ou non, dans ce fichier. Plusieurs milliers d’entre-eux ont d’ores et déjà été licenciés, ou se sont vus refuser tel ou tel emploi, parce qu’ils y figuraient. Une des dangereuses
conséquences du fichage généralisé des citoyens que la droite affectionne.
Source : Jeunes avec Hollande